L’école maternelle de Tergnier est construite à son emplacement actuel, peu avant la Première Guerre mondiale. Elle est reconstruite par la coopérative intercommunale Tergnier-Vouel-Condren (société Guichard), sur les plans et devis des architectes Barrias et Antoine, approuvés par le Conseil municipal le 5 mai 1923. L’adjudication des travaux est autorisée en juin 1923 mais le Conseil municipal demande des explications sur l’augmentation du devis de l’architecte Antoine, qui atteint désormais 299.000 frs. L’adjudication des travaux est à nouveau autorisée en février 1924 (DCM 21/2/1924). En février 1926, l’école maternelle est en voie d’achèvement.

Comme le montrent les cartes postales, l’édifice reconstruit présente les mêmes dispositions que l’école d’origine : au centre, un pavillon à étage carré, aligné sur la rue, donnant accès aux classes et au logement de la directrice à l’étage et deux ailes en rez-de-chaussée abritant chacune une salle de classe, en retrait d’une petite cour fermée par une grille disposant d’un accès direct depuis la rue.

L’édifice reconstruit présente cependant quelques variantes stylistiques : un traitement plus soigné de la façade sur rue (appareillage en calcaire et alternance brique et pierre), les classes sont éclairées par une enfilade de trois grandes baies (côté rue et côté cour). Dans le pavillon central, deux grandes portes vitrées donnent accès aux classes.

En 1926, il est nécessaire de créer une troisième classe et de rétablir le deuxième poste d’ajointe supprimé après la guerre (DCM 13/08/1926). En juin 1926, l’école maternelle accueille 142 enfants et ils sont attendus plus nombreux en octobre : "l’action d’une institutrice ne peut être efficace et bienfaisante qu’autant que le nombre des enfants confiés à sa sollicitude ne dépasse pas 50". Cette troisième classe est construite sur les plans de l'architecte Müller (commission Travaux et finances du 7/12/1931).

La vue aérienne (IGN) de 1931 montre que la classe supplémentaire est construite en retour d'équerre, au sud de la classe située à l'est. Ces deux classes sont détruites durant la seconde guerre mondiale, comme le montre la vue aérienne de 1944. Le terrain est agrandi à l'est pour permettre la construction de nouvelles classes sur la rue et en retour d'équerre au sud du pavillon, sur les plans de l'architecte communal Alfred Shiketaus (DCM 8/2/1949).