Dossier d’œuvre objet IM02005359 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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  • mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
Aiguière et bassin à ablutions, de la chapelle de Monseigneur de Simony
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
  • Commune Soissons
  • Adresse Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais , place Cardinal-Binet
  • Dénominations
    aiguière à ablutions, bassin à ablutions
  • Titres
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Cet ensemble, formé d'une aiguière et d'un bassin à ablutions en argent doré, est une création du grand orfèvre parisien Jean-Charles Cahier, dont il porte le poinçon. Les poinçons de titre et de garantie insculpés sur l'un ou l'autre des objets permettent d'en placer la réalisation entre 1819 et 1838. Comme l'indiquent les armoiries épiscopales gravées sur les deux pièces, l'ensemble provient de la chapelle de Monseigneur Jules-François de Simony, évêque de Soissons de 1824 à 1847. Il est probable que cette chapelle a été constituée par le prélat très rapidement après son accession à l'épiscopat. Toutefois, aucune documentation ne permet de savoir si l'aiguière et le bassin étaient déjà créés au moment de l'acquisition, ou s'ils sont le produit d'une commande précise de l'évêque. Par dispositions testamentaires, ces deux objets ont été légués par Monseigneur de Simony, avec tous les éléments de sa chapelle, à la mense épiscopale de Soissons.

Les médailles qui ornent le bord du bassin sont signées et sont l'œuvre du médailleur [Jean-Pierre ?] Montagny. Les trois scènes en relief qui ornent l'aiguière ne sont pas signées, mais sont probablement une création du même artiste. La cathédrale de Saint-Claude (Jura) conserve des éléments de la chapelle épiscopale de Monseigneur Antoine-Jacques de Chamon (1823-1851), œuvres contemporaines des mêmes orfèvre et médailleur, et stylistiquement très proches des objets de la chapelle épiscopale de Soissons. Le bassin à burettes, en particulier, est orné des quatre médaillons de Montagny représentant les Évangélistes.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 19e siècle
  • Lieu d'exécution
    Commune : Paris
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Cahier Jean-Charles
      Cahier Jean-Charles

      Grand orfèvre parisien de la première moitié du 19e siècle. En 1816, est orfèvre du roi, de Monsieur, du Garde-Meuble et de l'Intendance des Fêtes. Il est l'auteur des vases liturgiques utilisés au sacre de Napoléon 1er, du reliquaire de la Couronne d'épines de Notre-Dame de Paris, du reliquaire de la Sainte-Ampoule de Reims, des objets en métaux précieux utilisés au sacre de Charles X, et de chapelles pontificales.

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      orfèvre signature
    • Auteur :
      Montagny
      Montagny

      La famille Montagny, originaire de Saint-Etienne, est une famille d'artistes qui se sont illustrés dans de nombreux domaines, mais surtout dans la gravure, la ciselure et la sculpture. Deux d'entre eux au moins ont été médailleurs : Fleury Montagny (Saint-Etienne 1760, Marseille 1836) et son neveu, Jean-Pierre Montagny (Saint-Etienne 1789, Belleville 1862). Il est donc difficile d'attribuer les œuvres avec précision, la signature sur les médailles n'étant jamais précédée de l'initiale du prénom. Il est néanmoins tentant de pencher en faveur de Jean-Pierre Montagny, ce dernier ayant travaillé pour la Monnaie de Paris et ayant réalisé des reliefs d'après Raphaël et les grands maîtres.

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      médailleur signature
    • Personnalité :
      Simony (de) Jules-François
      Simony (de) Jules-François

      Evêque de Soissons, nommé à la fin de 1824, sacré le 24 avril 1825. Démissionne en 1847.

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      propriétaire, légataire signature, attribution par source

Les deux objets sont réalisés en argent repoussé, poli et doré. L'aiguière est composée d'un pied circulaire, d'une panse de section circulaire dont la partie inférieure est emboîtée dans une fausse-coupe ajourée, d'un col qui se prolonge en ouverture avec bec verseur, enfin d'une anse. L'ensemble du décor est traité en bas-relief. La partie purement ornementale semble ciselée dans la masse, mais les trois grands médaillons qui se remarquent sur la panse ont été fondus à part et rapportés.

Le bassin à ablutions est de plan ovale. Il possède également un décor en bas-relief, qui semble entièrement rapporté, qu'il s'agisse du bandeau décoratif qui court à la périphérie de l'objet ou des quatre médaillons fondus qui ornent son marli.

Les armoiries qui figurent sur les deux objets sont gravées.

  • Catégories
    orfèvrerie
  • Structures
    • plan, circulaire
    • plan, ovale
  • Matériaux
    • argent, en plusieurs éléments fondu, découpé, repoussé, poli, doré, ajouré, ciselé, gravé, décor en bas-relief, décor dans la masse, décor rapporté
  • Précision dimensions

    h = 35 ; d = 13 ; la = 15. Ces mesures sont celles de l'aiguière. Le diamètre est celui de la panse. La largeur a été mesurée du bec à l'anse. Les mesures du bassin sont les suivantes : h = 4 ; l = 38 ; la = 25,5.

