L'ancien Ouvroir Ducastel est installé dans une propriété mise à la disposition du Bureau de Bienfaisance de Péronne en 1878 (matrices cadastrales).

Cette propriété, qui apparait sur le plan cadastral levé vers 1839 (B 71 à 73), appartient aux Demoiselles Midy, maîtresses de pension (Etat des sections), qui y sont encore domiciliées en 1856. Joséphine Midy y fait démolir les bâtiments sur la rue, dont les terrains et une partie de la cour sont revendues, et elle fait construire une nouvelle aile en retour d'équerre au nord de la cour. La propriété est acquise par M. Cousin, qui la cède à la ville pour y installer un ouvroir tenu par les Soeurs de Saint-Vincent-de-Paul.

L'ouvroir Ducastel est créé en 1865, grâce à la générosité de Melle Ducastel qui donne au Bureau de Bienfaisance "une maison de patronage située rue des Cordeliers, destinée à entretenir à perpétuité, outre l'oeuvre du patronage des filles établies dans cette maison, un ouvroir où continueront d'être reçues et en partie nourries les dix-huit jeunes filles apprenties subventionnées par le Bureau de Bienfaisance" (Le Petit Journal). L'ouvroir est déplacé rue Saint-Fursy, vers 1880.

Le dossier d'estimation des dommages de guerre indique qu'il est occupé par l'Oeuvre du patronage des jeunes ouvrières et apprenties de la ville de Péronne. Le plan joint au dossier (ill) en donne les dispositions en 1920. L'édifice comprend alors un bâtiment principal avec deux ailes en retour d'équerre sur la cour, une terrasse et des dépendances en soubassement au nord et un jardin. L'entrée principale depuis la rue Saint-Fursy s'effectue par un passage cocher. Une entrée secondaire se situe rue Mollerue (actuelle rue Maurice-Devillers) où un petit escalier permet de rejoindre le niveau du jardin. Le plan montre que les bâtiments visibles sur le cadastre de 1839 ont été agrandis de la terrasse et des deux pavillons (côté jardin) et d'une aile en retour d'équerre (côté cour), qui abrite la chapelle. L'ensemble est donné comme presque entièrement détruit.

L'Ouvroir Ducastel est reconstruit sur les plans de l'architecte Jacques Debat-Ponsan, datés 1927. L'adjudication des travaux a lieu en mai 1928 (Progrès de la Somme) et la réception définitive en 1930. L'édifice, signalé dans l'annuaire de 1930 et le recensement de 1931, semble avoir changé de fonction avant 1936. Il subsiste à l'état de vestiges (bâtiment dans la cour) ; une résidence a été construite sur l'emprise des anciens jardins (rue Maurice-Devillers) après 2010.