Largeur approximative : la = 210.

La Résurrection du Christ est représentée en haut et à gauche. Le Christ, de face, sort du tombeau, au pied duquel trois soldats sont endormis, la tête dans les bras. La scène principale est l'apparition du Christ, le matin de Pâques, à Marie-Madeleine. Le Christ est debout, de trois-quarts, vêtu uniquement d'un manteau drapé. Il tient une bêche, évocation symbolique du passage de l'Evangile où Marie-Madeleine le confond avec le propriétaire d'un jardin proche du tombeau. De la main droite, il fait un geste de bénédiction. Ce geste inapproprié résulte probablement d'une restauration car, dans l'immense majorité des tableaux de même sujet, le Christ fait de la main un geste qui stoppe l'élan de Marie-Madeleine vers lui. Le Christ et Marie-Madeleine ont une auréole carrée, forme très rare signifiant que les deux personnages sont alors vivants. Marie-Madeleine, vêtue d'une riche robe de brocard, est en train de tomber à genoux. Son manteau a glissé et s'étale autour d'elle. Elle tend les bras vers Jésus. Le pot d'onguent, qu'elle avait emporté au tombeau pour achever l'embaumement, est posé devant elle. Cette scène est représentée sur un fond de paysage. Un grand arbre marque l'axe de la composition. Le terrain est émaillé de fleurettes. A l'arrière est représentée une ville, évocation possible de Jérusalem. On remarque également plusieurs hommes participant à une chasse à courre : deux hommes à cheval lancés au galop, un chien, un homme à pied. Plusieurs cerfs courent dans un boqueteau. A proximité de Marie-Madeleine, un cerf se désaltère dans une source. Peut-être s'agit-il d'une illustration du début du psaume 41 et l'habituelle allégorie de l'âme qui se languit de Dieu ?

Des inscriptions en lettres dorées bordaient les manteaux du Christ et de Marie-Madeleine. Elles sont en général trop lacunaires pour pouvoir être déchiffrées. Néanmoins, à un endroit du manteau de Marie-Madeleine, on a l'impression de lire : vive le roi. Mais cette lecture est incertaine.

Après quelques sondages effectués en 1988-1989, la peinture a été restaurée en 1990-1991 (par Joël Olivères, installé au Perreux), et le reste de la chapelle en 1992. L'œuvre a été dégagée du badigeon qui la recouvrait partiellement, puis débarrassée d'un certain nombre de repeints à l'huile. Certains repeints épais ont été conservés, mais allégés. Les manques de faible superficie ont été comblés au tratteggio (hachures parallèles). Dans la partie supérieure, quelques faibles traces permettent de penser qu'une scène (aujourd'hui disparue) faisant pendant à la scène de la Résurrection. Mais son sujet n'a pu être identifié. Les restaurateurs ont également découvert les traces d'un décor peint antérieur, et donc d'époque médiévale.