Typologies d'habitats

Les fermes de sergers et tisserands: logis et porte charretière alignés sur rue

Les recensements de population du 19e siècle indiquent que la grande majorité des habitants de Conteville fabriquait des étoffes de laine. Ces sergers logeaient plus spécifiquement dans un type d'habitation caractérisé par un logis, aligné sur la rue, prolongé par une entrée charretière. En fond de cour se trouvaient souvent des remises, ateliers, abris pour un petit élevage (poulailler, soue à cochon, parfois étables). L'habitation du serger pouvait donc s'apparenter à une petite ferme dont l'exploitation complétait les revenus de l'artisan (n°10 et 12 rue de la Ville). L'habitation du n°8, rue Léger, se distingue par son importance. C'était une véritable fabrique, avec un atelier spécifique qui pouvait employer plusieurs personnes.

Les exploitations agricoles importantes: des fermes organisées autour d'une cour fermée

Les fermes organisées autour d'une cour fermée regroupent le second type d'habitat de Conteville. Elles sont le plus souvent situées à l'écart du centre du village ou dans des zones moins densément habitées. Les exploitations de la Cour Marin ou celles présentes rue d'En Bas offrent de bons exemples de ces fermes, sièges d'exploitations agricoles plus importantes. Les bâtiments agricoles répartis autour de la cour fermée ont été reconstruits en brique dans la seconde moitié du 19e siècle. Selon cette typologie, le logis est implanté en fond de cour, en face de l'entrée (exemple n°4 Cour Marin).

Les matériaux de construction : pan de bois torchis, brique et ardoise

Les maçonneries

Le pan de bois torchis est la mise en œuvre la plus pratiquée pour les édifices les plus anciens. Elle est associée à des solins en brique. À partir de la seconde moitié du 19e siècle, la brique se répand dans les constructions. D’imposants édifices de fermes comme les granges ou des étables sont construits en brique (n°7 rue d’en Bas). La brique se diffuse également dans la construction de type "logis avec porte charretière sur rue", forme d’habitation la plus ancienne à Conteville. Le n°7 rue Léger offre un bel exemple (il formait certainement deux habitations à l'origine).

Afin de protéger les pignons du vent et de la pluie, un essentage d’ardoise a été placé sur cette surface (n°10 rue de la Ville, n°2 rue Léger). Ce type de matériau est moins fréquent que le bois, utilisé habituellement en lattes horizontales pour protéger façades et pignons des villages picards, et plus particulièrement du plateau picard.

Les couvertures

L’ardoise est également employée pour couvrir les toits des édifices. En 1836, sur les 124 maisons que comptait Conteville, 122 étaient en chaume. La tuile et l’ardoise se répandent ensuite, mais presque deux maisons sur trois sont toujours en chaume en 1866. Il disparait tout à fait dans le premier quart du 20e siècle. Sur une carte postale de cette période, une maison en ruine couverte de chaume dans la cour Marin appartient au siècle passé. Aujourd’hui, les toits en ardoise l’emportent sur la tuile, situation caractéristique des villages des environs de Crèvecoeur.