Bien que projetée dès 1837, au moment de la reconstruction de l'église paroissiale, la création du nouveau cimetière d'Allonville, déplacé à la périphérie du village, n'interviendra tardivement, qu'en 1906, date de la translation des sépultures depuis l'ancien cimetière. C'est un des déplacements les plus tardifs de l'aire d'étude avec celui de Poulainville.
Le cimetière, qui conserve son portail d'origine, présente une trame orthogonale et une clôture végétale caractéristiques des cimetières ruraux depuis le milieu du 19e siècle. Les concessions perpétuelles sont disposées le long de l'allée principale et contre la clôture, du côté opposé à l'entrée. On remarquera ici la présence du dispositif croix de cimetière - tombeau de prêtre, également observé dans plusieurs cimetières ruraux de l'aire d'étude.
Comme à Bertangles et à Saveuse, le portail du cimetière est proche d'un chemin menant au château.
Enfin, comme à Saint-Fuscien et à Blangy-Tronville, le cimetière militaire du Common Wealth occupe les marges du cimetière communal, s'y élève, comme à Blangy-Tronville, la croix du Sacrifice dessinée par Reginald Blomfield.
Comme de nombreux cimetières ruraux de l'aire d'étude, le cimetière d'Allonville ne conserve pas de tombeaux antérieurs à 1940 à caractère monumental (pas de tombeau en forme de chapelle, un seul tombeau en forme de niche). On signalera l'importance des productions sérielles de l'entrepreneur Denis (stèles à croix), le tombeau des familles Detoisien-Langlet et VanderWalle et des familles Langlet-Joly et Joly-Cacelle, qui présente un dispositif à double orientation et le tombeau de la famille du sculpteur Anathase Fossé.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.