Cette usine de construction de machines et d'appareils électriques créée par Henri Daydé et Auguste Pillé s'installe rue de Gournay en 1898 dans la continuité des ateliers de l'entreprise Daydé-Pillé. Elle fabrique des électro-aimants, des interrupteurs, des moteurs, des coupleurs, des perforatrices, des turbo-alternateurs, des lampes et des disjoncteurs. L'usine est, à l'origine, composée de deux bâtiments construits le long de l'impasse de Gournay et d'une halle industrielle, à l'arrière, accueillant la production du matériel lourd et l'usinage de pièces plus petites. Elle est agrandie en 1910 et 1913 avec notamment la construction de plusieurs ateliers côté cour. En 1913, l'usine exploite les brevets allemands "Siemens-Schukert". Pendant la Première Guerre mondiale, elle est placée sous séquestre et bombardée. Elle produit des bombes de 240, des abouts de 75, des secteurs de 120, des caisses pour les bombes, des appareils pour télégraphie militaire et pour TSF et des alternateurs de tranchées. Elle sous-traite pour la société de construction des Batignolles, la maison Davoine et Lemoine à Clichy et la Société Multicolore de Paris. Une partie du site, couvrant une superficie de 28000m² (dont 8000 m² couverts) est louée aux ateliers Girel qui montent par soudure autogène des pièces de bombes de 240 produites par la Cie générale d'Electricité. La production se poursuit faiblement entre 1918 et 1929 date à laquelle elle est achetée par l'Etat qui souhaite la convertir en lycée technique.
Les projets de réhabilitation sont confiés aux architectes Donat-Alfred Agache et Louis Boudet. La plupart des bâtiments de l'usine électrique sont réutilisés et des extensions sont réalisées en 1932 entre les bâtiments de l'impasse de Gournay. Les chaudières de l'usine sont transformées en chaufferie. En 1937, le lycée est agrandi par la surélévation des bâtiments de l'ancienne usine électrique suivant les plans de l'architecte André Ventre. Touchées par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, les parties détruites du lycée sont reconstruites à l'identique par l'architecte André Aubert. De nouveaux bâtiments sont ajoutés à la fin des années 1950 et au cours des années 1960. Le lycée est confronté à un manque de place jusqu'à la construction en 1978 du lycée d'enseignement général et technique sur la commune voisine de Nogent-sur-Oise. Le lycée ferme en 1986 pour des raisons de sécurité. Il est actuellement la propriété de la Société Immobilière de Lotissement Industriel et Artisanal de Creil.
En 1904, la durée du travail effectif dans l'usine électrique est de 10 heures : le travail commence à 7 heures le matin et se termine à 6h30 du soir (repos entre 12h et 1h30). En 1906, la Compagnie Générale d'Electricité emploie 320 ouvriers et ouvrières dont 12 étrangers. Il s'agit de deux allemands (Joseph Renigwaldt et Alexandre Charpentier), un luxembourgeois (Albert Lentz), un russe (Abraham Welhmann), un anglais (Alfred Withehouse), trois belges (François Janssens, Charles Broquet et Georges Reniglet), un italien (Joseph Vauthier) et trois suisses (Frédéric Demarchy, Antoine Arrigoni et Otto Imhof).
En 1917, placée sous séquestre, l'usine emploie 202 hommes, 74 femmes, 15 belges, 1 italien, 3 suisses.
Photographe du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.