L'ancienne église de Cizancourt, qui se trouvait plus au sud (rue de la Tannière) est connue par un dessin d'Oswald Macqueron (1876) et les relevés exécutés pour l'expertise en 1919. L'édifice de petites dimensions, à vaisseau unique, se caractérise par un choeur à chevet plat plus étroit que la nef, la présence de contreforts sur les murs du choeur et sur le mur nord de la nef, un mur sud de la nef, plus épais, un clocher occidental et l'absence de sacristie.
Avant la guerre de 1914-1918, l'église de Cizancourt connaît un important délabrement, dû au manque de ressources communales. Des travaux de restauration en 1900 portent sur la toiture du clocher et sur une partie de la nef. Selon l'estimation des dommages de guerre réalisée par Jean Antoine, architecte à Amiens, cette ancienne église était construite en pierre et moellons, avec contreforts de pierre, et couverte d'ardoise. Elle comportait un ensemble en bois sculpté de valeur. Elle était entourée de son cimetière clôturé. Détruit par les bombardements, l'édifice ne présente plus que quelques restes de murs lézardés ne pouvant être conservés (rapport de l'expert de l'Etat J. Carpentier, octobre 1919).
Le projet de reconstruction, proposé par l'architecte Jean Antoine (dessins et devis de mai 1926), se caractérise par des dimensions comparables, pour un édifice qui comprend désormais une sacristie à l'arrière du choeur, formant un chevet à pans coupés. L'arrêté préfectoral d'août 1929 autorise la reconstruction pour une dépense de 247 238,90 F, couverte par l'indemnité de 280 965 F. L'entreprise Moretti (Arras et Péronne) est déclarée adjudicataire le 27 novembre 1927 et l'entreprise Lucien Coppé pour le lot couverture. La réception définitive date du 7 février 1930.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.