Le village de Blangy apparaît sur la carte de Cassini, implanté au sud de la Somme, à l´écart des voies de grande communication. Le cimetière isolé est représenté au sud du village.

Le cadastre napoléonien conservé aux archives départementales (doc. 1) en donne une représentation assez précise, au début du 19e siècle. Il est structuré par un réseau de voies en étoile dont le centre est la place du village, où apparaissent l´église paroissiale et une mare de forme régulière allongée, ainsi que deux îlots gazonnés. Au nord de la place et du village, se trouve le château de Blangy. Deux lotissements sont visibles à l´est, dits grand et petit mails.

Sur l´exemplaire conservé à la D. G. I. (doc. 2), on voit également des carrières et une place publique aménagée sur la hauteur qui surplombe le village, à l´est. Plusieurs rues au tracé irrégulier relient le village à la route de Corbie, au sud ; celle du centre rectiligne présente un tracé dans l´axe de l´ancien logis du château. A l´ouest, la rue menant au château de Tronville, est plus large, comme celle, vers l´est qui dessert les lotissements du Petit et du Grand-Mail. Une voie se dirige vers la rivière, au nord.

L´exemplaire conservé à la DGI, sans doute surchargé vers 1825, distingue les logis et les dépendances agricoles. Le bâti est implanté principalement en retrait de la voie, à l´exception des maisons de la rive sud de la rue de Tronville (actuelle rue Paul-Baroux), alignées sur rue, et celles de la rue du Moulin (actuelle rue Edouard-Ruelle) parfois perpendiculaires.

Les documents conservés aux archives départementales (série O) renseignent sur l´élargissement de la Ruelle et rue de la Carrière (actuelles rues Sylvain-Lenglet et Emile-Roussel), en 1845, puis de la Grande-Rue, de la rue du Moulin (actuelle rue Edouard-Ruelle) et de la place, en 1848. Une expertise réalisée à cette occasion mentionne deux maçons, l´un domicilié à Blangy-Tronville (Théodore Pédot), l´autre à Glisy (Aléair Poire). En 1868, on ouvre un chemin prolongeant la rue escarpée du Vert-Bout.

Les matrices cadastrales renseignent également sur les professions des habitants du village. Dans l´état de sections, ce sont principalement des cultivateurs et des ménagers (journaliers ou habitants) ; on peut cependant signaler un houppier, un menuisier, un serrurier et la présence d´une forge. Outre la mention d´un galochier (1852) et d´un coquetier (1904), l´activité textile se traduit par la mention de tricoteurs, de badestamiers ou faiseurs de bas, et de bonnetiers, dans le 4e quart du 19e siècle. L´implantation des commerces peu nombreux (cabaret, débitant et boutiques) est concentrée place de l´église et rue de Tronville.

Un projet du monument réalisé par l'entrepreneur Désiré Jeannot, est conservé aux archives départementales (fig. 1). Les documents conservés dans la série O mentionnent des travaux relatifs à la surélévation du monument et à la pose d´une grille de clôture, réalisées en 1923-1924 par l´entrepreneur Désiré Jeannot, marbrier à Villers-Bretonneux. L'étude de Guerrini (1990) indique que le monument réalisé par l'entrepreneur Désiré Jeannot a été inauguré en 1920.

La Notice géographique et historique rédigée en 1899 par l´instituteur G. Lefebvre indique que le village comprend alors 291 habitants. L´extraction de la tourbe des marais communaux occupe 20 ouvriers ; quelques autres travaillent dans la bonneterie et la cordonnerie pour les grands magasins d´Amiens. Le canal de la Somme assure le transport des produits agricoles et du bois mais la commune souffre du manque d´industrie.

Selon le Dictionnaire historique et archéologique de Picardie (1919), le village de Blangy est cité en 1149. La seigneurie appartient à Alix de Blangy, en 1223. La paroisse compte 230 habitants en 1698, 199 en 1724, 252 en 1772. Le fief de la mairie est acheté au maire de Blangy en 1298 (information reprise par M. Crampon).