Les registres inférieurs des trois lancettes sont occupés par plusieurs personnages répartis hiérarchiquement dans chacune des lancettes. Dans le registre inférieur de la lancette gauche sont représentés sept donateurs agenouillés sur un sol dallé. Ils sont tous individualisés et portent des vêtements à la mode du 16e siècle montrant les fonctions qu'ils occupent.
Le premier personnage, situé en tête de file, est représenté agenouillé devant un livre ouvert, les mains jointes en prière. Il est vêtu d'une longue robe rouge bordée de fourrure, ce qui indique qu'il s'agit d'un homme de haute condition sociale et donc probablement du commanditaire (François ou Jean d'Argillières). Le second est un chanoine, il porte une aumusse bordée de fourrure et un long manteau bleu, il s'agit probablement de Nicolas d'Argillières, chanoine de la cathédrale de Beauvais et fils aîné de Jean d'Argillières. Le troisième porte un surplis, il pourrait s'agir de Claude d'Argillières, chanoine de Clermont. Le quatrième est un jeune homme portant les cheveux longs, un pourpoint, une croix de Malte sur la poitrine et une épée richement décorée sur laquelle un phylactère s'enroule, il s'agit probablement de Sébastien d'Argillières, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Les donateurs sont présentés par saint Claude, lequel est en costume d'évêque, mitre en tête et croix pastorale en main.
Dans le registre inférieur de la lancette droite, six donatrices sont présentées par saint Nicolas portant sa tenue d'évêque et sa crosse. Le saint est accompagné du saloir et des trois enfants qu'il sauva. Les donatrices sont elles aussi vêtues à la mode du 16e siècle. Les deux premières présentent des robes et des coiffes identiques, mais de couleurs différentes. Leurs cheveux sont dissimulés par un chaperon rigide au tissu damassé. On remarque que la plus âgée (la 1ère) tient un chapelet dans ses mains. La deuxième a les cheveux blond vénitien à l'image de ceux de ses sœurs et de la Vierge. Parmi les quatre femmes restantes on distingue une religieuse qui pourrait être Marguerite d'Argillières, fille de Jean d'Argillières.
L'aspect pieux des donateurs est signifié par leurs postures humbles et par la présence du chapelet et des livres ouverts sur un prie-Dieu. La présence de saint Claude et de saint Nicolas s'expliquerait par le fait que les deux chanoines de la famille d'Argillières (Claude et Nicolas) seraient à l'origine du programme iconographique de la verrière.
Dans le registre inférieur de la lancette centrale deux rois de l'Ancien Testament sont représentés : David, à gauche, et son fils Salomon, à droite. David est âgé, il porte une longue barbe et il tient une harpe dans sa main droite. Salomon est représenté en jeune homme, il est couronné et tient un livre, probablement le Cantique des Cantiques puisqu'il lui a souvent été attribué. Les deux personnages tiennent des phylactères contenant des inscriptions issues des Psaumes et du Cantique des Cantiques. Leur présence sous le personnage de la Vierge peut être vue comme un lien généalogique, la Vierge descendant de la maison de David, mais aussi comme une préfiguration de ses qualités, puisque plusieurs des appellations qui lui sont données sont issues des livres tenus par les deux rois.
Le registre médian s'articule autour de la figure de la Vierge. Représentée dans une gloire, elle est figurée debout, auréolée d'un nimbe aux rayons dorés, les cheveux défaits et les mains jointes en prière. Vêtue d'une longue robe blanche, elle semble flotter dans les airs, sensation accentuée par la présence de nuées sous ses pieds. Ses emblèmes, comme les phylactères qui les identifient, semblent eux aussi flotter. On retrouve (de haut en bas et de gauche à droite) :
- le soleil,
- la lune,
- l'olivier,
- le miroir sans tache,
- l'étoile,
- le cèdre,
- le lys parmi les épines,
- la tige de Jessé,
- la porte du Ciel,
- la fontaine de jardin,
- la tour de David,
- le puits.
Les autres emblèmes se trouvent sous la Vierge, on aperçoit : la Cité de Dieu, le massif de roses (roses blanches) et le jardin clos.
De part et d'autre de la Vierge se trouvent ses parents : sainte Anne (à gauche) et Joachim (à droite). Tous deux portent des vêtements bleu et or. Au-dessus des deux saints, un groupe de quatre anges est figuré sur un fond bleu semé d'étoiles. Ils sont vêtus d'une longue aube blanche et d'une ceinture dorée. Deux d'entre eux portent des ailes rouges, les deux autres portent une harpe et un luth, signifiant leur rôle de musicien.
Le registre supérieur des trois lancettes est articulé autour de la représentation de Dieu le Père. Il est figuré sur un fond or et il est entouré de chérubins monochromes : deux verts, deux bleus, quatre rouges et trois violets. Il est représenté à mi-corps au-dessus des nuées et d'un phylactère. Il porte un ample pluvial, une tunique, un nimbe grenat gravé, la tiare pontificale et un orbe crucifère. Sa main droite est levée en signe de bénédiction, légitimant ainsi la croyance en l'Immaculée Conception représentée par l'intermédiaire de la Vierge des litanies.
Le modèle iconographique ayant servi à la création de cette verrière semble similaire à celui utilisé pour la verrière de l'église paroissiale Saint-Médard de Baugy. En effet, on peut noter de nombreuses similitudes entre les deux verrières, notamment du point de vue stylistique, des couleurs et de la disposition des emblèmes.
Son atelier se trouvait à Beauvais, il fut actif de 1858 à 1888. Louis Koch, peintre-verrier, actif de 1878 à 1904 fut l'un de ses collaborateurs.