La présence de l'église de Campremy dans l'enceinte même de la ferme (elle en délimite le côté sud), semble attester l'origine seigneuriale, et plus particulièrement monastique de ce domaine. En effet, l'abbaye Notre-Dame de Breteuil avait des possessions à Campremy (C.-A. Baticle, 1891) et la tradition orale lui attribue cette ferme. Bien qu'aucune source écrite n'ait pu le confirmer, il est tentant de comparer ce domaine à celui de l'abbaye Saint-Lucien de Beauvais (aujourd'hui ferme du Tilloy) qui reprend le même plan (église intégrée dans l'enceinte de la ferme). De plus, le cadastre mentionne le lieu-dit "Le Parc", semblant signaler la présence d'un domaine seigneurial important.
La ferme semble avoir été en grande partie reconstruite dans le troisième quart du 19e siècle (la date de 1853 est portée sur les anciennes bergeries). Seules les granges délimitant le côté nord-est de la cour sont antérieures à cette période (maçonneries en brique et pierres à assises alternées). Ainsi, le logis (reprenant le modèle de la ferme d'Hétomesnil) et les bâtiments du côté ouest sont reconstruits en brique, certainement sur des bases plus anciennes comme le laisse supposer la présence de pierres en parties basses des bâtiments en retour du logis. Des étables à vaches sont également construites du côté est. Elles sont visibles sur le cadastre de 1934, dans le prolongement des hangars toujours en place aujourd'hui.
Ce même cadastre offre un état de la ferme dans la première moitié du 20e siècle : une mare se trouvait au milieu de la cour et un bâtiment longeait le côté ouest de la clôture du jardin. Une pesée à betteraves est également installée au centre du domaine. Signée Duchesne et Compagnie (Villeurbanne, Lyon), elle est encore en place.
La ferme se transforme dans la seconde moitié du 20e siècle. Sur le cadastre de 1962, de nouveaux bâtiments d'élevage ont été construits à l'ouest de la cour. Dans le dernier quart du 20e siècle, une tempête détruit les étables à vaches qui fermaient le côté est de la cour. La mare disparait tout comme le bâtiment qui longeait la clôture du jardin. Une partie des granges est détruite dans les années 2010.
Photographe au service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la région Hauts-de-France (2023).