Péronne. Le nouveau tribunal

"Comme nous l'avons déjà indiqué le Palais de Justice de Péronne s'élèvera sur l’emplacement de l'ancien arsenal rue Saint-Fursy. La façade principale, qui s’attachera, d’un côté, à la prison, s’étendra sur une longueur de 48 mètres rue Saint-Fursy. Trois fenêtres de 4 m. 50 de hauteur en occuperont le centre, ce seront celles de la salle d’audience. A gauche de ces fenêtres (en regardant le bâtiment) se trouvera la porte d’accès à la salle des Pas-Perdus. A l'extrémité droite, une seconde porte permettra d’aller, soit au cabinet du président, à la salle du Conseil ou encore dans les différents services du Parquet et à l'instruction. L’entrée aux bureaux du greffe s'effectuera par une grille donnant rue de la Maîtrise. En pénétrant dans la salle des Pas-Perdus, d’une superficie de 100 mètres carrés environ, on aura à sa gauche, une salle pour les enquêtes et les faillites et à sa droite la grande salle d’audience, qui mesurera 16 mètres de long sur 8 m. 50 de large. Un dégagement de 2 m. 40 de large, longera cette salle, qui communiquera par une porte, à droite, dans le fond, avec la salle du Conseil et la Bibliothèque. La porte de gauche s’ouvrira sur le couloir desservant la salle des huissiers, le vestiaire des magistrats et le cabinet des juges. De la salle des Pas-Perdus on pourra se rendre au Greffe par un couloir longeant la cloison intérieure de la salle des faillites et dans lequel prendra naissance l’escalier conduisant au premier étage. A cet étage on trouvera au-dessus de la Salle des Pas-Perdus, le vestiaire des avocats et des avoués et, en plus d’un bureau pour le greffe, une salle réservée à l’état civil. L’autre partie de l'étage, celle qui sera contiguë à la prison, sera occupée, par le cabinet du Procureur de la République et les services du Parquet (côté rue Saint-Fursy). Le cabinet du juge d’instruction et la salle d’instruction occuperont le côté cour.

Nous avons déjà dit que la construction du nouveau Palais de Justice commencerait immédiatement après l’adjudication de travaux afin de pouvoir le livrer à l’autorité judiciaire à la rentrée d’octobre 1932. Dans son devis descriptif des travaux, M. Daniel Roguet, architecte s’exprime ainsi.

« La construction se trouve en partie sur remplacement de l'ancienne église dite collégiale de Saint-Fursy qui a été démolie vers 1804. Il y a de fortes présomptions que l’on rencontrera au cours des fouilles et des travaux de fondations, d’anciennes fondations de cet édifice. D’autre part on suppose que de nombreux sarcophages sont restés dans le sol, ainsi que des trésors, des pierres sculptées ou non provenant des églises successives qui ont existé à. cet emplacement. La plus grande attention sera apportée surtout par l’entrepreneur du lot (terrasse, maçonnerie, etc.) pour la préservation des objets qu'il pourra trouver. Ces objets devront être transportés dans un local qui sera désigné par l’architecte. Ils resteront la propriété exclusive du département. »

Enfin M. Roguet indique qu'il est possible que l’on puisse réemployer, pour la porte d’entrée, à droite rue Saint-Fursy, une porte provenant de l’ancien bailliage de Péronne, porte composée de pierres, de sa menuiserie et d’une grille".

Le Progrès de la Somme, 9 juillet 1931, p. 3