Le Christ au tombeau, qui orne l'autel de la chapelle de la Résurrection, a été commandé par les Sœurs de Saint-Vincent de Paul à Paris au sculpteur Michel Dagand (né en Savoie, à La Motte-en-Bauges). Si l'on ignore l'année exacte de réalisation de l'œuvre, on sait néanmoins que le bloc de marbre de Carrare est acheté par l'artiste en 1851, et que le gisant figure à l'Exposition Universelle de 1855 où il reçoit une mention honorable. Les religieuses ayant renoncé à acquérir ce Christ à cause de son prix élevé, la statue est finalement acquise par l'État qui la réserve pour une cathédrale de département. Finalement, en 1881, Monseigneur Thibaudier, évêque de Soissons, demande la sculpture au ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, qui l'accorde à la cathédrale le 30 juillet 1881. L'œuvre est livrée à Soissons la même année et, par la suite, est placée sous l'autel néoroman, réalisé en 1884 dans la chapelle dite de la Résurrection.

L. Le Maistre, dans sa description de l'église de Vezinnes (Yonne) publiée en 1863, signale la présence d'un Christ du sculpteur Dagand sous l'autel de l'ancienne chapelle seigneuriale. Il précise en note que la statue en marbre avait été exposée à Dijon en août 1858, sans rien ajouter sur cette œuvre, installée aujourd'hui à la cathédrale de Soissons. En revanche, il affirme qu'il en existe deux copies en plâtre, conservées dans des églises de l'Yonne : une dans l'église Saint-Pierre de Tonnerre et l'autre dans l'église de Vezinnes, commune dont l'épouse de Dagand était originaire. Comme l'œuvre en marbre, les deux Christ en plâtre sont placés sous la table d'un autel. Peut-être s'agit-il de modèles en plâtre, ayant fait partie du travail préparatoire de l'artiste, plutôt que de moulages du gisant en marbre, destinés à la diffusion de cette représentation.