Il reste peu d’éléments du mobilier d’Ancien Régime dans l’église de Campremy. L’édifice compte tout de même un petit corpus d’objets du 16e siècle : le panneau d’une ancienne chaire à prêcher représentant saint Paul en partie supérieure et la Rencontre à la Porte Dorée en partie inférieure (inscrit MH PM60004883) ; une statue de saint Pierre en bois polychrome (inscrit MH PM60004884) ; enfin, une statue de saint Jean-Baptiste en pierre polychrome (inscrit MH PM60004885). L'ensemble du maître-autel semble avoir été commandé dans le second quart du 17e siècle, à la suite de la reconstruction de l'édifice. Il en reste aujourd'hui trois éléments : le tabernacle, l'exposition (conservée dans la sacristie) et le tableau du retable, signé du peintre R. Le Maire, actif à Montdidier. Réalisé en 1636, il représente l’Annonciation (inscrit MH PM60004881). D’après le dossier de protection du service des monuments historiques, le blason peint en bas à gauche du tableau pourrait être celui de l’abbaye de Froidmont. Enfin, le Christ en Croix dans le chœur se rattache également à cette période. La croix sur laquelle il est posé pourrait être plus ancienne.
Au cours du 18e siècle, l’oratoire de la Vierge est installé dans la nef (inscrit MH PM60004882). Toutefois, son socle se rattache plutôt au 19e siècle, au cours duquel sont également installés le confessionnal, les fonts baptismaux et le retable d'autel (qui a remplacé le précédent). Une campagne d'ameublement importante a lieu dans le dernier quart du 19e siècle : un chemin de croix sous forme de chromolithographies est acheté (aujourd’hui déplacé au fond du chœur), l’autel secondaire est monté dans la nef, et en 1892 les vitraux du chœur commandés à l’atelier Latteux-Bazin du Mesnil-Saint-Firmin.
La première moitié du 20e siècle est la dernière période d’ameublement importante avec l’installation des statues en plâtre de la nef et surtout la donation par l'artiste Fernand Bolsaie (1881-1957) de quatre de ses tableaux. Outre les deux tableaux exposés dans la nef (Apothéose de sainte Thérèse et Procession devant l’église de Campremy), deux autres sont actuellement entreposés dans la sacristie : La Cène et Le Christ au Mont des Oliviers.
Après le concile de Vatican II (1962-1965), un nouvel autel est installé au milieu du chœur. Il semble avoir été réalisé à partir d'anciennes poutres de charpente d'un édifice voisin (ancienne poutre sablière avec frise dentelée sur le front de la table d'autel). L'ancien autel qui se trouvait toujours dans le fond du chœur au début du 20e siècle (mentionné dans l'inventaire de 1905) a disparu à une date indéterminée (après les années 60). Le tabernacle qui devrait lui être associé a été placé sur les fonts baptismaux à partir du moment où les évolutions liturgiques ont permis un déplacement de ce dernier près de l'autel (fin du 20e siècle).
Photographe au service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la région Hauts-de-France (2023).