Une ferme figure sur le cadastre napoléonien.
La partie sud du logis est daté par un cartouche en fer de 1704 alors que la partie la plus au nord est de 1833. Mais la première date semble erronée, du moins en ce qui concerne la datation du bâti. Il ne semble pas que cette construction puisse être dater du début du 18e siècle en raison des matériaux utilisés en majorité (briques pour le gros oeuvre). Or, les deux autres fermes étudiées dans ce hameau sont dater de cette période. Il serait plus probable d'avancer une date début du 19e siècle plutôt que début du 18e siècle. De plus, les autres fermes utilisent également la pierre de taille (comme ici, pour la partie de la maison datée 1833). Et pourtant, s'il fallait estimer une partie du logis plus ancienne que l'autre, ce serait cette partie dater 1833 qui pourrait paraître la plus ancienne (en raison de l'utilisation de la pierre de taille et de l'ouverture ovale caractéristique du 18e siècle). De plus, il est relativement difficile de dater la brique jaune, rencontrée autant au 17e siècle qu'au 20e siècle. Il est certain donc qu'il y ait eu deux étapes de constructions puisque les fers d'ancrage sont différents (droit pour la partie nor et en T pour la partie sud). Les poutres et solives intérieures étaient recouvertes de torchis puisque les traces de clous sont encore visibles. Les pièces étaient toutes distribuées par un couloir longeant un des deux murs gouttereaux.
Une cave a été creusée par les Allemands lors de l'occupation de l'exploitation tout au long de la Seconde Guerre mondiale.
Les photographies anciennes indiquent la présence de bâtiments aujourd'hui détruits : au nord-est, il s'agissait d'étables composées d'une maçonnerie de brique de couleurs différentes (rouge pour les éléments structurants tels que les jambes et chaînes d'angle, et beige pour le gros-oeuvre). Deux portes charretières en occupaient les extrémités alors que le centre était percé de deux portes à arc segmentaire. Le toit à deux pans et croupes était couvert en ardoise et percé d'une gerbière dans l'axe. Cet édifice semble avoir été détruit au début du 21e siècle.
Le sud-est était, lui, occupé par les étables à cochons, probablement en brique, couvert d'un toit à deux pans en tuile. Il semble, d'après l'actuelle propriétaire, que cet édifice ait été détruit depuis environ 50 ans. Tous ces bâtiments agricoles, dont il ne reste aujourd'hui que deux exemples (le pigeonnier et la grange-étable) ont probablement été construit dans la seconde moitié du 19e siècle. Il ne reste que quelques pans de mur de l'étable au nord.
La propriété est dans la même famille depuis 1832 (Develène) et la ferme était exploitée depuis six générations. D'après la propriétaire, elle possédait 300 hectares de pâtures uniquement avec vaches laitières et moutons (de bouche). On travaillait pour cela avec des bouchers et marchands de bêtes (dont un à Rue). La laine était probablement vendue au 18e siècle vers Lille ou Abbeville. Aucune culture n'y était pratiquée mise à part la nourriture des animaux.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.