Photographe de l'Inventaire général du patrimoine culturel.
- enquête thématique régionale, Patrimoine de Villeneuve-d'Ascq, ville nouvelle
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Métropole européenne de Lille
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Hydrographies
La Marque
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Commune
Villeneuve-d'Ascq
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Dénominationsville nouvelle
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AppellationsLille-Est
Préambule
Le présent dossier est spécifiquement consacré à la ville nouvelle de Villeneuve-d'Ascq (Nord), l’une des neuf villes nouvelles françaises décidées dans le cadre de la politique nationale d’aménagement du territoire et de maîtrise de la croissance urbaine des Trente Glorieuses. D'abord appelée Lille-Est, la ville nouvelle est imaginée et bâtie entre 1970 et 1983 à 6 km à l'est de Lille, sur un territoire rural déjà partiellement urbanisé. Ce territoire correspond aux trois anciennes communes de Flers, Annappes et Ascq, fusionnées en 1970 en une seule commune qui prend le nom de Villeneuve-d'Ascq.
Ce dossier comporte un historique et une analyse détaillée de la ville nouvelle. Les liens hypertexte et la liste des œuvres contenues permettent d’accéder aux dossiers consacrés aux secteurs urbains nouveaux : les huit quartiers (éventuellement eux-mêmes subdivisés en secteurs), ainsi que six secteurs, trois îlots et deux édifices disposés isolément, au sein de quartiers anciens. Les dossiers des quartiers et secteurs permettent d'accéder aux dossiers d'îlots et d'édifices.
Par ailleurs, un dossier thématique est consacré à chacun des ces trois sujets : les îlots d'habitation de la ville nouvelle de Villeneuve-d'Ascq (IA59005554), le patrimoine de l'enseignement de la ville nouvelle de Villeneuve-d'Ascq (IA59005601), le patrimoine des activités économiques de la ville nouvelle de Villeneuve-d'Ascq (IA59005605). Pour une présentation plus générale du territoire communal de Villeneuve-d'Ascq, voir le dossier Le territoire communal de Villeneuve-d'Ascq - dossier de présentation (IA59005119). Pour connaître le contexte scientifique de réalisation de cette étude d'inventaire, voir le dossier La ville nouvelle de Villeneuve d'Ascq - conditions d'enquête (IA59005118).
L'objectif du présent dossier est de comprendre le développement de la ville nouvelle - processus particulier d'urbanisation, planifié et volontariste - et d'analyser ses formes, autrement dit la morphologie urbaine qui en résulte. Comment s’est faite la création de la ville : conception, organisation, construction ? Et quelle en est la traduction sur le terrain, à l’échelle des espaces urbains comme sur le plan architectural ?
Trois points sont à souligner :
- La ville nouvelle est un outil de la politique nationale d’aménagement du territoire (voir l'annexe : Les villes nouvelles françaises de l'après-guerre) mais la décision de créer une ville nouvelle à l’est de Lille s’explique avant tout par la nécessité de donner un cadre urbain à l’université qui s’installe en 1964 sur la commune d’Annappes. En cela, le projet de Lille-Est s'impose aux réflexions menées jusque-là sur l’aménagement régional (voir l'annexe : Lille-Est, un projet qui prend de court la politique d'aménagement métropolitain).
- Bien que projetée sur un territoire d'étude plus vaste, la ville nouvelle se construit finalement exclusivement sur le territoire de la commune de Villeneuve-d’Ascq, créée le 25 février 1970 par la fusion des communes d’Annappes, Flers et Ascq. Ce territoire est alors partiellement urbanisé : la ville nouvelle s'insère donc dans les vides laissés par les phases d'urbanisation plus anciennes.
- La ville nouvelle connaît un arrêt anticipé en 1983 et le projet est donc réduit. Nous avons donc sous les yeux une ville nouvelle inachevée, plus modeste et moins cohérente que souhaité initialement.
Une ville nouvelle nommée Lille-Est
La création d’une ville nouvelle à l’est de Lille est officiellement actée le 6 février 1967, en comité interministériel pour l’aménagement du territoire. Dans sa genèse, la ville nouvelle se singularise par son caractère d’opportunité : elle est avant tout envisagée comme une solution au problème posé par la localisation des facultés (pour en savoir plus voir le dossier Le territoire communal de Villeneuve d'Ascq - dossier de présentation (IA59005119)et les annexes). Edgard Pisani le reconnaît lui-même : « Je me demande si j’ai eu conscience tout à fait de créer une ville nouvelle. J’ai plus le sentiment d’avoir contribué au rééquilibrage et au rééquipement d’un ensemble urbain un peu ignoré. Ce n’est donc pas tout à fait dans la logique du concept de ville nouvelle1. »
Le projet est confié à une mission d’étude conduite par Jean-Claude Ralite. Dans un premier temps le grand architecte finlandais Alvar Aalto, qui a notamment participé à la réalisation de la ville nouvelle de Tapiola près d’Helsinki, est contacté. Il décline la proposition, considérant que le site n’est pas propice à l’installation d’une ville nouvelle. Une équipe d’architectes et d'urbanistes est donc recrutée, dirigée par Michel Marot. Prix de Rome et de l’Équerre d’argent, professeur à l’École des Beaux-Arts de Paris, ce dernier a récemment conçu le plan d’urbanisme du quartier du Chaudron, à Saint-Denis (La Réunion). Il s’adjoint Jean-Pierre Secq, un jeune architecte de la région, et Jean-Jacques de Alzua, l'un de ses étudiants2.
Les objectifs et le programme de la ville nouvelle, d’abord nommée Lille-Est, sont pragmatiques et dénués de toute visée utopique. La ville doit d’abord absorber environ un cinquième de la croissance métropolitaine prévue et accueillir 53 340 habitants nouveaux dans 17 200 logements d’ici à 19853. Ensuite, Lille-Est doit donner à l’université un cadre urbain tout en restructurant l’est métropolitain. Enfin, reprenant à son compte la vocation de la Cité scientifique, la ville nouvelle doit constituer un pôle d’attraction des activités de pointe, permettant d’amorcer la reconversion économique régionale. Elle a vocation à accueillir, dans un cadre vert et attrayant, activités et actifs du secteur tertiaire de haut niveau. Comme le révèle son nom, Lille-Est est pensée comme partie intégrante de l’agglomération lilloise ; c’est d’ailleurs la ville nouvelle française la plus proche de son agglomération mère. « Grand quartier universitaire d’une métropole en mutation, la ville nouvelle de Lille-Est œuvre ainsi pour sa part dans chacune des trois actions essentielles pour le développement de la région du Nord : restructuration urbaine, rénovation du cadre de vie, conversion économique et sociale4. »
Le cadre juridique et technique approprié est rapidement mis en place par l’État, qui s’assure d’abord de la maîtrise foncière du territoire jugé nécessaire. Plusieurs zones d’aménagement différé (ZAD) sont créées pour limiter la spéculation sur les terrains pressentis, puis le foncier est mis à disposition par expropriation, après publication de déclarations d’utilité publique (DUP). C’est seulement par le lancement des procédures d’expropriation, début octobre 1967, que les habitants de Flers, Annappes et Ascq apprennent officiellement qu’une ville nouvelle va être créée sur leur territoire. Les élus quant à eux ont été informés peu auparavant, lors d’une réunion en préfecture. Scandalisés, les expropriés s’organisent et engagent une procédure judiciaire, à l’issue de laquelle les expropriations sont réduites de 249 à 92. De ce fait, la naissance de la ville nouvelle s’inscrit dans un climat douloureux et conflictuel.
