Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.
- mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
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Lefébure ThierryLefébure Thierry
Photographe du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
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Vol
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Commune
Soissons
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Adresse
Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais
,
place Cardinal-Binet
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Emplacement dans l'édifice
revers du mur de façade
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Dénominationstableau
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Titres
- Éducation de la Vierge (l')
- Saint Louis distribuant du pain aux pauvres
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Parties constituantes étudiées
Ces deux tableaux qui forment un ensemble cohérent, ont été réalisés en 1784 par le peintre et illustrateur Jacques de Sève, qui a signé et daté l'Éducation de la Vierge. Ils sont réputés provenir de l'église de l'abbaye soissonnaise Saint-Jean-des-Vignes, à laquelle ils ont peut-être été offerts par Louis XVI, ce qu'indiquerait le monogramme royal (deux L affrontés) qui figure en relief sur les cadres.
Pendant la Révolution, un certain nombre de tableaux, dont ces deux peintures, sont envoyés à l'École centrale d'instruction supérieure de l'Aisne, fondée à Soissons en 1796 et installée dans une partie des bâtiments de l'ancienne Intendance. Toutefois, l'École centrale est supprimée au début du 19e siècle.
Le Consulat ramène l'apaisement après la période révolutionnaire. Un évêque est nommé à la tête de l'évêché de Soissons en avril 1802, et un conseil de fabrique administre le temporel de la cathédrale. L'édifice manque à cet époque d'objets indispensables au culte et, bien évidemment, d'ornementation. Il apparaît alors que plusieurs beaux tableaux à sujet religieux sont conservés dans les bâtiments de l'École centrale, et qu'ils contribueraient parfaitement au décor de la cathédrale. Une demande est adressée au préfet en juillet 1803 et aboutit à l'envoi très rapide de plusieurs tableaux, dont ces deux-ci. Ils sont accrochés sur le mur oriental de deux chapelles du déambulatoire, les chapelles Saint-Rufin et Saint-Valère, de telle sorte qu'on puisse les voir depuis les bas-côtés de la nef. Ils sont restaurés vers 1829 par le peintre soissonnais Jean-René Chevalier, professeur dans l'École de dessin que la municipalité avait fondée en novembre 1804. L'Éducation de la Vierge, qui est plus endommagée que son pendant, doit être rentoilée, entre autres interventions. Son cadre est également redoré, par le peintre-vitrier Gramet.
L'Inventaire de 1836 les signale à cette époque à l'entrée des collatéraux de la nef, place dont ils sont chassés en 1846 par la Mater Dolorosa d'Ange Tissier et un tableau représentant la Résurrection du Christ. Ils gagnent alors le bras nord du transept, jusqu'à ce que les travaux menés en ce lieu obligent à les déposer dans la grande sacristie. Après restauration, ils sont finalement placés vers 1871 au revers de la façade, où ils se trouvent encore aujourd'hui.
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Période(s)
- Principale : 4e quart 18e siècle
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Dates
- 1784, porte la date
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Lieu de provenanceÉdifice ou site : Picardie, 02, Soissons, église abbatiale Saint-Jean-des-Vignes
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Auteur(s)
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Auteur :
Sève Jacques depeintre signatureSève Jacques de
Peintre, mais surtout illustrateur, dont la présence est remarquable dans le livre illustré, entre 1742 et 1788. On connaît peu de choses sur cet artiste. Il eut un fils : Jacques-Eustache, lui-aussi dessinateur.
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Auteur :
Les deux tableaux, peints à l'huile sur toile, adoptent une forme rectangulaire et verticale. Leur bord supérieur est cintré avec une échancrure aux extrémités.
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Catégoriespeinture
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Structures
- élévation, rectangulaire vertical, cintré
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Matériaux
- matériau textile, support, en un seul lé peinture à l'huile
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Précision dimensions
Mesures approximatives à l'ouverture du cadre : h = 163 ; la = 130.
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Précision représentations
L'un des tableaux représente l'Éducation de la Vierge, selon une composition habituelle pour les 17e et 18e siècles. Dans une pièce à usage de chambre, puisqu'un lit est représenté au fond, sainte Anne, âgée, est assise de trois-quarts dans un fauteuil. Elle tient un document sur les genoux et enseigne à lire à la Vierge Marie enfant, debout et de profil devant elle. Saint Joachim, debout et de face, observe la scène, appuyé sur le fauteuil de sainte Anne. À la manière d'une scène de théâtre, le tableau est meublé de draperies et d'objets qui constituent le décor. Outre le lit du fond, déjà cité, et un autre fauteuil, une table porte une aiguière. Au premier plan, un panier à ouvrage, posé sur le sol renferme un écheveaudoir.
Le tableau consacré à la charité de Saint Louis appartient à la peinture d'Histoire. Le roi est représenté au palais royal de l'Île de la Cité, puisque la Sainte Chapelle occupe le fond de la représentation. Au premier plan, Saint Louis, debout et de trois-quarts, prend des pains dans une vaste corbeille que tient un serviteur. Il les tend à un groupe de pauvres (hommes, femmes et enfants) rassemblés devant lui. Le regard de plusieurs protagonistes de l'action, tourné vers l'observateur, l'invite à y participer.
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Inscriptions & marques
- signature, peint, sur l'oeuvre
- date, peint, sur l'oeuvre
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Précision inscriptions
La signature et la date sont peintes sur le tableau de l'Éducation de la Vierge, sur la contremarche de l'estrade où est installé le siège de sainte Anne : Jac De Sève. 1784.
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État de conservation
- oeuvre restaurée
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Précision état de conservation
Les deux tableaux ont été plusieurs fois restaurés depuis leur entrée à la cathédrale au début du 19e siècle. On distingue sur celui représentant Saint Louis, la trace d'un important masticage, révélant une forte réparation de la couche picturale. L'Éducation de la Vierge semble avoir beaucoup souffert au cours du temps : usure de surface, griffures, craquelures.
Un devis du restaurateur Robert Baudouin, daté du 12 octobre 1959, précise qu'à cette époque, on constatait sur le tableau représentant Saint Louis des accidents sérieux et des déchirures, ainsi que la destruction de parties importantes, dont le visage du personnage principal. Les deux tableaux ont donc été restaurés au début des années 1960.
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Statut de la propriétépropriété de l'Etat
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Intérêt de l'œuvreÀ signaler
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Protectionsclassé au titre objet, 1982/05/06
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Référence MH
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Documents d'archives
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A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 2 D. Inventaires.
n° 37. -
A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 3 D. Travaux, aménagements liturgiques, mobilier de la cathédrale de Soissons.
Sous-dossier : Les tableaux de la cathédrale. -
A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale. 1 E 3. Délibérations de la Fabrique (1802-1804).
séances des 21 juillet 1802, 31 mars 1803, 9 juin 1803, 7 juillet 1803, 1er septembre 1803, 15 septembre 1803, 13 octobre 1803. -
A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 1 E 6. Délibérations de la Fabrique (1846-1876).
séances des 22 mars 1847, 8 octobre 1869, 22 juillet 1870, 26 septembre 1871.
Bibliographie
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DELORME. Notes sur le mobilier artistique de la cathédrale de Soissons. Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 3e série, t. 12, 1903-1904, 8e séance, lundi 1er août 1904, p. 265-292.
p. 267, 269, 286-287.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.
Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.