  • Précision représentations

    ornementation (perle, feuille d'eau, feuille d'acanthe, roseau, chérubin, palme, palmette, fleur, fleurette, fruit) ; scènes bibliques (Multiplication des pains, Cène, Invité indigne, symbole : Eucharistie) ; figures bibliques (Les Évangélistes, assis, figuration partielle, nuée, phylactère, livre manuscrit, tablette, instrument d'écriture, Homme de saint Matthieu, Bœuf de saint Luc, Lion de saint Marc, Aigle de saint Jean) ; armoiries (écu, couronne, mitre, crosse, chapeau, cordelière, gland)

    Le pied de l'aiguière est orné d'une frise de feuilles d'eau, soulignée par une succession de perles. Sa partie supérieure a reçu une alternance de feuilles d'acanthe et de feuilles d'eau. À la base de la panse, la fausse-coupe est composée d'une alternance de feuilles d'eau et de bouquets de roseaux, allusion à l'eau, contenu occasionnel de l'aiguière. Une frise de feuilles d'eau décore également le passage de la panse au col du récipient. L'anse, à la base de laquelle se détache une tête de chérubin, est ornée de palmes et palmettes.

    Les trois médaillons qui se détachent sur la panse illustrent des passages des Évangiles qui se rapportent tous à un repas préparé et généreusement distribué par Dieu. La Cène, dont l'iconographie est ici tout à fait conventionnelle, est le dernier repas du Christ le Jeudi Saint, avant la Passion, et représente l'instauration de l'Eucharistie. Le miracle de la Multiplication des pains (les Évangiles rapportent deux miracles de ce type) est considéré, à cause de l'attitude et des paroles du Christ, comme une préfiguration de la Cène. Enfin, la parabole des Noces royales, dite aussi du Festin de noces ou de l'Invité indigne, représente l'invitation de Dieu à le rejoindre, invitation à laquelle peu répondent favorablement. Ce médaillon est inspiré par l'Évangile selon saint Matthieu (chapitre XXII, versets 1-14). Il ne met pas l'accent sur le repas, car la table entourée par les invités en habit de noces et le serviteur qui apporte les mets sont plutôt représentés à l'arrière-plan. En revanche, le devant de la scène est réservé au roi qui ordonne à ses serviteurs de lier l'invité qui n'a pas revêtu l'habit de fête, et de le jeter dans "les ténèbres extérieures".

    Le bassin est bordé d'une frise de fleurs et de fruits, scandée par des fleurettes. Les médaillons rapportés sur le marli sont occupés par les quatre Évangélistes, accompagnés de l'animal ou du personnage symbolique. Les Évangélistes sont représentés assis de profil ou légèrement de trois-quarts, et sont vus jusqu'aux genoux. Saint Matthieu, sur un fond de nuées, écrit sur un phylactère. Derrière lui, un ange (ou un homme ailé) semble lire par-dessus son épaule ou lui parler à l'oreille. Saint Luc, appuyé sur un livre, paraît méditer, observé par le bœuf. Saint Marc lit dans un livre ouvert, en présence du lion qui lui fait face. Enfin saint Jean, qui écrivait sur une tablette avec un stylet, se retourne vers l'aigle qui déploie les ailes.

    Un écu armorié est représenté sur la panse de l'aiguière et au fond du bassin, accompagné des ornements extérieurs traditionnels pour un évêque : la couronne, la mitre et la crosse, le chapeau avec la cordelière et les houppes.

  • Inscriptions & marques
    • poinçon de maître
    • 1er titre Paris 1819-1838
    • grosse garantie Paris 1819-1838
    • signature, fondu, en relief, sur partie rapportée, latin
    • armoiries, gravé, sur l'oeuvre
  • Précision inscriptions

    Les trois poinçons sont insculpés sur le pied et sur le col de l'aiguière. Le poinçon de maître et le poinçon de titre sont également visibles sur le bord du bassin et au revers de son fond. Le poinçon de maître est celui de l'orfèvre parisien Jean-Charles Cahier, insculpé en 1801, et biffé en 1849 (initiales J C C de part et d'autre d'un jéhovah, le tout dans un losange vertical).

    Les quatre médaillons du bassin portent chacun la signature du médailleur, fondue en relief. On lit près de la représentation de saint Marc : MONTAGNY FECIT, tandis que les trois autres évangélistes sont signés seulement : MONTAGNY F.

    Les armoiries épiscopales de Monseigneur Jules-François de Simony sont gravées sur la panse de l'aiguière et au fond du bassin (écartelé : 1) d'or plain, 2) de gueules à l'étoile d'or, 3) d'azur plain, 4) d'argent plain, une croix de sinople brochant sur le tout).

  • État de conservation
    • bon état
  • Précision état de conservation

    La panse de l'aiguière est un peu enfoncée.

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    inscrit au titre objet, 2008/09/12
  • Référence MH

Documents d'archives

  • A Évêché Soissons : Cathédrale de Soissons. Archives du chapitre, boîte 9 (Comptes/Fondations, 1841-1957).

    p. 16.
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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