Le 11 avril 1969, un décret en Conseil d’État crée l’ÉPALE (Établissement public d’aménagement de Lille-Est), organisme chargé localement de conduire le projet : achat et viabilisation des terrains, conception de la ville, planification et mise en œuvre de sa réalisation, maîtrise d’ouvrage sur les terrains mis en promotion, sur les équipements et espaces publics. À ce titre, l’ÉPALE agit en maîtrise d’ouvrage déléguée des collectivités locales. La cession des terrains à des bâtisseurs doit lui permettre de récupérer la plus-value foncière nécessaire au financement des équipements et espaces publics ; par ailleurs, la ville nouvelle est financée par l’État, la communauté urbaine de Lille (CUDL, créée le 22 décembre 1967), le département du Nord et bientôt la commune (voir l'annexe : Les acteurs de la ville nouvelle). Succédant à la mission d’étude, l’ÉPALE en reprend les membres. Jean-Claude Ralite est nommé directeur et Jean-Jacques de Alzua directeur des études et de la conception5. L’équipe de l’ÉPALE compte entre 85 et 111 salariés, dont une moitié de cadres. Elle est pluridisciplinaire – architectes, urbanistes, ingénieurs, juristes, économistes, sociologues – et ponctuellement complétée par des prestataires (bureaux d’études par exemple). Le conseil d’administration de l’ÉPALE voit siéger à parité des représentants de l’État et de la communauté urbaine de Lille mais aucun élu des trois communes rurales concernées. Il est présidé par le président de la communauté urbaine, Arthur Notebart.
Le 25 février 1970 a lieu la fusion des communes d’Ascq, Annappes et Flers6. La nouvelle commune prend le nom de Villeneuve d’Ascq, en hommage aux 86 civils fusillés lors du massacre d’Ascq, le 1er avril 1944. Désormais le destin de la ville nouvelle se confond avec celui de la jeune commune, dans le territoire de laquelle elle va s’insérer et qui va rapidement lui donner son nom.
Une identité urbaine fondée sur la pluralité : des quartiers réunis pour faire une ville
La conception de Lille-Est se base sur de grands axes programmatiques et une approche fonctionnelle, synthétisés dans le schéma d’aménagement du secteur est de Lille, élaboré par Michel Marot et Jean-Pierre Secq. Le 24 avril 1970, ce document fondateur est adopté par la communauté urbaine de Lille, qui le juge compatible avec le schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme qu’elle est en train d’élaborer.
Selon les mots de Jean-Jacques de Alzua : « De même que la Ville Nouvelle tout entière se veut un grand quartier de la métropole, elle conçoit son organisation interne dans le même esprit, comme un ensemble de quartiers gardant leur identité propre, mais organisés et réunis pour faire une ville. C’est ainsi que la ville sera composée d’un quartier central, de quartiers universitaires et de quartiers résidentiels anciens ou plus récents7 ». Les secteurs déjà urbanisés (comme Annappes ou la Poste) sont destinés à devenir des quartiers. D’autres, totalement nouveaux, seront construits sur les espaces disponibles délimités par le réseau de communication. Au total vingt-quatre quartiers, qui conservent la toponymie ancienne, figurent sur le plan communal en 1985. S’adaptant à un territoire déjà constitué d’une pluralité d’éléments hétérogènes, les aménageurs font donc de nécessité vertu. Mais ils vont plus loin en érigeant cette pluralité, cette fragmentation de l’espace, en identité urbaine : la ville est imaginée comme une « fédération de quartiers ».
Multiple et composite, l’espace urbain projeté est également hiérarchisé : la densité de population prévue décroît progressivement du centre vers les quartiers périphériques. Secteur de densité maximale, le centre-ville doit prendre place entre les deux universités. Éloigné du centre géographique de la commune, il est complété par un centre secondaire prévu au nord. Les secteurs d’habitat de moyenne densité sont agglomérés aux deux centres et aux quartiers anciens déjà denses. L’habitat de faible densité est localisé au contact de l’espace rural. La complémentarité entre centralité et périphérie est également déclinée dans chaque quartier, pourvu d’un cœur bien identifié.
Lille-Est est pensée comme une ville aux fonctions, populations et espaces diversifiés et mixtes. De cette diversité dépend l’animation de la future ville. Afin d’éviter le phénomène de « ville dortoir », le programme prévoit d’emblée les équipements nécessaires à une cité de plus de 50 000 habitants, ainsi qu’un ratio de plus d’un emploi par habitant actif. Trois cents hectares sont voués aux activités économiques, sous forme de zones d’activités périphériques mais également de terrains ou locaux intégrés aux quartiers. « La ségrégation est refusée entre les zones d’emploi et les quartiers d’habitat8 ».
Dans le domaine du logement, l’ÉPALE prévoit plusieurs possibilités : habitat individuel groupé en « hameaux » (centrés sur un espace collectif) ou en « villages » (centrés sur un équipement), habitat collectif organisé en immeubles « très ouverts à la vie urbaine » ou encore habitat dit intermédiaire, mêlant les caractéristiques de l’individuel (entrées séparées, terrasses ou jardins privatifs) et du collectif (densité)9. Le mélange des statuts de logement (aidé, en accession…) est également un gage de mixité. L’habitat aidé est volontairement installé dans les centres, pour éviter la relégation périphérique observée dans certains grands ensembles. Enfin la ville nouvelle « recherche […] l’équité dans le droit aux équipements collectifs, plus nombreux et plus proches là où les logements sont les plus denses ou les plus sociaux»10.
Forte contrainte du site, la présence d’une zone marécageuse inondable joue un rôle essentiel dans la composition et l’identité de la ville. Un système hydraulique de gestion des eaux y est prévu dès 1970 : la création d’une chaîne de lacs. Cette solution technique devient un élément essentiel du cadre de vie proposé par la ville nouvelle : l’espace des lacs est aménagé en un vaste parc dédié aux loisirs des citadins. Villeneuve d’Ascq se veut en effet une ville verte et paysagée, aux espaces naturels et récréatifs abondants. Les espaces verts constituent un système ramifié et continu, irriguant toute la ville, des parcs aux espaces publics et jusqu’aux habitations.
