Selon la tradition, saint Gratien est l'évangélisateur du pays : déguisé en berger, il prêchait la foi chrétienne et fut décapité sur l'ordre du préfet romain Rictiovare en 303. Sa houlette de berger, plantée sur sa tombe, reverdit miraculeusement et se couvrit de noisettes, miracle répété à chaque anniversaire du saint. Le corps demeura à Saint-Gratien, lieu éponyme de son martyre, jusqu'en 1015. Les reliques furent alors transférées au monastère Notre-Dame de Coulombs (diocèse de Chartres). En 1770, l'évêque d'Amiens Monseigneur de la Mothe obtint de ramener le crâne à Saint-Gratien, dans son buste-reliquaire de bois doré. C'est désormais la seule relique du saint, car la châsse conservée à Coulombs fut fondue à la Révolution et les reliques qu'elle contenait, transférées à l'évêché de Paris, disparurent lors du sac de 1830. A Saint-Gratien en revanche, le reliquaire fut conservé et placé dans le maître-autel exécuté en 1883, à la suite de la reconstruction de l'église (1863). Le socle et la couronne du buste-reliquaire sont des adjonctions du 19e siècle.