Au 16e siècle, il y avait à Froise un moulin dépendant du château de la Motte.
"Château de la Motte" figure sur la carte de Cassini (1758) mais au vocable de "la Motte ruinée", et il y est représenté sous le symbole d'un petite maison avec château (d'après la légende) dont la tour penche, puisqu'il est dit "ruiné". Rodière signale aussi un autre nom : "Château de la Motte Brûlée" qui évoque un incendie dont on ne connaît pas la date.
Alfred Dufételle y consacre quelques pages dans sa monographie de Quend (1907), et mentionne qu'il s'agissait d'une ancienne maison seigneuriale. Il indique qu´en 1575, les religieux de Saint-Valery, qui s´étaient rendus injustement seigneurs de Routhiauville, avait cédé à Jehanne de Miannay, épouse Emery de Boulainvilliers, chevalier, seigneur de la Motte et de Berneval, 812 arpents de terre, appelés Mollières sur le territoire de Routhiauville. La ferme faisait-elle alors partie de ces terres ? De cette méprise, naquit quelques conflits entre le nouveau propriétaire et les habitants qui occupaient les molières (terres gagnées sur la mer) pour y faire paître leur bétail. En 1576, Emery de Boulainvilliers dut rendre ces terres, qui appartenaient aux seigneurs de temps immémoriaux, et non aux religieux.
Mais Darsy et Rodière sont plus précis, surtout concernant les périodes anciennes, à l'époque où l'on parle d'un château : situé "dans la banlieue de Marquenterre, entre Monchaux et Canteraine", il est désigné sous le nom de "chasteau de La Mothe Berneval" en 1598. Ce château de Berneval, dans un décret datant de 1605, est alors adjugé à "Jean de Monchi, chevalier seigneur de Moncavrel, par suite de saisie pratiquée contre Madame Jeanne de Mianné, veuve de messire Emery de Boulinvilliers, chevalier, sieur de Berneval, faute de paiement d'une rente constituée le 23 janvier 1590, au profit de messire Louis de Monchi, chevalier, sieur d'Ieuxen". Or la saisie effectuée en 1602, poursuit l'auteur, informe que le château dépendait du village de Monchaux et qu'il "était assis sur trois à quatre journaux de terrain, tenus en fief du roc de Cayeu. Ses dépendances consistaient en : sept vingt et quatre (144) mesures de terre, en quatre pièces, auprès du château, quatre-vingt mesures de pré, cinquante journaux de pâture et un moulin à vent, le tout séant à Monchaux". En effet, en 1719, la seigneurie de la Motte, qui relevait de la seigneurie de Cayeux, n´était qu´un domaine ou seigneurie foncière soumise à la justice vicomtière exercée par les maires et échevins de Marquenterre.
Rodière énumère les différents propriétaires entre 1677 à 1883 environ, "par suite d'un partage de famille, en 1842, le château de la Motte fut divisé en deux fermes" qui vendues en 1883 à deux acheteurs différents. L'auteur signale enfin trois fiefs mouvants en 1700. En 1780, la terre de la Motte appartenait à M. Tassin de Beaucy (elle se composait essentiellement de garenne), et en 1793, la ferme appartenait à M. de Mailly.
L'ensemble agricole a donc été coupé en deux parcelles (occupées par deux propriétaires différents) séparées par un mur en brique et que la moitié nord de l'ensemble d'origine sert de gîte rural et a été entièrement rénovée. Notons enfin que devant ce bâtiment dans la cour, il y avait une mare servant à abreuver les animaux, aujourd'hui comblée et remplacée par de la pelouse.
Le linteau de la cheminée de la salle commune (première pièce dans laquelle on entre) porte la date de 1775. Certains bâtiments, d'après la couleur de la brique, semblent avoir été édifiés au cours du troisième quart du 19e siècle.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.