Porteur d’urbanité, indispensable à l’animation de la future cité, l’espace public est au centre des préoccupations. Il n’est pas pensé comme un reliquat, un vide entre le bâti, mais comme un espace structurant la ville. Retenant le principe de séparation des flux, qu’on retrouve dans de nombreuses réalisations urbaines contemporaines, l’ÉPALE organise l’espace public autour d’un vaste réseau piétonnier. Totalement indépendants du réseau automobile, des cheminements piétonniers traversent la ville et irriguent ses quartiers, desservant au passage habitations, espaces de loisirs et de services, équipements publics, tout en favorisant la rencontre et les échanges entre les habitants. Ponctuellement, l’espace piéton est conçu sur une dalle – sol artificiel construit sur pilotis – où il est libéré des nuisances de la circulation automobile qui, elle, reste sur le sol naturel. Varié (afin de satisfaire une population hétérogène), l’espace public doit également accueillir de multiples usages, y compris ceux que l’ÉPALE déclare n’être pas en mesure d’anticiper car ils relèvent de l’appropriation par les habitants futurs.
Le processus d’aménagement de la ville nouvelle
La ville nouvelle est aménagée grâce à la procédure des zones d’aménagement concerté (ZAC), outil d’urbanisme opérationnel qui succède aux ZUP en 1967 (voir l'annexe : Les ZAC (Zones d'Aménagement Concerté)). Concrètement, sur les terrains acquis par l’État sont progressivement délimitées des ZAC de tailles diverses, pour lesquelles l’ÉPALE élabore un plan et un cahier des charges d’aménagement (vocations et fonctions, équipements, densités…) en conformité avec les documents d’urbanisme existants. Chaque projet de ZAC est examiné par la communauté urbaine de Lille, validé par le conseil d’administration de l’ÉPALE, puis la ZAC est établie par arrêté préfectoral. Dix ZAC vont ainsi être créées.
Inclus dans les ZAC, les quartiers nouveaux sont programmés puis aménagés l’un après l’autre. Ce procédé fractionné et progressif permet à l’ÉPALE de conserver le plus de souplesse possible. « La planification ici ne saurait être rigide. Parce que la ville se construit au sein d’une grande agglomération. Parce qu’il faut aussi compter avec l’incidence progressive du développement de la ville elle-même sur la suite de sa croissance11. » Globalement, il est prévu que les quartiers nouveaux soient implantés sur le territoire en suivant le sens des aiguilles d’une montre, ce qui permet de combler d’abord les espaces vacants les plus proches des secteurs déjà urbanisés. La ville nouvelle doit débuter par les secteurs sud (le Triolo) et ouest (l’Hôtel-de-Ville, le Pont-de-Bois, Flers-Neuf) afin d’accompagner les deux sites universitaires. Puis elle doit remonter autour de son « cœur vert » (chaîne des lacs et Parc urbain) par le secteur nord (les Prés, la Cousinerie), avant de s’achever par l’est et sud-est (le Héron, le Marais…).
Héritant d’un territoire composite, l’ÉPALE doit parvenir à former une ville unifiée et cohérente : « L’aménagement des quartiers d’habitat est soumis à plusieurs contraintes et ambitions. Contrainte d’abord de la proximité des quartiers anciens et nouveaux, sur laquelle il convient de jouer pour faciliter les échanges et la formation d’une ville unique12». L’ÉPALE doit donc imaginer les hiérarchies, relations et complémentarités entre anciens et nouveaux quartiers. Ainsi le centre de Flers doit satisfaire aux besoins du nouveau quartier du Château.
Jusqu’en 1978, chaque quartier est conçu par un architecte-coordonnateur missionné par l’ÉPALE. Un quartier doit contenir les logements, équipements et services nécessaires à environ 4 500 habitants ; s’il est trop vaste, il est subdivisé en secteurs. Le terrain est d’abord viabilisé et pré-équipé (voirie, réseaux d’assainissement et d’adduction). Puis sont définis les voies primaires et secondaires, les types de logements, les emplois et les équipements ainsi que les principaux caractères urbanistiques et architecturaux : espaces publics, chemins piétons, perspectives, principes d’épannelage, matériaux et palettes de couleurs… et jusqu’aux noms des rues, qui reprennent les premières lettres de ceux des quartiers (rue de la Tradition au Triolo par exemple)13.
Chaque quartier (ou secteur) est ensuite divisé en opérations, le plus souvent appelées îlots, dont l’ÉPALE assure directement la gestion ou qu’il délègue à un bâtisseur (promoteur ou bailleur social) travaillant sous son contrôle. Les îlots correspondent soit à des zones d’activités, soit à des équipements, soit les plus souvent à des secteurs d’habitations, parfois encore à un mélange de ces fonctions. Les îlots sont les plus petites subdivisions de la ville nouvelle et sont aménagés selon un processus de lotissement concerté : maître d’ouvrage, l’ÉPALE dessine le « terrain de principe » et rédige un cahier des charges, appelé « dossier-promotion », qui fixe les principes urbains, paysagers et architecturaux de l’opération. Le promoteur assure quant à lui le financement, la conception, la construction puis la commercialisation ou la mise en location/gestion du bâti. La conception de l’îlot (voirie interne, bâti et espaces publics...) est assurée par un architecte d’opération, choisi de concert par l’ÉPALE et le promoteur. Une fois que l’ÉPALE a validé le plan de masse fourni par le promoteur, le remembrement foncier a lieu : le plan du nouveau parcellaire peut être réalisé, le cadastre établi. Enfin l’acte de vente est passé et, après obtention du permis de construire, les travaux débutent14. Dès que possible sont prévus des locaux collectifs résidentiels (LCR), équipements voués à l’usage collectif des habitants15. L’ÉPALE privilégie la constitution d’îlots nombreux et de taille restreinte. Il s’assure ainsi une grande souplesse dans la définition des densités et des programmes, ce qui lui permet de s’adapter aux fluctuations de la demande. La capacité d’accueil maximale des îlots est limitée à 200 logements en habitat collectif et 100 en individuel ; de fait les opérations comportent de 20 à 1 077 logements. (Voir le dossier Les îlots d'habitation de la ville nouvelle).
Une ville nouvelle greffée sur son territoire
Si l’édification de la ville nouvelle s’échelonne sur treize ans, l’essentiel sort de terre entre 1970 et 1977 dans un contexte d’engagement fort de l’État et de soutien des élus locaux, tant de la communauté urbaine de Lille que de la municipalité de Villeneuve-d’Ascq. En 1978, la jeune commune dépasse les 50 000 habitants.
