Origine
"Henou" apparait pour la première fois en 1174 dans le cartulaire du prieuré de Wariville (É. Lambert, 1982). Au Moyen Âge, ce lieu aurait dépendu de l’abbaye de Froidmont qui y avait certainement des domaines autour desquels un noyau d’habitations se développe. Le lieu-dit "Derrière la Grange", noté sur le cadastre napoléonien de 1826 peut renvoyer à la présence de cette grange. Un tel édifice est dessiné à Hénu sur les vues cavalières de plusieurs villages datées du 17e siècle. Sur un manuscrit de 1632, il est même possible de le localiser rue de Hénu, entre le carrefour de la rue du Byon et la mare, du côté occidental (numéros impairs). Le plan de bornage de 1680 précise qu’elle appartient aux "messieurs du chapitre", c’est-à-dire du chapitre cathédral de Beauvais. Ce dernier aurait-il acquis un domaine agricole d’origine cistercienne ? Juste au nord de la grange, un manoir est figuré : est-ce le logis de l’administrateur de ces terres ? En 1541, une léproserie est fondée pour recevoir les lépreux d’Oroër et des villages voisins (É. Lambert, 1982).
Morphologie et parcellaire
L’habitat se répartit le long d’un L, formé des rues de Hénu et de Bonlier. Le cadastre napoléonien figure un bâti dispersé et lâche. Aujourd’hui, la construction de pavillons résidentiels modernes a résorbé cet aspect clairsemé. Au cours des 19e et 20e siècles, quelques habitations se sont implantées le long de la rue de Velennes au sud-est et autour du carrefour duquel rayonnent les rues du Byon, de l’Ecole et de Hénu. Enfin, à partir de la seconde moitié du 20e siècle et jusqu’à ces dernières années, des pavillons résidentiels modernes se sont implantés sur les parcelles vides ou bien sur celles qui ont accueilli de petites fermes de cultivateurs, disparues dans la première moitié du 20e siècle.
Lieux partagés : des mares et une ancienne croix de chemin
En raison de l’aridité et de la porosité des sols calcaires du territoire d’Oroër et plus largement du plateau picard, l’aménagement de mares s’est imposé très tôt aux habitants. Elles permettent de canaliser les eaux de pluie, d’abreuver les troupeaux et de disposer d’une réserve d’eau en cas d’incendie. Le cadastre napoléonien de 1826 figure trois mares, autour de l’intersection de la rue de Hénu et de celle de Bonlier. Aujourd’hui, une mare se trouve plus ou moins à l’emplacement de celle rue de Bonlier. Celle proche de l’intersection, sur la parcelle du n°21 rue de Bonlier (0475) a disparu. En revanche, une mare visible sur le cadastre de 1959, se trouve rue de Hénu, entre les n°19 et 15. Elle est maçonnée en brique. En outre, le fossé partant du carrefour de la rue de Bonlier, rue de Hénu et rue de Velennes date au moins du début du 19e siècle. Il permettait l’écoulement des eaux de pluie. Au milieu de ce carrefour, se dressait une croix de chemin, visible sur le cadastre de 1826 mais aujourd'hui disparue.
Photographe au service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la région Hauts-de-France (2023).