Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.
- mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
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- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) Département de l'Aisne
- (c) AGIR-Pic
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
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Commune
Soissons
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Adresse
Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais
,
place Cardinal-Binet
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Emplacement dans l'édifice
chapelle du bras sud du transept, dite chapelle de la Résurrection
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Dénominationsstatue
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Titres
- Vierge en majesté
L'histoire de cette œuvre, que son style et son iconographie permettent de dater du 12e siècle, n'est pas connue. Certains y voient la "statue en bois peint et doré" représentant la Vierge avec l'Enfant, qui avait été découverte dans la première décennie du 19e siècle, derrière une armoire "dans la chambre des archives de l'ancien chapitre". L'abbé Hoccry, sacristain, l'aurait confiée à deux personnes qui l'ont fait réparer à leurs frais. Cette note, portée sur l'inventaire de 1836, précise que depuis 1809, cette statue a toujours été prêtée au Séminaire. Selons d'autres, cette statue serait arrivée pendant la Seconde Guerre mondiale, apportée de Belgique ou de la Région Nord-Pas-de-Calais par des civils fuyant devant l'avance des Allemands. Faute de description précise des œuvres évoquées, il n'est pas possible d'opter pour l'une ou l'autre de ces propositions.
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Période(s)
- Principale : 12e siècle
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Stade de création
- pièce originale de sculpture
La statue est sculptée dans une seule et unique pièce de chêne. Les mains de l'Enfant, qui manquent aujourd'hui, étaient peut-être rapportées dès l'origine. Mais il se peut également qu'elles aient été rapportées lors d'une restauration consécutive à un dommage. Si le revers de l'oeuvre est sculpté, il l'est très sommairement. En effet, le voile de la Vierge est la seule pièce de son vêtement qui, sous cet angle de vue, soit dotée de plis. Le dessus de la tête de la Vierge manque également de détails. Peut-être cette tête était-elle destinée à recevoir une couronne ?
La polychromie originale, à laquelle participaient l'or et l'argent, subsiste en faible partie, principalement sur les visages. La dorure était appliquée sur un apprêt rouge.
On remarque dans le dos de la Vierge un petit trou circulaire, qui était peut-être une logette pour des reliques. La cavité circulaire ménagée sur la poitrine de l'Enfant a servi à accueillir, soit un ornement en matériaux précieux, soit un reliquaire incrusté dans le bois.
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Catégoriessculpture
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Structures
- revers sculpté, (incertitude),
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Matériaux
- chêne, monoxyle taillé, peint, polychrome, doré, sur apprêt
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Précision dimensions
h = 75 ; la = 33 ; pr = 31.
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Iconographies
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Précision représentations
La Vierge est assise sur un siège tripode, dépourvu de dossier et d'accotoirs, mais garni d'un coussin. Les pieds du siège sont en forme de colonnette surmontée d'un chapiteau.
Marie se présente de face, très droite et hiératique. Elle est vêtue d'une tunique et d'une sorte de chasuble ou de manteau qui la recouvrent presque entièrement, et d'où ne dépassent que la tête, les mains et l'extrémité des pieds. Elle porte sur la tête un voile léger qui laisse entrevoir ses cheveux coiffés en bandeaux. L'Enfant Jésus est assis sur ses genoux, face à l'observateur. Sa mère le tient à peine, sa main droite étant posée au niveau de la taille de l'enfant et sa main gauche étant appliquée à l'extérieur de la jambe gauche.
Jésus, par ses proportions et son costume, est traité comme un Christ adulte en réduction, même si le visage aux cheveux courts se veut être celui d'un enfant. Il est vêtu d'une longue tunique et d'un manteau dont le drapé dégage son bras droit. Les deux mains ont disparu, mais par comparaison avec d'autres statues du même type, il devait bénir de la main droite et tenait de la main gauche, soit le livre des Écritures - annonciatrices de sa venue et propagatrices de sa parole -, soit le globe terrestre - signe de sa souveraineté universelle.
Cette œuvre, qui dérive d'images peintes répandues dans l'Église d'Orient, représente la "Kyriotissa" ou Vierge souveraine. Ce type iconographique, largement diffusé en France aux 11e et 12e siècles sous la forme de statues, semble avoir reproduit un modèle principal avec quelques variantes. L'œuvre est composée avec symétrie et frontalité. La Vierge, "Trône de la Sagesse", est généralement assise dans une sorte de fauteuil ou chaire, où certains veulent voir une allusion au trône de Dieu ou à la Jérusalem céleste. Ça n'est pas le cas ici où la Vierge est assise sur un tabouret, à moins qu'un siège plus majestueux n'ait été transformé au cours du temps.
Marie, Mère de Dieu, est le trône vivant de l'incarnation de la Sagesse divine : le Christ assis sur ses genoux, face au fidèle. Elle n'entretient pas encore une relation de tendresse avec son enfant, thème iconographique développé au cours des siècles suivants. Elle se contente de le tenir avec des mains démesurées et de le présenter à la vénération de l'humanité.
Toutes ces caractéristiques, de même que la sévérité de l'expression - ni la Vierge, ni l'Enfant ne sourient - apparentent cette statue à un groupe de Vierges romanes qualifiées d'"auvergnates", dont de très beaux exemples sont conservés au musée de Cluny, au musée des Beaux-Arts de Lyon, ou au Metropolitan Museum de New-York (Morgan Madonna). Pour ne citer qu'elles, les Vierges de Molompize, de Colamine-sous-Vodable ou d'Usson en sont aussi très proches, par la composition générale, le traitement des vêtements et les gestes des mains. Si ce type de Vierge est actuellement plus présent dans la moitié sud de la France que dans la moitié nord, il faut néanmoins constater qu'aucune région du territoire national n'en a été dépourvue et que d'autres pays d'Europe en détiennent également des exemplaires.
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État de conservation
- oeuvre restaurée
- manque
- altération biologique de la matière
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Précision état de conservation
La statue a été restaurée en 1995 par l'atelier Le Sciapode, ce qui a permis de retirer deux couches de surpeints et de retrouver par endroits les couleurs primitives. Ces couleurs sont réduites à l'état de traces sur la plus grande surface de l'œuvre. La pièce de bois est fendue. Sa partie inférieure a été complètement attaquée par des vers xylophages. Il manque les avant-bras de l'Enfant Jésus, l'objet qui était incrusté sur sa poitrine, les orteils de son pied droit. Le nez de la Vierge est abîmé.
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Statut de la propriétépropriété de l'Etat
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Intérêt de l'œuvreÀ signaler
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Protectionsclassé au titre objet, 1962/11/20
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Référence MH
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Documents d'archives
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A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 2 D. Inventaires.
Inventaire de 1836, n° 38.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.
Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.