La priorité de l’ÉPALE est tout d’abord de contrôler et stabiliser le développement urbain en cours. Dans ce but, il reprend la main sur plusieurs projets de lotissements susceptibles d’impacter la ville future : des conventions avec les maîtres d’ouvrage lui permettent d’en contrôler les principales règles d’urbanisme16. En outre, ces premières collaborations de l’ÉPALE avec des promoteurs et architectes locaux (par exemple la SEDAF et Jean-Pierre Watel à Brigode) servent de « galops d’essai » avant le démarrage des quartiers nouveaux.
- La résidence Le Moulin d’Ascq (1968-1972) (IA59005470), initiative d’Annappes et Ascq pour reloger les expropriés, regroupe autour d’une école un foyer-logement pour personnes âgées et des maisons pour étudiants, le tout formant « comme un hameau dans un village17 ». L’architecte n’est autre que Jean-Pierre Secq, coauteur du schéma d’aménagement du secteur est de Lille. Son projet est d’emblée conforme à ce que souhaite expérimenter plus largement l’ÉPALE.
- Le Hameau Saint-Sauveur (1971-1975) (IA59005417) est conçu par le bureau GEHRA sur un terrain précédemment aménagé par Annappes afin de reloger ses expropriés : 118 logements sont regroupés sur le domaine de la ferme Saint-Sauveur, réhabilitée en centre d’archéologie.
- L’ÉPALE reprend également un projet d’urbanisation situé au Triangle d’Ascq (IA59005420) et en confie la réalisation aux architectes Maurice Salembier et Emmanuel Turcry (1971-1975).
- Enfin le vaste Domaine de Brigode (IA59005415), opération privée de lotissement de standing, devient un quartier à part entière. Bien qu’il soit dépourvu de centre, sa conception en groupes de maisons centrés sur un espace collectif, appelés hameaux, l’importance des espaces verts et sa population de cadres supérieurs s’accordent très bien avec le projet de Lille-Est. Trois nouvelles tranches sont programmées dans le cadre d’une convention entre le promoteur (la SEDAF) et l’ÉPALE ; des maisons individuelles y sont associées en hameaux, pour une très faible densité globale.
L’emploi du terme "hameau" pour ces lotissements – terme qu’on retrouve fréquemment dans la ville nouvelle – témoigne de l’engouement de l’époque pour l’idée de « ville à la campagne » et du souci de favoriser, par la conception des groupements d’habitations, l’éclosion de communautés d’habitants.
Un exemple de lotissement : le Triangle d'Ascq (Ascq, Maurice Salembier et Emmanuel Turcry, 1973).
Chargé des infrastructures et de la viabilisation de la ville nouvelle, l’ÉPALE élabore en premier lieu l’important système de gestion des eaux que requiert l’urbanisation d’une zone dépressionnaire inondable ; il s’associe l’expertise du cabinet Sauveterre, qui a également travaillé à l’aménagement des lacs des villes nouvelles en région parisienne. Un réseau séparatif est mis en place : les eaux usées sont traitées en station d’épuration. Les eaux de ruissellement, que ni le terrain – bientôt urbanisé – ni la Marque – trop modeste – ne peuvent absorber, sont évacuées vers une chaîne de six lacs reliés par des canaux, creusée à cet effet. La vaste surface du bassin de retenue (80 ha) amortit les variations de niveau tandis que sa faible profondeur assure une évaporation optimale. Les travaux débutent en 1970 avec le creusement du lac Saint-Jean. Le lac du Héron est mis en eau en 1976.
L’ÉPALE se charge directement de la conception et de la mise en œuvre de la politique des espaces verts de la ville nouvelle, assisté d’experts extérieurs. Le secteur des lacs est progressivement aménagé en un vaste espace de détente et de loisirs. Cet ensemble de près de 350 hectares, situé au centre géographique de la ville, constitue un quartier non urbanisé, baptisé le Parc urbain (IA59005466). Trois millions de mètres cubes de terre issus du chantier des lacs et de la voie rapide servent à l’érection des trois collines artificielles du Héron, de l’Archipel et des Marchenelles (1976). Le Parc urbain est réalisé en collaboration avec l’ONF, puis celui du Héron avec l’architecte paysagiste Jean Challet.
Élément structurant du schéma de voirie, le réseau routier primaire est établi progressivement. Dès 1970, la Cité scientifique est pourvue d’un accès autoroutier par la construction, dans le secteur des Quatre-Cantons, d’un échangeur entre l’A22 venant de Lille et l’A27 allant vers Tournai. Cet accès est rapidement doublé au nord par le boulevard de Tournai qui doit également desservir le futur centre-ville. L’échangeur des Quatre-Cantons est ensuite connecté à la rocade Est ou boulevard du Breucq qui constitue l’épine dorsale nord-sud de la ville nouvelle et dont le chantier débute par le sud en 1971. Cependant cet axe central de communication, destiné à desservir de nombreux quartiers, est unilatéralement transformé en rocade autoroutière par l’État pour assurer le contournement autoroutier de Lille. Malgré le maintien du boulevard en doublage de l’autoroute et de nombreux aménagements palliatifs, cette coupure urbaine a un impact très important sur le schéma de voirie, la communication entre quartiers et la cohérence de la ville. Dans un troisième temps, le réseau est complété au nord : l’avenue de Roubaix file à l’est, tandis que l’A22 fait la liaison avec Tourcoing et Gand, assurant la traversée autoroutière du territoire. Pour finir le boulevard de l’Ouest, qui double le boulevard du Breucq, est mis en service en 1979.
Par ailleurs est lancée la conception d’un métro Villeneuve-d’Ascq - Lille (VAL), devant relier les deux universités au centre de Lille tout en desservant l’est de la métropole. Le projet, devenu métropolitain, aboutit à la mise au point du premier métro automatique au monde (rebaptisé Véhicule Automatique Léger) par l’équipe du professeur Robert Gabillard, de la faculté des sciences de Lille, avec l’appui technique de l’entreprise MATRA. La construction de la ligne 1 débute en 1977. Après plusieurs modifications de tracé et la décision de privilégier son enfouissement, elle est inaugurée en avril 1983. Enfin les réseaux (eau, gaz, électricité, radio-télévision) sont mis en place, avec une double spécificité : les câbles sont systématiquement enterrés et un système novateur de télédistribution (par câbles) doit équiper tous les foyers.
Des quartiers nouveaux à l’identité variée
Entre 1970 et 1977 sont construits ou commencés la plupart des quartiers nouveaux.
