Les deux statues en marbre de saint Quentin et de la Vierge sont l'oeuvre d'un même artiste ou d'un même atelier. Elles proviennent des deux autels créés de 1734 à 1736 pour orner la nouvelle clôture de choeur de la collégiale, et datent du deuxième quart du 18e siècle, Les deux statues étaient conçues pour être légèrement tournées l'une vers l'autre, celle de saint Quentin étant placée au-dessus de l'autel de gauche, et celle de la Vierge, au-dessus de l'autel de droite. La signature peinte sur un côté de chaque base attribue la paternité de ces oeuvres au sculpteur parisien Edme Bouchardon (1698-1762). Toutefois, la signature n'est que peinte, et sa graphie est bien postérieure au 18e siècle. Faute de sources fiables, l'attribution à Bouchardon doit donc rester hypothétique, même si ces statues réunissent l'expressivité de la période et une forte influence de l'art antique, caractéristiques de l'oeuvre du sculpteur. La Révolution détruit la clôture de choeur, mais épargne les statues et quelques éléments des deux autels. En 1825, le conseil de fabrique décide de reconstruire ces autels, en les adossant aux deux piliers de l'entrée du choeur, de telle manière qu'ils puissent recevoir les deux statues en marbre blanc représentant les patrons de l'église. L'autel de la Vierge est achevé le samedi 18 mars 1826 et consacré le lundi 24 avril 1826. Il faut attendre la fin du mois de juin pour l'achèvement du second. Ces autels sont refaits en 1888, lors du réaménagement complet du choeur. C'est à cette occasion que les statues reçoivent les rehauts de peinture dorée qui sont encore visibles aujourd'hui. En mars 1917, les Allemands inscrivent ces oeuvres parmi les plus remarquables du monument. Elle sont alors convoyées à Maubeuge, en compagnie d'autres statues et de verrières de la basilique, ainsi que de chefs d'oeuvre du musée, et participent aux collections de l'éphémère musée "Au pauvre Diable". Après la guerre, elles reviennent en 1922 à leur lieu d'origine qui fait alors l'objet d'une restauration étendue. Depuis ce moment, elles ont toujours contribué, en place d'honneur, au décor de l'église provisoire aménagée dans la basilique, jusqu'à la restitution totale de l'édifice au clergé.