D’après Fleury et Danicourt (1881), la Maison de la Providence est fondée en 1678 par Jeanne Malin, religieuse de Port-Royal née à Ham. L’établissement est donné aux Angélines de Péronne (1718), puis à la fabrique de l’église Saint-Martin (1749) et confiée aux Clarisses de la Providence.
Après la Révolution, l’ancien couvent sert de lieu de rendez-vous aux clubs. On y installe un pensionnat, un externat et une école primaire de filles, confiés aux religieuses de Notre-Dame de 1826 à 1833. La municipalité fait construire une chapelle en 1838 et une nouvelle entrée principale, en 1853, date à laquelle l’établissement est placé sous la direction des Dames de Saint-Maur (AD Somme ; 99 O 2057-2058). En 1872 et 1876, 13 religieuses vivent dans le couvent, qui accueille 16 pensionnaires en 1872 (recensement de population). Il est encore agrandi en 1884 pour les Sœurs de l’Enfant-Jésus, qui y sont installées vers 1879.
Propriété privée de la ville, l’ancien couvent fortement endommagé durant la première guerre mondiale, ne sera pas reconstruit (AD Somme ; 99 O 2069). Le rapport de l'architecte Savary (1922), y signale une entrée cochère (rue de Noyon) flanquée de deux pavillons en rez-de-chaussée, celui de gauche prolongé par un bâtiment en rez-de-chaussée abritant une salle de classe (sur rue), une grande cour fermée au sud par la chapelle et un long bâtiment à étage carré et étage de comble, deux autres cours au sud, bordées au nord par un bâtiment à étage carré, au sud par un bâtiment en appentis. Côté esplanade, un bâtiment à étage carré couvert de tuiles et d'ardoises, enfin un colombier, couvert en zinc (ill.).
Les terrains sont lotis et construits à partir de 1928. Rue de Noyon, six maisons ont été construites, en particulier un groupe de trois maisons mitoyennes (ill.).
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.