Premier d’entre eux, mis en chantier en 1971, le Triolo (IA59005122) doit assurer la jonction entre la Cité scientifique et Annappes tout en affirmant les partis pris urbains de la ville nouvelle. Il se compose de deux secteurs d’habitat organisés autour des groupes scolaires : Triolo ouest (habitat majoritairement collectif) et Triolo est (habitat majoritairement individuel). Ils sont confiés respectivement aux architectes Claude Guislain et Gilbert Delcourt. À leur jonction se trouvent la station de métro et un centre commercial. Au nord-ouest sont installés un village d’entreprises et des bureaux. Un chemin piétonnier paysagé serpente dans le quartier, desservant les espaces publics centraux et les équipements (collège, gymnases…). Les voies de circulations automobiles sont installées en périphérie. Des voies de desserte, ramifiées, courbes et le plus souvent en impasse, conduisent aux habitations. Elles ne sont pas connectées entre elles – elles ne se croisent pas comme le font des rues en tissu urbain classique – ce qui réduit les itinéraires possibles mais garantit la quiétude des habitants. Les immeubles de logements sont disposés sur des îlots ouverts où les dénivellations, plantations, jeux et mobilier urbain composent des espaces publics variés et soignés. L’habitat individuel est réparti en de nombreux îlots où les maisons sont tantôt regroupées autour de placettes, tantôt disposées le long de rues en impasse.
Le quartier de La Cousinerie (IA59005234) débute en 1974 par le secteur nord. Son aménagement est confié à l’architecte Pierre Eldin. Il s’organise sur un schéma de voirie ramifié. Partant de la rue du 8 mai 1945, qui traverse le quartier du nord au sud, les rues de la Cimaise et Cocteau irriguent respectivement un secteur ouest et un secteur est. S’y raccordent des voies en impasse desservant une succession d’îlots constitués de groupements d’habitations, très isolés les uns des autres malgré quelques traverses piétonnières. Groupes scolaires et équipements sont localisés au centre de chaque secteur. L’ouest du quartier, longeant le boulevard du Breucq, est dédié aux activités.
Le quartier du Château (IA59005195), situé à proximité immédiate du village de Flers, est également mis en chantier en 1974 et son aménagement est confié à l’architecte Jean-Claude Dumont. Pourvu de deux lacs et bénéficiant de l’installation du Stadium métropolitain, il « rassemble […] simultanément un site agréable, de l’eau, des espaces verts importants et une architecture de qualité18 ». Il est volontairement dépourvu de centre, étant donné la proximité de celui de Flers. En revanche, il a fallu imaginer un dialogue harmonieux avec un patrimoine protégé et le tissu ancien proche. Très paysagé, le château est pourvu d’espaces publics généreux qui parcourent les bords de lacs puis s’engagent sans rupture aucune au cœur des îlots, jusqu’aux habitations. Y sont expérimentées des combinaisons de maisons individuelles en forte densité ou des opérations d’habitat intermédiaire.
Le quartier Flers-Bourg, très mixte, rassemble l’ancien village de Flers, une zone d’activités (le Fort) et deux secteurs nouveaux : le Hameau de la Croisure (IA59005317), opération d’habitat individuel groupé conçue par les architectes Gilbert Delecourt et Ludwik Peretz de 1971 à 1976, et Flers-Neuf (IA59005302), secteur confié à l’architecte Philippe Legros. Lancé en 1975, Flers-Neuf se démarque des autres quartiers par un tissu proche du tissu urbain traditionnel. Son réseau – routier comme piéton – est de type rectiligne. Il comporte beaucoup de croisements et comprend très peu d’impasses. Il vient se connecter au réseau préexistant, notamment autour de la place Flamande qui accueille le groupe scolaire et le centre de loisirs. À proximité immédiate de Flers-Bourg, le Tir-à-Loques, une zone d’activité de pointe (ZAP) dédiée à l’agroalimentaire, est construit dès 1971.
De 1971 à 1974 est bâti l’Ensemble littéraire et juridique (IA59005334)de l’université de Lille, signé des architectes Pierre Vago et André Lys. Anticipant la ville nouvelle, il est construit sur dalle. Antithèse de la Cité scientifique, il présente un plan dense, concentré sur vingt-deux hectares. Les bâtiments d’enseignement, le restaurant et la bibliothèque universitaire cernent une vaste place – le Forum – qui s’ouvre au nord sur un parc de quinze hectares. Une passerelle piétonnière assure la connexion au futur quartier du Pont-de-Bois.
De petite taille et très dense – soixante-cinq hectares, cinq îlots de logements, 180 logements par hectare – le quartier du Pont-de-Bois (IA59005219) accompagne l’université et propose des logements collectifs locatifs. En 1972, un concours international portant sur l’opération principale (1 077 logements) retient l’architecte Alexis Josic. C’est le seul concours organisé par l’ÉPALE. Suite à un désaccord au conseil d’administration quant à l’entreprise retenue, le projet prend dix-huit mois de retard et doit être densifié. La construction du quartier suit donc celle de l’université, au lieu de l’accompagner. L’opération se compose d’îlots d’immeubles collectifs, entourés par les principaux axes de circulation et reliés par des cheminements piétons. Depuis la passerelle de l’Université, la chaussée des Visiteurs traverse le « canyon » aménagé entre les hauts immeubles puis gagne le centre du quartier – la place Léon-Blum – où sont regroupés des commerces, le lycée-maison de quartier Raymond-Queneau, un groupe scolaire et un collège. De là un jardin public descend vers la station de métro et une passerelle conduit par-delà la voie ferrée au quartier de l’Hôtel-de-Ville.
La construction du quartier du centre-ville, nommé L'Hôtel-de-Ville (IA59005342), débute en 1973. Conçu directement par l’ÉPALE, ce quartier très dense doit assurer la jonction entre les deux universités et constituer le pôle d’animation principal de la ville nouvelle en intégrant les grands équipements, des bureaux et un important parc d’habitat collectif. Jean-Jacques de Alzua gère le projet jusqu’à son départ puis l’ÉPALE s’adjoint les services des architectes Jean Tribel et Gérard Loiseau (AUA) qui viennent d’achever le quartier de la Villeneuve à Grenoble. Situé à proximité immédiate de l’autoroute urbaine, encerclé par de grands boulevards, il se compose de trois secteurs : le centre commercial V2 (1977) – pensé comme un élément essentiel de centralité –, un secteur d’habitat collectif entourant le parc du Forum vert et l’unité pédagogique d’architecture et, enfin, un centre-ville sur dalle : la chaussée de l’Hôtel-de-Ville. Construite tardivement, de 1979 à 1982, par les architectes Jean Tribel et Georges Loiseau (AUA), elle est un chemin piétonnier de traitement minéral, bordé de hauts immeubles accueillant habitat collectif, bureaux et commerces. Ponctuellement la chaussée s’élargit, formant des places ou des parvis d’équipements (hôtel de ville, salle de spectacle La Rose des vents, médiathèque, centre de la petite enfance…). Au nord, la dalle cède la place à une passerelle qui traverse des îlots d’habitat collectif puis gagne le Pont-de-Bois. Au sud le cheminement retrouve le sol naturel, traverse l’autoroute urbaine et rejoint le Triolo.
