Photographe au service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la région Hauts-de-France (2023).
- inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
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Commune
Noirémont
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Dénominationsvillage
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Parties constituantes non étudiéesmairie, école, croix de chemin, puits de pétrole
Noirémont est le premier village rencontré sur la D1001 après Froissy. Implanté dans un vallon sec pour sa partie ouest et sur un plateau pour sa partie est, il se trouve en effet à 1,3 km au sud de Froissy dont il a été le hameau au début du XIXe siècle (entre 1826 et 1832). Sur le territoire communal se trouve également Moimont, ancienne possession de l’abbaye de Froidmont et hameau qui comptait plusieurs fermes au début du XXe siècle.
Outre l’église paroissiale dont l’origine remonte au Moyen Âge, Noirémont est connu sous l’Ancien Régime pour être un lieu de pèlerinage dédié à sainte Reine. Une chapelle (reconstruite au XIXe siècle et aujourd’hui entourée du cimetière communal) a été construite pour sa dévotion probablement à la fin du Moyen Âge. Au XVIIIe siècle, un relais de poste édifié au bord de la route royale en fait un lieu de passage important de l’ancien canton de Froissy.
Les activités liées à la sergetterie sont présentes à Noirémont au début du XIXe siècle mais reculent dès les années 1850, un peu plus tôt donc que dans les autres villages du plateau picard. Comme ces derniers, Noirémont connait l’exode rural et la baisse démographique. Rares sont les fermes anciennes à avoir été conservées. Toutefois, quelques fermes à cour, surtout en brique, sont toujours en place. Il faut attendre les années 2000 pour qu’au gré d’une légère reprise démographique, des pavillons s’installent à la place de l’habitat ancien ou sur de nouvelles parcelles.
En 2019, la commune compte 183 habitants répartis dans 74 logements dont 94.4 % de résidences principales.
Origines
Noirémont est mentionné pour la première fois dans les sources écrites vers 1150 (Lambert, 1982). Sous la forme « Noiresmont », elle se trouve dans le Cartulaire de l’abbaye Saint-Lucien de Beauvais. D’après Louis Graves (1832), une paroisse existe dès le Moyen Âge mais sa pauvreté pousse l’évêque de Beauvais à la rattacher à celle de Reuil en 1392.
L’abbé de Saint-Lucien de Beauvais est le principal seigneur de Noirémont sous l’Ancien Régime. Comme le montre un plan terrier de 1680, le marquis de Thézy possède des terres dans le village.
D’après la carte de Cassini (1757), une chapelle dédiée à sainte Reine se trouvait à l’entrée ouest du village, le long de l’ancien Chemin de Beauvais. Reconstruite au XIXe siècle, c’est autour de cette chapelle que se trouve le cimetière actuel. L’époque de son implantation est inconnue. D'après Louis Graves (1832), elle date d'avant 1644, année de sa reconstruction. Situé le long d’une voie royale, Noirémont est doté d’un relais de poste en 1777. Il se trouvait à l'emplacement de la ferme au n°275 de la rue de Beauvais. Denis Anty, receveur du marquis de Thézy et maître de la poste royale de Noirémont, est inhumé dans la chapelle Sainte-Reine (plaque funéraire en ill.).
Après la Révolution, la commune est temporairement rattachée à Froissy entre 1826 et 1833.
Lors de la bataille de la Somme, un poste de secours et un petit cimetière militaire sont établis à Noirémont, près du cimetière communal.
Évolution de la morphologie et du parcellaire
Le village actuel est constitué de deux noyaux d’habitations : le premier au sud de la chapelle Sainte-Reine et du cimetière, le second un peu plus à l’ouest, autour de l’église paroissiale.
En ce qui concerne le premier noyau, l’habitat s’est développé le long de ce qui était la route d’Amiens à Beauvais (actuelle rue de Beauvais) qui, de la chapelle, descend vers le sud pour rejoindre un peu plus loin la D1001. L’installation d’un bureau de poste royale en 1777 a certainement favorisé la croissance du village dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le relais de poste se trouvait côté ouest de la rue de Beauvais, juste au sud de la chapelle (à l’emplacement du n°324 ou du n°382 ?).
En ce qui concerne le second noyau, le bâti est aggloméré autour de l’église paroissiale qui comprend également un cimetière au Moyen Âge (Graves, 1832). Au XVIIe siècle (plan terrier de 1680), le bâti se répartit principalement le long des rues des Merisiers et du Puits. La mairie-école est construite juste en-dessous de l’église.
Le cadastre de 1936 montre que la morphologie de Noirémont a très peu évolué depuis l’Ancien Régime. L’habitat est toujours principalement réparti autour de l’église, le long des rues formant un cercle autour d’elle (rue des Merisiers, rue du Puits, rue des Marronniers). Il comprend principalement des fermes dont le nombre diminue dans la seconde moitié du XXe siècle. Il faut attendre les années 2000 pour que des pavillons s’installent sur les parcelles vides et densifient le cadre du bâti. La ruelle de l’Église a ainsi été récemment lotie.
Lieux partagés et structurants
Croix de chemin et tour de ville
Les deux croix de chemin de Noirémont
Deux croix de chemin sont relevées dans le village. Elles se trouvent toutes les deux au nord-est de Noirémont, à l’intersection d’une rue et du sentier du tour de ville.
