Le territoire de Baboeuf s'étend sur une superficie de 7,2 km2 et présente une densité de 74 hab. au km2. Il est structuré par un réseau de voies secondaires aboutissant à la N 38 et traversé par l'ancienne voie Pallée aboutissant à Noyon, par le canal latéral de l'Oise (écluse de Saint-Hubert) et par la voie ferrée, construite en 1850.
Le village de Baboeuf se situe à 7 km de Noyon, ce qui représente un trajet à pied d'environ 1h 30.
La population, qui s'élevait à 568 habitants en 1793, a atteint son maximum (634 habitants) en 1851 et son seuil le plus bas (357 habitants) en 1975. Elle compte actuellement 490 habitants (2006).
Selon l'abbé Tassus (1908), les vestiges d'un site fortifié gallo-romain ont été identifiés dans la commune.
Jusqu'en 1206, une seule paroisse regroupait les communautés de Baboeuf, Béhéricourt et Grandrû. L'église, consacrée à saint Médard, se trouvait sur la hauteur, à l'emplacement de l'actuel calvaire des Trois-Monts, et dépendait de l'abbaye Saint-Eloi de Noyon.
Terre et seigneurie de Baboeuf relevaient primitivement de l'évêque de Noyon, mais furent très tôt inféodées au seigneur de Varesnes, comme Appilly, Mondescourt et Pontoise-lès-Noyon.
Implantation du bâti
L'habitat est regroupé dans le village et dans l'écart du Pont de la Fosse, au bord de l'Oise, isolé par la construction du canal au début du 19e siècle. Le hameau compte 5 maisons en 1730.
Edicules et équipements
L'abbé Tassus (1908) signale la construction d'une école de filles, financée par la commune, l'ancienne école privée, bâtie en 1837, grâce au legs de mademoiselle Grégoire, étant devenue insuffisante.
Il existe une halte de la voie ferrée, à un peu plus d'un kilomètre du centre du village.
Le canal latéral (1826-1828) a donné lieu à la construction d'un pont.
La fontaine Saint-Pierre est signalée par la carte IGN, au nord du village.
Artisanat et industrie
Un moulin à vent, situé au nord-est de la commune, au sud de la voie Pallée, est représenté sur la carte de Cassini et sur le cadastre napoléonien (fig.). Propriété de Duprat de Barbançon en 1744, il est incendié en 1806 (Graves, 1851).
L'abbé Tassus (1908) signale l'usine installée en 1827 par M. Dalbine, spécialisée dans la préparation des cendres noires, qui employait une dizaine d'ouvriers, vers 1835, date à laquelle lui est associé une fabrique de sulfate de fer et d'alumine qui acquit de l'importance jusqu'à occuper une trentaine d'hommes et à livrer au commerce dans les villes de Lille, Rouen, Paris, 300 000 kilos de vitriol et autant d'alun. Cette fabrique a cessé d'exister vers 1870.
L'usine de produits chimiques Pierre Alphonse Dalbine (alun et sulfate de fer) est également mentionnée en 1850, date à laquelle elle est équipée de 6 fours et emploie 23 ouvriers (AD Oise, série M).
Les productions de l'usine sont présentées à l'Exposition Universelle de 1867. Les fabriques d'alun de Baboeuf et de Muiraucourt produisent alors 1 600 000 kg d'alun (employé dans la teinture à mordant, dans la fabrication des couleurs pour faire des laques, dans la papeterie pour coller les papiers et dans la mégisserie) et 2 200 000 kg de couperose (employé dans la teinture, dans la fabrication des couleurs et comme antiseptique).
Les cendres noires de Picardie sont utilisées pour l´agriculture (fumiers).
Habitat
Selon l'abbé Tassus (1908), le village comptait 145 maisons en 1790 et 160 en 1806 (dont 12 couvertes de tuiles), 175 maisons en 1831 (dont 4 couvertes d´ardoises, 2 de tuiles, 15 de tuiles et chaume, enfin 154 de chaume). La monographie communale indique l'évolution du nombre de maisons dans le village jusqu'en 1891 (graphique), principalement construites en pan de bois hourdé en torchis et couvertes de chaume.
En 1843, un incendie détruisit la plupart des maisons entre le Marteloy et la rue Carie.
Bâti INSEE : 126 ; nombre des édifices repérés : 66 ; nombre des édifices étudiés : 9. Voir cartes et graphiques.
Chronogrammes des édifices repérés : 1836, 1841, 1871, 1887 (fig.), 1897 (fig.), 1907 (fig.), 1924 (fig.).
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.