Durant ces années, les concepteurs de la ville nouvelle affichent l’ambition de réaliser une ville attractive et innovante. Cela permet notamment de promouvoir Villeneuve-d’Ascq auprès des potentiels habitants et entreprises, tout en démarquant la ville nouvelle des grands ensembles, dont l’image est très dégradée. En fait, sans être proprement expérimentale, la ville nouvelle développe et synthétise les expériences et innovations caractéristiques de l’époque. Ce faisant, elle s’inscrit pleinement dans le contexte urbain et architectural des années 1970 et l’on y retrouve beaucoup des partis pris, dispositifs, réalisations et architectes à l’œuvre dans les ensembles urbains qui lui sont contemporains. C’est le cas notamment de l’adoption de la séparation des flux, de l’urbanisme sur dalle et plus généralement de la volonté de structurer et animer la ville par ses espaces publics. Ces derniers sont conçus en un réseau cohérent, dont l’unité est soulignée par l’installation d’œuvres d’art réalisées au titre du 1 % artistique19. De même, l’architecte coloriste France Cler se voit confier l’élaboration d’une palette de coloration de la ville – une déclinaison de matériaux colorés et de nuances de peinture – qui est ensuite proposée aux différents architectes.
On retrouve dans la ville nouvelle des programmes mixtes et des équipements intégrés, c’est-à-dire combinant dans un seul édifice des fonctions habituellement dissociées (lycée et maison de quartier par exemple). De même, les choix réalisés dans la conception des logements illustrent les problématiques qui traversent la fin des Trente Glorieuses : recherche de variété et de qualité dans le logement collectif, variations autour du groupement de maisons individuelles, expérimentation de logements intermédiaires et individuels denses, recours aux "Modèles innovation" (procédés et modules de construction industrialisés agréés par l’État)20, expériences d'habitat participatif et bioclimatique… Enfin, dans cette première période, les compositions et les formes architecturales assument pleinement l’héritage de la modernité (primauté du béton, absence d’ornementation, simplicité des volumes cubiques, toits-terrasses…). Certaines réalisations – les Pyramides de Michel Andrault et Pierre Parat, le Hameau du Château I de Jean-Pierre Watel – se rattachent à l’architecture modulaire et proliférante, typique de la décennie : ces combinaisons de modules d’habitat denses, évolutifs et minimalistes, tendent à constituer un tissu urbain à part entière.
Un lotissement en hameau : le Hameau du Château I (Le Château, Jean-Pierre Watel, 1976).
Un projet modifié, réduit, inachevé
À partir de 1973, la crise économique s’amplifie localement. Devant la faible croissance de l’emploi tertiaire en métropole lilloise et le ralentissement de la croissance démographique, il apparaît progressivement aux différents partenaires que le projet de ville nouvelle, tel que défini au départ, ne se justifie plus totalement. Au niveau national, les villes nouvelles sont moins portées, l’État optant pour une politique plus incitative qu’interventionniste. Au sein de la communauté urbaine de Lille, Lille perd des habitants au profit de la jeune commune ; Roubaix et Tourcoing, débutant leur reconversion, voient d’un mauvais œil les crédits affluer vers la ville nouvelle ; enfin et surtout, la commune de Villeneuve-d’Ascq, parvenant à imposer sa voix dans le développement de la ville nouvelle, plaide pour limiter le projet.
En effet, depuis l’arrivée des premiers « nouveaux habitants » au Triolo en 1972, Villeneuve-d’Ascq a vu sa population augmenter sans que son poids politique n’évolue au sein de l’ÉPALE. Or les habitants formulent demandes et critiques sur leur cadre de vie. Ils se mobilisent pour accélérer et infléchir la finition des quartiers (souvent encore en travaux à leur arrivée), réclament que le métro soit enterré ou que la voirie de desserte qui était classée privée soit finalement classée publique… S’organisant en associations, ils demandent à intervenir dans la conception de leur ville. L’année 1977 marque un tournant. Le nouveau maire, Gérard Caudron, soumet la poursuite de la ville nouvelle au scrutin des Villeneuvois. Le référendum ayant été positif, le conseil municipal vote le 29 novembre 1977 la poursuite du projet mais en formulant l’exigence d’intervenir dans son développement.
L’ÉPALE ayant suspendu la programmation dans l’attente d’un accord de tous les partenaires, la construction de la ville ne reprend que le 12 janvier 1978 avec la signature d’une convention tripartite liant l’État, la communauté urbaine de Lille et la ville de Villeneuve-d’Ascq. Désormais, la commune devient un acteur décisionnaire majeur et siège au conseil d’administration de l’ÉPALE. La population est systématiquement associée au projet par l’élaboration de chartes d’aménagement qui organisent la concertation entre techniciens, élus et habitants21. Des modifications sont ainsi apportées au quartier Flers-Bourg : un centre moins dense, la création de jardins familiaux. La convention acte la création de nouveaux logements dans les quartiers déjà débutés mais l’aménagement du quartier du Marais est abandonné.
Passé 1978, les partenaires vont s’accorder à réduire le programme de la ville nouvelle, dont les ambitions en nombre de logements semblent désormais trop hautes, puis à en anticiper l’achèvement. La convention est réévaluée en mai 1979, puis un plan de finition est élaboré le 27 juin 1980. On abandonne l’urbanisation de toute la partie est de la commune : quartiers de la Haute-Borne, la Croix de Wallers et du Héron, qui devait border le lac. Les programmes des quartiers de l’Hôtel-de-Ville et des Prés sont réduits. Le nombre de logements passe des 17 200 prévus initialement à 12 688 en 1980.
La priorité consiste désormais à garantir à la ville la meilleure cohérence possible. L’effort porte d’abord sur les centres : le centre-ville, au cœur du quartier de l’Hôtel-de-Ville, est achevé et le centre secondaire, à la Cousinerie, est réalisé. Une seconde priorité consiste à assurer un maximum de continuité urbaine. Le secteur sud de la Cousinerie, sans lequel ce quartier aurait été totalement isolé, est achevé. À proximité vient s'installer un équipement de premier plan, le musée d’Art moderne, d’initiative métropolitaine.
Maillon essentiel entre les quartiers du centre et du nord de la ville, le quartier des Prés (IA59005416) est mis en chantier en 1981 (il sera achevé après 1984). Tardif, il se démarque par un retour à une trame urbaine classique et une architecture plus traditionnelle. La voirie, constituée de rues rectilignes et sécantes, irrigue le quartier en rendant possible le choix des itinéraires. L’habitat – presque exclusivement en maisons mitoyennes – est organisé en îlots urbains traditionnels. Les piétons empruntent essentiellement les trottoirs, quelques traverses permettant de passer d’une rue à l’autre rapidement. Le quartier du Recueil demeure quant à lui à peine ébauché, avec la zone d’activités construite en 1971 et un hameau de maisons individuelles, conçu en 1981.
