Les registres inférieurs des deux lancettes sont occupés par une représentation moderne des Noces de Cana, prenant place dans un décor architecturé. Présent dans l’Évangile de saint Jean (2, 1-12), cet épisode relate la transformation de l'eau en vin par le Christ.
Le Christ et sa mère sont figurés dans la lancette gauche avec deux serviteurs remplissant des jarres d'eau. Au premier plan de la lancette droite, des hommes supplient le Christ, tandis qu'au second plan des invités se font apporter les jarres d'eau transformées en vin. En arrière-plan un paysage montagneux est représenté.
La partie médiane des lancettes présente une architecture de style néo-Renaissance (entablement, frise, motifs ornementaux et végétaux) au-dessus de laquelle sont représentés des cartouches contenant des inscriptions.
La lancette gauche présente la Remise du rosaire à saint Dominique par la Vierge. Cette scène est figurée dans un cadre paysager se prolongeant en premier plan. Saint Dominique, de profil, est agenouillé sur un tapis de verdure aux pieds de la Vierge assise sur un monticule de terre et d'herbe.
Le saint, fondateur de l'ordre des dominicains, porte l'habit de l'ordre : robe blanche et manteau noir. Sa tête tonsurée porte une étoile dorée. Quatre de ses attributs sont représentés : le lys orienté vers la Vierge ; le chien blanc, aux pieds du saint ; la torche allumée dans la gueule du chien et le livre représenté à plat devant le chien.
La Vierge est représentée auréolée, assise de trois-quarts face et tient l'Enfant debout sur ses genoux. Elle est comme dans la plupart de ses représentations vêtue de bleu. Dans ses mains elle tient le rosaire qu'elle remet à saint Dominique.
La lancette droite présente la Vierge des litanies représentée de trois-quarts face. Elle est auréolée, porte ses longs cheveux défaits et ses mains sont jointes en prière. Représentée debout, ses pieds disparaissant sous sa longue robe blanche, elle semble en lévitation, impression accentuée par la présence de nuées bleues dans les registres inférieurs et supérieurs de la lancette.
Les emblèmes des litanies sont représentés autour de la Vierge et identifiés à l'aide d'inscriptions figurées dans des phylactères. Parmi ces emblèmes se trouvent (de haut en bas et de gauche à droite) :
- la porte du Ciel, le lys parmi les épines ;
- la branche de cèdre, le puits, la fontaine de jardin ;
- le massif de roses, le miroir sans taches, la tour de David ;
- la tige de Jessé, la branche d'olivier ;
- le jardin clos et la Cité de Dieu (Jérusalem Céleste).
Dans la partie polylobée de la tête de lancette droite se trouve Dieu le Père apparaissant à mi-corps parmi les nuées. Il porte une barbe blanche, bénit la Vierge de la main droite et tient un orbe crucifère de la main gauche.
Dans le tympan les trois derniers emblèmes de la Vierge sont représentés sur un fond bleu étoilé : l'étoile (à gauche), le soleil (oculus central), la lune (à droite).
Peintre-verrier actif à Beauvais de 1860 à 1891. Né à Paris (VIIIe arrondissement) le 1er juin 1834. Il se marie le 18 août 1857 dans le VIIIe arrondissement de Paris. À cette date, il est déjà peintre sur verre et demeure à La Chapelle (Seine), au n°5 rue de la Goutte d’Or. En 1860, il est peintre-verrier, domicilié à Beauvais, au n°22 de la rue Saint-Thomas.
De 1881 à 1891, il habite au n°37 de la rue Sainte-Marguerite à Beauvais (recensement). Il aura pour successeur à la même adresse (rue Sainte-Marguerite) le peintre-verrier Charles-Louis Koch (recensement de 1896).
Roussel meurt à Paris (XVIe arrondissement) le 15 juillet 1894. Il habitait à cette époque au n°28 de la rue des Acacias (Paris, XVIIe arrondissement). Dans l’acte de décès, il est mentionné comme peintre-verrier.