D'après les archives communales, l´édifice d'avant-guerre était construit en pierres de taille disposées en appareil régulier. La nef, longue de trois travées, éclairée de baies étroites et flanquée de bas-côtés plus bas, s´achevait sur un chevet plat. L'intérieur de l'édifice était entièrement recouvert d'un badigeon à la chaux. L'église avait bénéficié d'une restauration en juillet 1886 (réfection du toit, réparation des pièces de maçonneries de la partie supérieure des bas-côtés), réalisée par l'architecte Georges Ermant à Laon et Emile Maroteaux, entrepreneur. D'après les photographies anciennes, en août 1915, l'église avait déjà subi de forts dommages. Elle fut entièrement détruite dès le mois de décembre 1917. Une baraque provisoire fut installée afin de pouvoir assurer le culte en mars 1920. D'après le dossier de dommages de guerre, Daniel Beylard fut désigné en tant qu'architecte attitré à la reconstruction de l´église. Ce fut Cabaret, entrepreneur à Vassogne, qui effectua les travaux de maçonnerie (ainsi que celle du presbytère construit au sud de l'église). Pour ce faire, la commune adhéra à la société coopérative de reconstruction des églises dévastées en mars 1926. Les travaux de finition, réalisés par de nombreux entrepreneurs (Bertand et Marotis à Laon, Chauvet à Reims, Cassegrain à Moulins, Gutton à Beaurieux, Henry à Beaurieux, Ch. Cazier et Verdal à Reims) s´étalèrent de 1929 à 1933 : en février 1930, le gros oeuvre était terminé. En novembre 1931, la reconstruction était définitivement achevée. L´édifice, utilisé par l´ennemi comme observatoire, fut pris pour cible par l´artillerie française pendant la bataille de l´Aisne en mai 1940. Il fut, à cette occasion, fortement endommagé : la toiture, la voûte en brique de la nef, les plâtres intérieurs sur les murs latéraux ainsi que les maçonneries de la façade sud. La chute d´un obus sur la base sud du clocher a déplacé la charpente.