Le plan terrier du dernier quart du 18e siècle montre déjà une ferme au même emplacement (sections n° 253 et 254), qui appartient alors à Jean-Baptiste Guillain et Terrassineuil et comprend une surface de 72 verges et 3/10, soit environ 9 hectares, 22 ares et 54 centiares. Accessible par le chemin bordant la rive gauche de la Nièvre, la propriété est formée d'une cour bordée de deux bâtiments, et précédant un long corps de bâtiment qui correspond à l'implantation du corps de logis actuel. L'ensemble est complété de deux parcelles de terre au sud.
La ferme apparaît à nouveau sur le plan cadastral de 1832 (sections C 232 à 234). L'ensemble, formé d'un jardin, d'une maison et d'un verger, appartient à Pierre-Antoine Brasseur, cultivateur à Bélettre. La cour est désormais entourée de bâtiments sur les quatre côtés, dont le corps de bâtiment nord qui a remplacé les deux anciens bâtiments, et dans lequel un passage charretier assurait probablement l'accès à la cour. Les terres complétaient l'exploitation au sud. En 1878, alors que la ferme appartient un certain Loyer-Froidure, le tracé de la R.D. 57 vient aliéner partiellement les parcelles 232 et 234 (état de section des propriétés bâties et non bâties) et inverser la disposition des lieux. L'accès se fait désormais par la route au sud, le passage charretier du corps de logis assurant la communication avec la cour. La route sépare en outre les terres de la ferme. Celle-ci appartient après la Première Guerre mondiale à Louis Joseph Duhamel-Joly, serrurier. La grange fermant la cour au nord a subsisté jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, les bâtiments en retour d'équerre (étable, remise) ont été endommagés par une explosion dans les années 1970 ou 1980, et reconstruits pour un usage domestique.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.