La période 1978-1983 voit diminuer l’envergure moyenne des programmes de logements et les hauteurs de construction. Les rues de type traditionnel refont leur apparition, favorisées par un regain d’intérêt pour les formes urbaines historiques ainsi que par la modification des règles de classement local de la voirie. La voirie de desserte étant désormais automatiquement classée publique, elle se conforme aux normes de la CUDL, ce qui la rend plus large et plus droite. C’est le cas dans le quartier des Prés, à Flers-Neuf et dans le centre et le sud de la Cousinerie. Les formes adoptées dans ces derniers secteurs bâtis révèlent un regain d’intérêt pour l’architecture régionale (brique, pignons, toits en pente…) et l’influence du post-modernisme (éléments de décor d’inspiration classique : colonnes, frontons…)22.
La fin du projet de ville nouvelle est fixée au 31 décembre 1983 qui marque la limite d’engagement des opérations. L’ÉPALE est dissous le 1er janvier 1984. Villeneuve d’Ascq est ainsi la première des neuf villes nouvelles françaises à se déclarer achevée et à retomber dans le droit commun. En 1968 le territoire comptait 6 998 logements et 26 178 habitants. En 1982 19 613 logements et 59 527 habitants sont recensés. Partiellement urbanisée, la jeune commune dispose d’une importante réserve d’espaces disponibles pour écrire une nouvelle page de son histoire.
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Période(s)
- Principale : 4e quart 20e siècle
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Auteur(s)
- Personnalité : commanditaire attribution par source
La présente description s’attache exclusivement à la morphologie de la ville nouvelle, c’est-à-dire aux caractéristiques générales de l'ensemble des secteurs construits entre 1970 et 1983.
Elle reste ici à une échelle globale, renvoyant pour plus de détails aux différents dossiers de quartiers et secteurs urbains. Pour une analyse typologique des différents îlots d'habitation, voir le dossier les îlots d'habitation de la ville nouvelle (IA59005554). Inversement, pour une analyse de la morphologie urbaine de Villeneuve d’Ascq dans son ensemble voir le dossier Le territoire communal de Villeneuve-d’Ascq ([IA59005119).
La ville nouvelle sur son territoire : une présence inégale
Les secteurs urbains créés dans le cadre de la ville nouvelle se concentrent dans la zone centre-ouest du territoire communal de Villeneuve-d’Ascq, entre le boulevard du Breucq, l'avenue de Roubaix et le boulevard de Tournai.
À l’ouest du boulevard du Breucq la ville nouvelle a littéralement encerclé le noyau urbain ancien de Flers, qui s’étend de la rue de Fives au sud jusqu’à la rue Jules-Guesde au nord (et s’étire ensuite rue Faidherbe et vers la rue Parmentier). On trouve ainsi, du sud au nord : le quartier L'Hôtel-de-Ville, bordé au sud-ouest par le centre commercial V2 ; le quartier du Pont-de-Bois, de l’autre côté de la voie ferrée, suivi de l'ensemble universitaire littéraire et juridique (Université de Lille) ; les quartiers Flers-Bourg, Le Château et Le Tir-à-Loques ; enfin le quartier Les Prés, au nord.
À l’est du boulevard du Breucq, ce sont au contraire les secteurs de la ville nouvelle qui apparaissent comme isolés dans un territoire d’urbanisation plus ancienne ou resté encore très rural :
• Au sud de la voie ferrée le quartier Le Triolo est inséré entre La Cité scientifique et le grand ensemble La Résidence. Le quartier Le Moulin d’Ascq occupe une portion de l’espace entre La Résidence à l’ouest et Ascq à l’est. Le secteur d'habitations Le Triangle d’Ascq est quant à lui complètement isolé dans la campagne périphérique d’Ascq. Enfin la Zone d’Activités de Pointe (ZAP) Le Grand Ruage occupe un triangle entre la voie ferrée, le hameau rural du Grand Ruage et la rue Colbert.
• Plus au nord, entre la voie ferrée et l'avenue de Roubaix, la ville nouvelle est venue occuper l’espace situé au nord du grand ensemble La Poste et d’Annappes. Dans ce dernier quartier, on note la présence interstitielle du Hameau Saint-Sauveur. Le quartier Brigode est niché au sud du quartier Le Parc Urbain, qui entoure la partie est de la chaîne des lacs. Au nord s’étend La Cousinerie.
• Enfin au nord de l'avenue de Roubaix la présence de la ville nouvelle n'est plus que sporadique. On dénombre seulement un secteur d’habitat flanquant le sud du grand ensemble Babylone et, dans le quartier Le Recueil, deux secteurs isolés : un secteur d’habitation (Hameau Watel) et la Zone d’Activités de Pointe (ZAP) Le Recueil.
Enfin, notons que les zones rurales périphériques du territoire communal correspondent à des quartiers prévus dans le cadre de la ville nouvelle mais non réalisés. Ils n’ont depuis que peu ou pas été investis par les constructions : La Haute Borne et La Croix de Wallers au sud-est, Le Marais, Le Héron et Hempempont à l’est.
Le maillage propre à la ville nouvelle
Le réseau primaire de la ville nouvelle est un réseau d'adaptation à de fortes contraintes. Lille-Est s'étant inséré dans un territoire déjà urbanisé, son réseau s'est greffé sur le maillage préexistant, obéissant à un schéma radioconcentrique d'échelle métropolitaine, dont le centre est Lille. On n'a donc pas affaire à un réseau primaire homogène et autonome, mais à des tronçons routiers ayant pour vocation de s'articuler avec des voies préexistantes, pourvu que leur tracé ait été jugé pertinent dans le but d'intégrer les nouveaux quartiers et répondre aux besoin de la nouvelle ville. Ainsi la rue Champollion vient d'abord se raccorder sur la rue Jules-Guesde, mais finit par la doubler par le sud, pour mieux desservir La Cousinerie par le sud et Le Parc Urbain par le nord.
En outre le réseau primaire de la ville nouvelle a dû rapidement intégrer l'autoroute urbaine (N227), et dans certains cas a été très perturbé dans son développement. Ainsi le boulevard du Breucq a été maintenu en doublure de l'autoroute urbaine (qui s'est substituée à lui), moyennant de nombreux raccordements, notamment au niveau de L'Hôtel-de-Ville. Plus au nord en revanche, le boulevard de Mons termine son tracé en impasse sur la rocade.
Malgré tout, le réseau primaire propre à la ville nouvelle possède quelques caractéristiques communes - un tracé sinueux, une emprise importante - clairement visibles boulevard de Mons, avenue du Pont-de-Bois ou rue Champollion. Plusieurs boucles routières sont également repérables au niveau du Pont-de-Bois, de l'Hôtel-de-Ville, du Triolo.
