Les éléments du mobilier les plus anciens remontent au 16e siècle et ont probablement enrichi l’église à la suite de sa reconstruction. Des verrières figuratives garnissaient les baies du chœur. Deux panneaux de ces anciens vitraux sont aujourd'hui conservés. Ils figurent le Christ et un saint. Ils ont été remontés dans la baie n°3 et sont classés Monument Historique dans la seconde moitié du 20e siècle. Trois statues en bois polychrome datent également au 16e siècle : un Christ en croix, un saint Évrost (inscrit Monument Historique) et un impressionnant Christ de pitié (inscrit Monument Historique).
À l’exception d’un calice et d’une patène de l’orfèvre Jean-Ange-Joseph Loque (1798) et de trois autres statues en bois polychrome qui semblent dater du 18e siècle, les objets aujourd’hui visibles dans l’église remontent principalement au milieu du 19e siècle. Le mobilier s’enrichit notamment grâce à de nombreux dons. Un ciboire est par exemple offert par M. et Mme Mancelle en 1866. Il porte le poinçon de l’orfèvre parisien Marie Thierry. La cloche prénommée Henriette, est installée en 1852.
L’analyse de l’inventaire établi en 1873 et conservé dans les comptes de la fabrique révèle que la majorité du mobilier aujourd’hui en place l’est déjà à cette date. Ainsi, les autels secondaires de la Vierge et de saint Joseph avec leurs statues respectives, le confessionnal, le banc d’œuvre, la chaire à prêcher, les fonts baptismaux et le bénitier sont inventoriés. Le tableau d’autel représentant saint Laurent est également mentionné. L’inventaire de 1883 indique qu’il est restauré en 1880 aux frais de la famille Thomas. La même année, Mlle Florentine Potier offre à l’église la statue de Notre-Dame de Lourdes. En 1881, la statue de saint Laurent est restaurée. Deux reliquaires sont également inventoriés : l’un conserve une relique de saint Laurent ; l’autre protège une relique de sainte Crescence, rapportée de Rome par un habitant d’Abbeville-Saint-Lucien en 1700 d'après l'authentique du reliquaire (M. Lecomte, J. Claëys, 2014). Ce second reliquaire a dû être remplacé dans les dernières années du 19e siècle car si l’inventaire indique qu’il est en bois, celui qui est aujourd’hui entreposé dans la sacristie est en bronze doré.
Dans la seconde moitié du 20e siècle, les panneaux restants de deux verrières du chœur sont remontés dans la baie n°3 par l’atelier Courageux dans le cadre de la rénovation des verres blancs de la nef (documentation du dossier de protection de la DRAC). Le panneau figurant le Christ est visible dans la partie supérieure (probablement issu d'une Déposition de Croix ?) tandis que le saint se trouve dans la partie inférieure. Après le concile de Vatican II (1962-1965), le maître-autel est placé au milieu du chœur et quelques nouveaux meubles sont acquis (chaises, pupitre).
Photographe au service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la région Hauts-de-France (2023).