Les typologies d'habitat
Comme dans l'ensemble des villages des environs, deux principaux types d’habitats sont visibles au Crocq: les logis avec façade sur rue et entrée charretière, forme prédominante, et en second lieu, les fermes, témoins de la présence des activités agricoles du village.
La section de la rue Principale comprise entre les n°28 et 18 est particulièrement remarquable: elle est bordée de logis à étage avec leur façade sur rue et entrée charretière. Cette forme correspondait aux habitations des artisans et commerçants. Une boulangerie se trouvait par exemple au n°20 rue Principale.
Quant aux fermes, elles sont de deux types. Le premier, rassemblant les exploitations les plus modestes, comprend les fermes picardes traditionnelles, avec leur grange alignée sur la rue et leur logis en fond de cour (n°25 et 40 rue Principale). Le second type est constitué de fermes plus importantes (grange d'une ancienne ferme au n°16 rue Principale). Elles ont souvent été reconstruites entièrement ou en partie en brique au cours du 19e siècle (n°42 rue Principale). Les vastes fermes à cour fermée du Crocq sont reléguées aux sorties du village (n°53 et 54 rue Principale).
Enfin, la présence, au coeur du village, de deux remarquables longères sur rue est à noter (n°44 et 1 rue de l'Église). Visibles sur le cadastre dit napoléonien, elles ont pu être les habitations de fermiers aisés, peut-être de la ferme de château pour celle de la rue de l'Église.
Les matériaux de construction
Des bâtiments en pan de bois et torchis, constructions anciennes et typiques des villages du plateau picard, sont encore visibles au Crocq. En témoignent des granges d’anciennes fermes (n°25 et 40 rue Principale), mais également des logis, comme celui de la place, en face de la mare (n°50 rue Principale) ou le pignon avec sa structure apparente en pans de bois (n°52 rue Principale).
L’utilisation de la brique est très ancienne. Elle est employée aussi bien dans les murs coupe-feu (grange du n°51 rue Principale) que dans les solins des édifices (par exemple aux n°27, 42, 45 rue Principale). Elle prend toutefois l’ascendant sur l’emploi du torchis à partir de la seconde moitié du 19e siècle. Tous les édifices liés à l’ancienne fabrique Lecomte (logements des ouvriers et du directeur de l’usine au n°18 B rue Principale, bâtiments d’usine) ainsi que des fermes (logis de ferme au n°42, première moitié du 20e siècle, ferme au n°54, grange au n°53 datée de 1863) sont construits en brique.
Le béton est le matériau privilégié dans les constructions des pavillons résidentiels modernes, implantés aussi bien au cœur du village que dans les rues, celle de Doméliers notamment.
Le bois est employé en essentage, pour protéger le pan de bois (bâtiment agricole du n°45 rue Principale, le long de la rue de l’Église), tout comme l’ardoise (pignon du n°5 rue de Doméliers). Cette dernière est le matériau principal des couvertures à partir de la seconde moitié du 19e siècle, en remplacement du chaume.
Photographe au service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la région Hauts-de-France (2023).