S'agissant des réseaux secondaire et tertiaire, les contraintes posées étaient bien moins fortes, et les cartes montrent dans les nouveaux quartiers des types de réseaux caractéristiques des secteurs urbains conçus à cette époque. Ils se définissent par une voirie courbe ou même circulaire, arborescente et en impasses. Ce type de voirie dessert les habitations mais ne permet pas de traverser les îlots, qui de ce fait sont faiblement connectés aux îlots voisins. On retrouve ces schémas de voirie dans les quartiers du Triolo, de La Cousinerie, de Brigode. Quelques secteurs font exception avec une voirie orthogonale sans impasses, de type traditionnel : Flers-Neuf, L’Hôtel-de-Ville et les Prés. Dans ces quartiers la circulation est beaucoup plus aisée entre les différents secteurs d'habitation.
Les tissus urbains de la ville nouvelle
Le tissu urbain est le cumul d’aménagements de l’espace et leur relations les uns avec les autres, soit la combinaison des contraintes du site, de la voirie, du parcellaire, des édifices, des vides et des pleins (Gauthier, 2003, p. 196). Il peut s’analyser à différentes échelles.
La ville nouvelle présente un tissu hétérogène et discontinu : tissu qui présente des entités très diverses, juxtaposées plus qu’articulées, et séparées par d’importantes coupures physiques. Ces coupures coïncident avec le maillage routier mais également avec les lacs, la voie ferrée, la réserve prévue pour le canal du Nord ou les lignes à haute tension.
Les secteurs constitutifs de ce tissu hétérogène ont des profils différents liés à leur fonction. On observe ainsi : des zones résidentielles d’habitat majoritairement individuel (Brigode) à collectif (Pont-de-Bois) ; des zones d‘activités (parcs d’entreprises et centre commercial V2) ; des zones de loisirs (parcs et chaîne des lacs, complexe sportif) ; enfin un campus universitaire.
Ces secteurs présentent eux-mêmes des types de tissus différents :
• un tissu de type "traditionnel": il est formé d'îlots urbains présentant un habitat aligné sur rues sécantes. Il correspond aux secteurs les plus récents de la ville nouvelle (post-modernes) : Les Prés, Flers-Neuf... Les densités y sont fortes à moyennes. La voirie de ces types de secteurs - maillage de rues sécantes - permet une bonne connectivité (possibilité de mise en relation) avec le reste de l'espace urbain.
• un tissu de type "moderne" : il est formé d'îlots ouverts où sont implantés des immeubles d'habitat collectif ou intermédiaire. Il correspond aux grands ensembles de la ville nouvelle (au Pont-de-Bois, à l'Hôtel-de-ville, au Triolo...), de tailles modestes et de formes irrégulières. Les densités y sont fortes à moyennes. La connectivité dépend de la qualité de la voirie desservant et entourant ces secteurs.
• un tissu de type "habitat groupé" : il est formé de groupement d'habitations avec jardins, sur parcelles distinctes, desservis par des voies privées ou semi-privées. On qualifie fréquemment ce type de tissu de type lotissement ou pavillonnaire, mais il peut concerner aussi bien de l'habitat individuel que de l'habitat intermédiaire organisé en petits immeubles. Il concerne la grande majorité des secteurs de la ville nouvelle. Les densités y sont moyennes (par exemple au Château) à faibles (à Brigode). La voirie de ces types de secteurs, privée et fréquemment en impasse, limite la connectivité avec le reste de l'espace urbain.
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Villeneuve-d'Ascq, liste des rues et principaux équipements. Plan imprimé édité par la mairie de Villeneuve-d'Ascq, 1985 (AC Villeneuve-d'Ascq ; fonds ÉPALE, 28Fi00095).
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Villeneuve-d'Ascq ville nouvelle. Photographies 1978. Album photographique en couleur, ÉPALE, 1978 (AC Villeneuve-d'Ascq ; fonds ÉPALE, 16W3).
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Vue aérienne, Cité Scientifique, [mai 1977] (AC Villeneuve-d'Ascq ; fonds ÉPALE - Phot'R ; 9Fi2056).
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Vue aérienne, Le Château, [août 1979] (AC Villeneuve-d'Ascq ; fonds ÉPALE - Phot'R, 9Fi2323).
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Vue aérienne, L'Hôtel-de-Ville [février 1981] (AC Villeneuve-d'Ascq ; fonds ÉPALE - Phot'R, 9Fi2154).
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Vue aérienne de l'ouest de la ville nouvelle [mai 1977] (AC Villeneuve-d'Ascq ; fonds ÉPALE - Phot'R, 9Fi1526).
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Schéma d'aménagement et d'urbanisme du secteur est de Lille (Michel Marot et Jean-Pierre Secq), adopté le 24 avril 1970 (AC Villeneuve-d'Ascq ; fonds EPALE, 12EP58).
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Esquisse de schéma organique du quartier ouest, 1967, Michel Marot et Jean-Pierre Secq (AC Villeneuve-d'Ascq ; fonds ÉPALE, 12EP59).
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Une ville nouvelle à l'est de Lille, [brochure], ÉPALE, 1979 (AC Villeneuve-d'Ascq ; fonds ÉPALE, 12EP163).
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[Projet pour le quartier du Héron], plan, ÉPALE, 1978 (AC Villeneuve-d'Ascq ; 130W18).
Documents multimédia
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Film documentaire : Villeneuve-d’Ascq, la conquête de Lille-Est. Dominique Regueme, Cercle Bleu, Bildo Productions et Pictanovo, 2010.
Lien web
- Pour visualiser l’évolution du territoire en photographies aériennes, site de la Métropole Européenne de Lille. [consulté le 29/11/2023]
- Pour visualiser l’évolution du territoire en photographies aériennes, site de l'IGN. [consulté le 29/11/2023]
- Reportage sur la création de Lille-Est, diffusé sur le site de l’Institut National de l'Audiovisuel (INA). [consulté le 29/11/2023]
- Reportage sur l'avancée de la ville nouvelle en 1975, diffusé sur le site de l'Institut National de l'Audiovisuel (INA). [consulté le 29/11/2023]
- Reportage sur l'habitat et les îlots, diffusé sur le site de l'Institut National de l'Audiovisuel (INA). [consulté le 29/11/2023]
- Reportage sur la création du quartier le Triolo, diffusé sur le site de l'Institut National de l'Audiovisuel (INA). [consulté le 29/11/2023]
Annexes
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Les villes nouvelles françaises de l'après-guerre
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Lille-Est, un projet qui prend de court la politique d'aménagement métropolitain
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Les acteurs de la ville nouvelle
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Les ZAC (Zones d'Aménagement Concerté) : un outil d'aménagement à disposition de la ville nouvelle
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.