Le moulin, qui figure sur la carte de Cassini de 1757, était sous l'Ancien Régime le moulin de la seigneurie de Canaples. François Alexandre de Bucy, dernier seigneur de Canaples, vend en 1796 le moulin et ses charges à Isidore Devisme pour la somme de huit mille livres. Ce dernier, puis sa veuve, se voient réclamer une redevance annuelle de deux muids de blé, en raison de l'usage seigneurial de prélever une redevance de 24 setiers de blé sur le moulin au profit du titulaire de la chapelle castrale Saint-Hubert. La famille Devisme obtient la cassation de la décision seulement en 1810.

Sur le plan cadastral de 1833, l'établissement forme un ensemble de bâtiments assez étendu, dont un bâtiment d'eau (D2 967), trois maisons ou logements (D2 966, 969, 972) et des dépendances (D2 968, 974, 975). Le meunier est alors Jean-Baptiste Isidore Devisme qui demande en 1836, avec son fils Jacob, l'autorisation d'installer une seconde roue (c'est-à-dire un second moulin), dans l'alignement de l'autre, destinée à un tordoir à huile (D2 971).

Selon l'état de sections et les matrices cadastrales, le moulin à blé appartient ensuite à Jacques Valembert-Petit, meunier, qui agrandit le bâtiment d'eau en 1862, puis en 1883 à Cyprien François, négociant à Naours, qui agrandit le logement contigu en 1891. Se succèdent ensuite Alexandre Goujon, propriétaire à Woincourt, puis Samuel Joseph Delbauve. En 1923, l'ancien moulin à blé (D2 967), la maison voisine (D2 966) et un magasin (D2 972) appartiennent à Georges Vignon, négociant en vin, entre 1921 et 1927. Jacob Devisme reprend quant à lui le moulin à huile, qu'il cède avant 1874 à son fils Firmin Benjamin Devisme-Boutilly, cultivateur fabricant d'huile. Après 1901, le moulin à huile semble cesser son activité, et les bâtiments sont utilisés par un fermier.

L'ensemble est acquis par Volta Altivies qui y installe en 1931 une usine de liens métalliques, puis de ressorts en 1936. L'usine ferme après la Seconde Guerre mondiale, puis le site est loué à divers occupants avant d'être désaffecté dans les années 1970. Les ruines d'un bâtiment, détruit depuis, apparaissent encore sur le plan cadastral de 1995.