La première se situe au bord de la D34, en direction de Moimont. D’après les travaux de l’Association pour la connaissance des croix du Beauvaisis, elle est érigée en 1930 par Anna Scombart-Levieille en souvenir de son mari mort au cours de la Première Guerre mondiale en Belgique. Le terrain a été offert par Émile Autiquet-Maillard.
La seconde croix se trouve rue des Merisiers, au croisement avec le sentier du tour de ville. L’état actuel des connaissances ne permet pas de renseigner sa date de construction.
Le tour de ville
Aménagement typique des villages du plateau picard, le tour de ville sépare la zone des courtils et jardins en arrière des habitations, de la zone cultivée. Longeant l’arrière des parcelles, il était accessible par un portillon aménagé dans la clôture. À Noirémont, la partie nord-est du chemin, parallèle à la rue des Merisiers, est bien conservée.
Gérer et partager l’eau : puits et mares
Les sols crayeux et poreux du plateau picard étant secs par nature, l’eau est une ressource qu’il faut savoir collecter et conserver. Puits et mares sont donc des aménagements essentiels des communes picardes et font partie de leur patrimoine. La Notice Statistique de 1902 recense dix-huit puits et six mares à Noirémont et au hameau de Moimont.
Deux puits sont relevés sur la voie publique lors de l’inventaire en 2022. Le premier se trouve à côté de l’église et conserve ses dalles en pierre ; le second, rue du Puits, est en brique. Leurs toitures sont en ardoise.
Le cadastre de 1936 figure quatre mares dont trois sont des propriétés communales. Elles ont aujourd’hui disparu. L’une des trois mares communales se trouvait en face de l’église sur l'emplacement de l'actuel parking. Une seconde était implantée rue du Puits, au croisement avec la ruelle de l’Église. La dernière était située rue des Merisiers, en face du n°180.
Équipements communaux
La mairie et l’école de la rue des Glycines
En 1832, Louis Graves signale que Noirémont est doté de deux maisons d’école. Les archives de la série O des Archives départementales de l’Oise sont des sources précieuses pour l'histoire de la mairie et de l’école du village, toujours en place aujourd’hui dans la rue des Glycines. Ainsi, la maison d’école existante est reconstruite en 1840. D’après le plan conservé aux archives, elle comprend une salle de classe dans la partie droite et le logement de l’instituteur dans la partie gauche. Les travaux sont menés par Claude Anty, cultivateur de la commune. Le bâtiment est élevé en pans de bois avec des fondations en brique (provenant de la briqueterie de Noirémont) et pierre (issue des carrières de Doméliers). Les couvertures sont en ardoise.
Une salle de mairie est édifiée en 1866 par l’entrepreneur Jean-Baptiste Jullien. Elle est construite en brique et pierre de Mello pour les jambages et cintres des ouvertures ainsi que pour les corniches. Les marches du perron sont en pierre de Saint-Maximin.
À partir des années 1900, ces deux bâtiments sont réparés et améliorés. En 1910, des toilettes sont construites pour l’instituteur ainsi qu’une citerne pour l’école. Dans les années 1930, M. Léger, architecte à Breteuil, restaure l’école. Elle est agrandie et sa façade reconstruite (démolition du pan de bois).
Le bâtiment de remise des pompes à incendie
La remise des pompes à incendie se trouve dans la rue des Merisiers. D’après les archives de la série O, elle est édifiée en 1853-1854. Sa façade est traitée avec soin, enrichie de moulurations sur la corniche.
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Période(s)
- Principale : Moyen Age
- Principale : Temps modernes
- Principale : Epoque contemporaine
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Typologiesvallée sèche ; plateau
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département de l'Oise - Archives départementales
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Documents d'archives
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AD Oise. Série J ; 49 Jp 10. Noirémont. Inventaire des croix et calvaires. Archives de l'association pour la connaissance et la conservation des calvaires et croix du Beauvaisis, 2007.
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AD Oise. Série M ; 6 Mp 527. Noirémont. Recensements de population (1820 à 1936).
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AD Oise. Série O ; 2 O 10705. Noirémont. Mairie et école (1830-1932).
Bibliographie
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DELATTRE, Daniel. Le canton de Saint-Just-en-Chaussée : 84 communes, 84 lieux incontournables. Grandvilliers : éditions Delattre, 2020.
pp. 378-383. -
GRAVES, Louis. Précis statistique sur le canton de Froissy, arrondissement de Clermont (Oise). Annuaire de l'Oise. Beauvais : Achille Desjardins, 1832.
pp. 31-32. -
LAMBERT, Émile. Dictionnaire topographique du département de l'Oise. Amiens (Musée de Picardie) : Société de linguistique picarde, 1982 (tome 23).
p. 395.
Documents figurés
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Noirémont. Plan de la terre et seigneurie de Noirémont, 1680 (AD Oise ; plan 747).
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Noirémont. Cadastre rénové, section B, feuille 1, 1936 (AD Oise ; 1964 W 126)
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Noirémont. Cadastre napoléonien, section B, feuille unique, 1808 (AD Oise ; EDT 269/1 G 1).
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Noirémont. Cadastre napoléonien, tableau d'assemblage, 1808 (AD Oise ; EDT 269/1 G 1).
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).