La tradition des établissements charitables a précédé la construction des différents établissements hospitaliers de Saint-Amand depuis le Moyen-Age.1
Au début du XIXe siècle un inventaire des biens aliénés des hospices mentionne qu'aucun bien n'a été vendu depuis juillet 1794 (23 messidor an II) et laisse supposer que l'éclatement des établissements de bienfaisance et des hospices civils mène au projet de construction d'un établissement réunissant toutes les fonctions.
L'édifice abritant le collège est propriété des hospices et peut répondre à ce projet. Sa mise à disposition de la ville, qui a des difficultés à trouver un édifice pouvant abriter le collège afin de laisser les hospices occuper leur bien, décide les hospices à restaurer les édifices leur appartenant et à envisagera la construction d'un nouvel édifice afin d'y établir les orphelins. L'architecte Deleau propose un projet en 1825 qui n'a pas été retenu. C'est le leg de la fortune de Renique de Latour à la ville pour l'établissement d'un hospice d'orphelines qui permet l'ouverture en 1840 du nouvel hospice. Les Soeurs de la Congrégation de sainte Thérèse s'installent dans ce nouvel établissement.
Une première (re)construction des bâtiments de la communauté des religieuses (dortoir - parcelle 3657 et chapelle - parcelle 3656) est réalisé vers 1872. Une tradition orale évoque l'intervention de l'architecte Louis Dutouquet pour cette première construction.
Le cadastre de 1887 et les matrices témoignent de l'éparpillement des fonctions et des propriétés avant un regroupement en hospice à la fin du 19e siècle :
- un petit édifice faisant office d'hospice, situé rue de Condé (parcelle 3664), appartient aux Pauvres de Saint-Amand avant de devenir la propriété de la société de Bienfaisance en 1891,
- l'ouvroir (parcelle 3653), situé à l'angle de la rue de Condé et de la rue Nationale, appartenant aux Orphelines, intègre l'hospice civil,
- l'infirmerie (parcelle 3614), situé place de l'Eglise, appartenant à l'Hospice.
Ces différents éléments sont détruits, seule l'infirmerie est agrandie et réaménagée à la fin ou au début du 20e siècle avec l'aménagement de salles séparant hommes et femmes.
La première construction d'un ensemble hospitalier est confié en 1908 à l'architecte valenciennois Gustave Dupont qui réalise un ensemble hospitalier d'après un plan en forme de T au centre de la grande parcelle. Cet ensemble comprend un hôpital et une maternité (qui semble appartenir à la fondation Napoléon Davaine Denisart) aujourd'hui détruits.
En 1928, un projet de nouveaux pavillons formant hôpital-hospice-dispensaire est envisagé pour remplacer l'ancien hospice et ouvroir démolis. L'architecte Léon Raux réalise les pavillons d'entrée abritant les bureaux et logements deux pavillons situés sur l'actuelle rue Louise de Bettignies ; le pavillon 5 abritant le dortoir et le pavillon 8 dit "ménager".
L'ensemble est complété entre 1933 et 1938 par l'architecte Camille Martin qui transforme le pavillon "ménager" en pouponnière et ajoute la chaufferie.
L'ancienne maison patronale voisine, construite en 1902, fut rachetée par le docteur Delcroix en 1942 aux consorts Lemay. Cette maison a été intégrée dans l'ensemble hospitalier.
1 voir Notes pour servir à l'histoire des établissements charitables de Saint-Amand. [sans date] (Archives Privées Hôpital Saint-Amand-les-Eaux)
Chercheur de l'Inventaire général du patrimoine culturel.