Dossier d’œuvre architecture IA60005313 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
L'habitat du village de Noirémont
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Noirémont
  • Dénominations
    maison, ferme

Les types d’habitat

 

Un village constitué principalement de fermes avec une majorité de "fermes à cour"

 

Fermes et pavillons modernes sont les formes d’habitat les plus représentées à Noirémont aujourd’hui. Si les exploitations agricoles sont peu nombreuses à être encore en activité, il reste aisé de reconnaitre leur vocation primitive. Elles sont de taille plus ou moins importante et s’organisent : soit en ferme dite « picarde » avec la grange sur rue et le logis en fond de cour, le plus souvent sur une parcelle en lanière ; soit en ferme à cour où l’entrée sur l’exploitation n’est pas incluse dans un bâtiment agricole et le logis possiblement en front de rue. L’entrée peut se faire par un simple portail non couvert.

Les exemples de fermes dites « picardes » sont relevés au n°115 (illustration) de la rue des Glycines où la grange sur rue essentée de bois comprend une entrée charretière et les portes à engranger côté rue. Comme le montre le cadastre de 1936, le n°28 de la rue de Beauvais est une ancienne ferme picarde dont l’entrée se trouvait percée dans l'un des bâtiments agricoles sur rue, aujourd’hui disparu. Enfin, les n°126A et n°136 de la rue des Merisiers sont une seule ferme à l'origine, ferme picarde de grande taille avec plusieurs passages charretiers (aménagés dans un bâtiment agricole aligné sur la rue) permettant d’accéder à la cour. Au fond de celle-ci se trouve l’imposant logis en brique, à deux niveaux et cinq travées, digne ici d’une maison de notables. Il témoigne d'une grande aisance du cultivateur propriétaire.

Le second type de ferme correspondant aux fermes « à cour » est le plus courant à Noirémont. La cour de ferme est surtout accessible par un portail plus ou moins ouvragé (n°109 de la rue des Marronniers). Ce type d’habitat est également illustré par le n°13 place de l’Église (illustration) qui, d'après le cadastre de 1936, comprenait de nombreux bâtiments agricoles distribués autour d’une vaste cour fermée accessible par un passage charretier couvert. Ce dernier est toujours en place sur la rue, prolongé par le logis. Rue de Beauvais, le n°275 conserve la même disposition que celle visible sur le cadastre de 1936 et les bâtiments sont toujours en place. Toutefois, les bâtiments agricoles de ces fermes n’ayant plus d’usage, la plupart n’ont pas été conservés. Il ne reste souvent que le logis, voire un ou deux bâtiments comme au n°228 de la rue des Merisiers (grange en illustration), au n°294 de la rue des Glycines (illustration) ou au n°109 de la rue des Marronniers (portail en illustration). Souvent, seul le logis est conservé (n°85 de la rue des Marronniers).

 

Les maisons

Dans cette forme d’habitat, le logis, aligné sur la rue, n’est accompagné que d’un ou deux bâtiments annexes de petite envergure. Les plus anciennes maisons pouvaient correspondre aux habitations des artisans ou commerçants.

Il est parfois difficile de faire la différence entre une habitation d’artisan et une ferme. Tel est le cas au n°34 de la rue du Puits. Le logis est aligné sur la rue mais le bâtiment situé au nord de la parcelle ressemble à un ancien atelier. Route de Beauvais, les maisons aux n°324 (illustration) et n°382 (illustration) attirent l’attention. La première était-elle celle du maréchal-ferrant cité dans les recensements de population depuis le début du XIXe siècle et reconstruite un peu plus tard. La seconde maison semble être celle du rentier mentionné dans cette rue dans le dernier quart du XIXe siècle. Son traitement décoratif soigné jusque sur les piliers du portail le laisse supposer.

Enfin, la plupart des maisons visibles aujourd’hui à Noirémont sont des pavillons modernes, construits à partir des années 2000 dans le cadre de la reprise démographique dont profite le village. Ils se retrouvent en particulier dans la rue de l’Église, nouvellement lotie, dans la rue des Marronniers et dans la rue du Puits.

 

Les évolutions dans l'emploi des matériaux de construction

 

Peu de constructions en torchis et pans de bois, matériaux traditionnels du plateau picard, subsistent. La fragilité et la perte d’usage des bâtiments en constituent les principaux motifs. Les imposantes granges relevées route de Beauvais semblent antérieures au début du XXe siècle (elles figurent sur le cadastre de 1936). Rares sont les habitations à conserver des maçonneries en torchis et pans de bois (exemples du logis au n°13 de la Place de l’Église (ill.) ou de l’ancienne grange réhabilitée en habitation au n°180 de la rue des Merisiers). Pourtant, ces derniers sont souvent encore bien visibles sur les façades (ancienne grange au n°228 de la rue des Merisiers (illustration) ou la maison sur rue au n°263 de la rue de Beauvais). L’essentage en bois permet de protéger ces murs sensibles au vent et à la pluie (au n°115 de la rue des Glycines).

Toutefois, la majorité des constructions anciennes (au moins antérieures à 1900) sont en brique. Ce constat s’explique en raison de la diffusion de ce matériau à partir du milieu du XIXe siècle et également parce qu’elle est plus durable que les maçonneries en torchis et pans de bois. Ainsi, les logis ou les bâtiments agricoles construits avec ce matériau sont nombreux (logis et bâtiments agricoles sur rue n°126A et n°136 de la rue des Merisiers, bâtiment d’élevage au n°196 de la rue du Puits, maisons aux n°324 (illustration) et n°382 (illustration) de la rue de Beauvais).

Enfin, le béton est massivement utilisé dans la construction des pavillons édifiés dans le village à partir des années 2000.

Concernant les toitures, les constructions de Noirémont sont surtout couvertes en ardoise pour les bâtiments anciens (avec quelques exceptions comme le supposé ancien atelier d’artisan au n°34 de la rue du Puits couvert de pannes flamandes). La tuile est très employée sur les toits des pavillons modernes.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
    • Principale : 1ère moitié 20e siècle
    • Principale : 1er quart 21e siècle

Documents figurés

  • Noirémont. Cadastre rénové, section B, feuille 1, 1936 (AD Oise ; 1964 W 126)

    AD Oise : 1964 W 126
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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