Le territoire de Cuts s'étend sur une superficie de 10, 78 km2 et présente une densité de 79 hab./km2. Il est structuré par un réseau de voies secondaires.
Le village de Cuts se situe à 10 km de Noyon, ce qui représente un trajet à pied d'environ 2h.
Cuts était une des communes les plus peuplées du canton. La population, qui s'élevait à 1159 habitants en 1793, a atteint son maximum (1463 habitants) en 1841 et son seuil le plus bas (589 habitants) en 1921. Avec 945 habitants au dernier recensement, Cuts est en-dessous du seuil de 1793.
Graves (1851) signale la chapelle Sainte-Catherine, entre le hameau de Labarre et Gournaye.
Implantation du bâti
L'habitat est regroupé dans le village et dans plusieurs hameaux, représentés sur la carte de Cassini : Berlincamp, La Vallée, La Pommeraye, Le Jonquoy, Gizancourt et Gournay.
Edicules et équipements
Plusieurs puits ont été recensés (fig. 27 et 28)
Artisanat et industrie
Graves (1851) signale un moulin à vent et deux filatures de coton.
La statistique de 1850 signale :
-le tissage de coton (siamoises et calicots) Gustave Prévost. A cette date, il est équipé d'une machine à vapeur, de 44 métiers, de 15 machines diverses et d´un fourneau. Il emploie 40 ouvriers.
-le tissage de coton Antoine Vénard, équipé d'une machine à vapeur et de 35 métiers, qui emploie 44 ouvriers.
Le recensement de population de 1851 (6Mp223) indique que ces deux fabriques emploient 209 ouvriers, dont 17 femmes.
Les sources conservées aux archives départementales renseignent également sur l'existence de deux usines à chaux et d'une filature :
-Usine de chaux ou de plâtre, connue par les implantations successives de fours à plâtre en 1840 (Joseph Guilmont), en 1861, en 1867 (Désiré Guilmont-Béra) et en 1877 (Louis François Sulpice Guilmont) entrepreneur de maçonnerie.
-Usine de chaux ou de plâtre du Haut-Jonquoy, appartenant en 1843 au sieur Quillet (86 60 73 X).
-Filature, fondée en 1818 par Louis Augustin Quéhu (négoce connu depuis 1772) et équipée de Mule Jennies (avant 1803). Elle appartient ensuite à Louis Noël Provost-Quéhu qui y installe une pompe à feu de 5 atmosphères (en 1830), puis à Gustave Prevost (1838) et Jean Joseph Cotard (1859). L'usine est reprise en 1831 par Antoine Vénard, qui y installe un tissage mécanique à vapeur (machine à vapeur de 12 CV thermiques, en 1851), qui emploie 36 ouvriers en 1850.
-Filature du Bosquet incendiée en 1868
Habitat
192 bâti INSEE ; 162 repérés ; 25 étudiés. Voir cartes et graphiques.
Chronogrammes relevés sur les édifices repérés : 1825, 1832, 1836, 1837, 1848, 1849, 1853, 1872.
Cuts est le village le plus important et le mieux sauvegardé du canton car épargné lors des combats de 1918, à l'exception de l'église et du château.
S'étirant le long de l'ancienne voie romaine, la "Voie Brunehault", le village comprend plusieurs hameaux possédant chacun leur caractère, à l'ouest, ceux de la Pommeraye et du Jonquoy, et à l'est ceux de Berlincamp et de Gizancourt. Sous l'Ancien Régime, l'ensemble de la commune suivait la coutume de Senlis, sauf Gizancourt qui se rattachait à celle du Vermandois.
Cuts était surtout un village de tisserands qui travaillaient la toile de chanvre et le coton. C'est la raison pour laquelle bon nombre de maisons de tisserands et de manouvriers subsistent encore dans les écarts. Ces maisons possèdent des caves surélevées, voûtées en plein cintre, auxquelles on accède par une descente d'escalier extérieure.
Le patrimoine architectural de la commune offre une grande variété mais se caractérise par la qualité des constructions en pierre de taille et par ses pignons à redents, qui annoncent le Soissonnais. La grande majorité des maisons et fermes date du premier tiers du 19e siècle. Certaines portent des dates assez voisines comme 1825, 1832, 1836, 1837, chronologie resserrée conférant à l'ensemble du village une homogénéité qui en fait le charme.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.