• inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Ferme, dite Château de la Motte
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre - Rue
  • Commune Quend
  • Lieu-dit Château-de-la-Motte
  • Adresse route de Froise
  • Cadastre 1828 F2 119-126  ; 1991 ZP 1-20
  • Dénominations
    ferme
  • Appellations
    Château de la Motte
  • Parties constituantes non étudiées
    grange, étable à chevaux, étable, cour

Au 16e siècle, il y avait à Froise un moulin dépendant du château de la Motte.

"Château de la Motte" figure sur la carte de Cassini (1758) mais au vocable de "la Motte ruinée", et il y est représenté sous le symbole d'un petite maison avec château (d'après la légende) dont la tour penche, puisqu'il est dit "ruiné". Rodière signale aussi un autre nom : "Château de la Motte Brûlée" qui évoque un incendie dont on ne connaît pas la date.

Alfred Dufételle y consacre quelques pages dans sa monographie de Quend (1907), et mentionne qu'il s'agissait d'une ancienne maison seigneuriale. Il indique qu´en 1575, les religieux de Saint-Valery, qui s´étaient rendus injustement seigneurs de Routhiauville, avait cédé à Jehanne de Miannay, épouse Emery de Boulainvilliers, chevalier, seigneur de la Motte et de Berneval, 812 arpents de terre, appelés Mollières sur le territoire de Routhiauville. La ferme faisait-elle alors partie de ces terres ? De cette méprise, naquit quelques conflits entre le nouveau propriétaire et les habitants qui occupaient les molières (terres gagnées sur la mer) pour y faire paître leur bétail. En 1576, Emery de Boulainvilliers dut rendre ces terres, qui appartenaient aux seigneurs de temps immémoriaux, et non aux religieux.

Mais Darsy et Rodière sont plus précis, surtout concernant les périodes anciennes, à l'époque où l'on parle d'un château : situé "dans la banlieue de Marquenterre, entre Monchaux et Canteraine", il est désigné sous le nom de "chasteau de La Mothe Berneval" en 1598. Ce château de Berneval, dans un décret datant de 1605, est alors adjugé à "Jean de Monchi, chevalier seigneur de Moncavrel, par suite de saisie pratiquée contre Madame Jeanne de Mianné, veuve de messire Emery de Boulinvilliers, chevalier, sieur de Berneval, faute de paiement d'une rente constituée le 23 janvier 1590, au profit de messire Louis de Monchi, chevalier, sieur d'Ieuxen". Or la saisie effectuée en 1602, poursuit l'auteur, informe que le château dépendait du village de Monchaux et qu'il "était assis sur trois à quatre journaux de terrain, tenus en fief du roc de Cayeu. Ses dépendances consistaient en : sept vingt et quatre (144) mesures de terre, en quatre pièces, auprès du château, quatre-vingt mesures de pré, cinquante journaux de pâture et un moulin à vent, le tout séant à Monchaux". En effet, en 1719, la seigneurie de la Motte, qui relevait de la seigneurie de Cayeux, n´était qu´un domaine ou seigneurie foncière soumise à la justice vicomtière exercée par les maires et échevins de Marquenterre.

Rodière énumère les différents propriétaires entre 1677 à 1883 environ, "par suite d'un partage de famille, en 1842, le château de la Motte fut divisé en deux fermes" qui vendues en 1883 à deux acheteurs différents. L'auteur signale enfin trois fiefs mouvants en 1700. En 1780, la terre de la Motte appartenait à M. Tassin de Beaucy (elle se composait essentiellement de garenne), et en 1793, la ferme appartenait à M. de Mailly.

L'ensemble agricole a donc été coupé en deux parcelles (occupées par deux propriétaires différents) séparées par un mur en brique et que la moitié nord de l'ensemble d'origine sert de gîte rural et a été entièrement rénovée. Notons enfin que devant ce bâtiment dans la cour, il y avait une mare servant à abreuver les animaux, aujourd'hui comblée et remplacée par de la pelouse.

Le linteau de la cheminée de la salle commune (première pièce dans laquelle on entre) porte la date de 1775. Certains bâtiments, d'après la couleur de la brique, semblent avoir été édifiés au cours du troisième quart du 19e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 18e siècle
    • Principale : 3e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1775, porte la date

Situé à trois kilomètres du chef-lieu, l'ensemble agricole se présente sous la forme de bâtiments répartis autour de deux cours (les bâtiments situés au sud sont modernes et ne seront donc pas étudiés).

Les bâtiments de l'exploitation agricole actuelle se répartissent ainsi : un long bâtiment en brique qui borde le côté oriental de la cour (le long de la route), flanqué de part et d'autre d'un accès à la cour intérieure, sert à la fois de porcherie et de grange. La porcherie n'occupe pas la totalité du bâtiment dans sa largeur comme dans sa hauteur puisqu'elle est formée par une série de petites pièces aveugles et étroites bordant simplement la face ouest du bâtiment. Les portes de chacune de ces petites cellules ont été refaites, mais les gonds anciens, toujours en place, montrent qu'il s'agissait de portes coupées. Le reste de la largeur (du côté de la face orientale) et les combles permettent le stockage du foin ou de la paille au niveau supérieur et des pommes de terre ou des betteraves au niveau du sol. Le toit à longs pans est couvert en ardoise. Un appentis flanque le bâtiment sur le pignon sud.

A l'extrémité sud et à la perpendiculaire, un second bâtiment prend place. Il s'agit d'étables à bovins (et/ou chevaux) augmentées d´un fenil. Chaque travée de cet édifice en brique est séparée de sa voisine par un pilastre saillant et percée d´une ouverture semi-circulaire. Le toit à longs pans est couvert de tuiles mécaniques.

Non contiguë et légèrement décalée vers le nord, une écurie, en brique, prend place et forme ainsi l'extrémité occidentale du côté sud de la cour. Les combles (comme en témoigne la présence de petites lucarnes : aujourd'hui transformées en fenêtres) servaient à engranger le fourrage. Le toit à longs pans est couvert en tuiles.

Enfin à la perpendiculaire des écuries, le logis, pourvu d´un rez-de-chaussée surélevé, borde le côté occidental de la cour. Il est composé d'un soubassement de galet recouvert de goudron et d'une élévation en brique : ces briques, d'après le propriétaire, sont de couleur beige mais ont été chaulées.

Un trottoir borde la totalité des bâtiments et du mur nord : une partie de ce trottoir a été refaite, mais celle longeant le logis semble être plus ancienne. L´intérieur de la cour est recouvert de pavés.

  • Murs
    • brique
    • galet
  • Toits
    ardoise, tuile, tôle nervurée
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, étage en surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à deux pans
    • appentis
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • DUFETELLE, A. Monographie de Quend. Le Marquenterre. Paris : Le Livre d´Histoire, 2003. Réimpression de l'édition originale publiée à Abbeville, 1907.

    p. 21

Documents figurés

  • Plan du Marquenterre, de la Baie de Somme à la Baie d´Authie, 18e siècle, encre et lavis sur papier, 18e siècle (AD Somme : RL 343).

  • Cadastre napoléonien de la commune de Quend, encre et lavis sur papier, 1828 (AC. Quend).

  • Restes de l'ancien château de la Motte, près de Quend, encre de Chine sur papier, d'après Louis Gillard (historien), 1868 (Société des Antiquaires de Picardie : L. Gillard et C-H. Dehalaye : Dessins originaux concernant la Picardie 1864-1865, Vol. 3).

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004