Malgré sa relative homogénéité, la ferme actuelle provient de la réunion tardive de deux propriétés, les anciennes parcelles D2 680 à 684 et 685 du plan cadastral de 1833.

La grange apparaît alors sur la parcelle D2 684, qui appartient en 1836 à la veuve de Jean-Baptiste Vignon, ménagère, ainsi que son jardin et une pièce de terre (D2 683 et 682). Selon la matrice des propriétés foncières, le logis en fond de parcelle est reconstruit en 1841 par Saturnin Bellenger.

Isidore Hucleux-Bellenger, ménager, acquiert en 1856 la parcelle contiguë D2 680, dont la maison jouxte la précédente, et fait probablement reconstruire cet ensemble en 1866. La grange est alors rattachée à la parcelle D2 685.

Sur le plan cadastral de 1833, la parcelle D2 685 n'est occupée que par un bâtiment perpendiculaire à la rue, complété d'un jardin latéral (D2 686), loti ultérieurement, qui appartenaient alors à Pierre-Nicolas Damagniez, tisserand. Le logis a été prolongé d'une aile en retour d'équerre sur rue, que sa forme traditionnelle (construit en rez-de-chaussée et en torchis) incite à dater du milieu du 19e siècle. C'est probablement à cette époque que les bâtiments de la parcelle D2 684 (notamment la grange) sont réunis à ce logis pour former l'actuelle ferme. Un passage charretier, construit dans le prolongement de la grange, ouvrait sur un passage latéral depuis la rue, sur la parcelle D2 680, qui permettait également d'accéder à la maison située au fond de cette parcelle. L'édifice est visible sur une carte postale du début du 20e siècle représentant la rue de Fieffes. Sur cette image, on peut voir que le passage charretier a été fermé et que la grange disposait de deux ouvertures hautes, en plus de la porte.

Après la Seconde Guerre mondiale, la grange a abrité un marchand de cycles et une station service. Sans doute à la même époque, l'ancienne parcelle D2 680 a été réunie à cet ensemble, l'ancienne maison a été détruite et le passage privatisé. Les anciens bâtiments d'exploitation de la ferme (resserre, étable), en fond de cour, ainsi que le passage charretier, ont été détruits à la fin du 20e siècle.

La façade du logis sur rue a fait l'objet récemment d'une restauration soignée à l'identique, mais les élévations sur cour ont été remaniées.