Le quartier canonial était délimité par six ou sept bornes de grès dont trois se trouvaient dans l'actuelle rue du Musée. Il comportait à l'origine de nombreux bâtiments aujourd'hui disparus, en particulier des maisons appartenant aux chanoines. En 1756, il existait 27 maisons canoniales autour de la cathédrale. L'une des plus remarquables était la maison de la Belle-Image, au n° 12 de la rue de l'Abbé-Gellée (anciennement rue du Cloître-Saint-Pierre), appuyée sur le mur gallo-romain dont elle englobait une tour (la tour Leullier). Son nom provient de la statue placée en façade : une Vierge à l'Enfant du début du 14e siècle (collection particulière). L'origine de la maison remontait à l'époque romane. L'étage supérieur portait des fresques des 13e-14e siècles.
Sa voisine, la maison du Chantre (16, rue de l'abbé-Gellée), également d'origine romane, était surtout célèbre pour le décor du porche flamboyant dans la cour intérieure (armes du chapitre et armes de France sur les deux arcades ouvrant sur la roue, armes de Nicolas d'Argillières sur l'escalier). La plupart de ces maisons canoniales ont été détruites, victimes des bombardements de 1940. Il en reste trois dans la rue de l'Abbé-Gellée. En revanche, le cloître et la salle capitulaire ont été préservés lors des bombardements.
Le palais épiscopal a vraisemblablement été édifié au 12e siècle. Sous l'épiscopat de Philippe de Dreux (1175-1217) des chapelles furent édifiées dans l'enceinte du palais. Renaud de Nanteuil, évêque de 1267 à 1283, aurait agrémenté le palais de vastes jardins.
Au début du 14e siècle, l'évêque Simon de Clermont aurait fait bâtir le corps d'entrée du palais flanqué de deux tours défensives, qui faisait office de donjon. L'aménagement intérieur présentait toutes les commodités de la vie médiévale (cheminées et latrines) ; l'une des salles voûtées présente encore des fragments d'une peinture monumentale dédiée à la musique. L'aile perpendiculaire à l'entrée a été construite vers 1380.
Au 16e siècle, lorsque Louis de Villiers de l'Isle-Adam prit possession de son évêché, le palais médiéval était en mauvais état et ne correspondait plus au goût de l'époque. L'évêque conserva l'entrée, le palais médiéval et la muraille gallo-romaine, mais il fit remanier la façade donnant sur la cour. Cette façade présente quelques éléments de style gothique flamboyant et affiche une volonté d'harmonisation et de symétrie des proportions propre à l'esprit Renaissance. A partir du 18e siècle, les évêques successifs entreprirent de moderniser l'édifice. En 1752, le cardinal de Gesvres fit reconstruire le pont qui mène au jardin et réparer le rempart. Il fit aussi agrandir le jardin et supprimer les meneaux des fenêtres auxquelles on ajouta des balcons en fer forgé.
Saisi comme bien national en 1791, le palais devint le siège de l'administration départementale, d'un tribunal criminel, d'une prison et de la gendarmerie nationale. Devenu préfecture en 1811, il fut rendu aux évêques de Beauvais en 1823, mais en 1846 il devint palais de Justice. Ces multiples changements d'attribution s'accompagnèrent de plusieurs campagnes de travaux et diverses démolitions, notamment celles de la chapelle et du passage menant à la cathédrale. En 1844, les travaux de la façade extérieure furent confiés à Daniel Ramée, attaché à la Commission des Monuments Historiques, qui chercha à restaurer l'état du palais antérieur aux transformations du 18e siècle.
Dès 1974, le Conseil général de l’Oise alloua plusieurs crédits au Musée départemental de l'Oise afin d’effectuer les travaux d'aménagement nécessaires à l’établissement de ses collections au sein de l'ancien palais épiscopal, laissé inhabité depuis le départ du tribunal de grande instance en 1973. Le nouveau musée ouvrit ses portes le 19 juin 1981.
Le cloître canonial, au nord-ouest de la cathédrale, remonte au début du 15e siècle. A la fin du 17e siècle on y ajouta une galerie supérieure qui mettait en communication la cathédrale et l'évêché. La salle capitulaire, qui occupe l'aile orientale du cloître, date du 16e siècle.
La salle du Chapitre, qui occupe le côté est du cloître, fut reconstruite au 16e siècle. Les arcades situées au rez-de-chaussée, murées après la Révolution, ont été dégagées en 1935 lors de la réfection du cloître.
Partie conservée la plus ancienne de l'ensemble canonial, la salle Saint-Pierre a été construite dans la première moitié du 11e siècle. Elle abritait, jusqu'à la Révolution, la bibliothèque et la salle d'archives du Chapitre. le bâtiment, qui comptait à l'origine un rez-de-chaussée et un étage, a subi plusieurs incendies.
En 1846, on y installa la Cour d'Assises et le bâtiment fut agrémenté d'un porche néo-classique, puis un musée jusqu'en 1912, date à laquelle les collections furent déménagées en raison du mauvais état des bâtiments. Utilisé par les autorités militaires lors de la Première Guerre mondiale, il fut ensuite menacé de destruction avant d'être classé en 1927.
Photographe du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.