La forme et le décor de ces chandeliers renvoient à l'art de la fin du 18e siècle. Ils peuvent aussi dater des premières années du 19e siècle et être l'œuvre d'un menuisier local au style archaïsant. En effet, l'art "classique" des 17e et 18e siècles a fourni de nombreux modèles aux artistes et artisans de la première moitié du 19e siècle, avant que ne règne en maître l'art néogothique.

En ce qui concerne la cathédrale de Soissons, la rare documentation du 18e siècle conservée ne mentionne que les dons et les commandes de garnitures d'autel en matériaux précieux. En revanche, les archives du conseil de fabrique gardent le souvenir de la réalisation de chandeliers d'autel en bois doré dans le premier quart du 19e siècle, époque à laquelle le manque de moyens oblige à se contenter de matériaux peu coûteux. L'inventaire de 1836 signale alors la présence dans la cathédrale de vingt-deux chandeliers en bois doré, dont six destinés au grand autel, six à l'autel paroissial (situé dans le bras nord du transept) et dix autres pour les petits autels. Ces deux chandeliers proviennent sans doute de l'un de ces ensembles.