D´après le dossier intitulé « Biens communaux avant 1869 », la commune demanda en 1815 la vente d´une partie des arbres du cimetière (qui sera par la suite agrandi), afin de payer le transfert de l´école sur un terrain vague voisin. Elle possédait donc un édifice scolaire avant cette date. La restauration de l´édifice, qui se trouvait alors dans un grand état de dégradation, eut lieu en 1841 (« Travaux communaux avant 1869 »). D´après le plan conservé aux Archives Départementales (99 T 3807/634/1), l´école (plus tard réservée aux garçons) fut reconstruite en 1843 par un architecte inconnu. Les dépenses ont été assurées au moyen des ressources communales. Le logement de l´instituteur, construit en 1839, avait été acheté à un particulier en 1867 (grange convertie en maison d´habitation en 1862) ; aucun architecte n´avait présidé à cette édification. L´école se situait alors sur la place publique et le logement de l´instituteur à une distance de 110 mètres. En 1857, l´unique école communale mixte réunissait 60 garçons et 40 filles. Selon un autre plan (Archives Départementales, 99 T 3807/634/2), la maison d´école des filles avait été construite en 1859 par l´architecte Coulombel d´Abbeville. Là aussi, les dépenses avaient été assurées au moyen des ressources de la commune. Cette maison, auparavant occupée par le curé, était située à environ 50 mètres du portail de l´église et à 60 de l´école des garçons. Bâtie en charpente et terre sur un terrain d´une surface de 32 ares, elle se composait de quatre appartements. En 1861, le dossier intitulé « Travaux communaux avant 1869 » indique qu´il était devenu nécessaire d´établir dans la commune une nouvelle école de filles (cette volonté apparaît déjà en 1837). Groux, entrepreneur, prévoyait d´élever le bâtiment scolaire entre un jardin et une cour suffisamment grande et entourée de murs. D´après le devis, « la maison d´école se composera d´un rez-de-chaussée et d´un étage. Au rez-de-chaussée : une cuisine, une salle de mêmes dimensions et la classe (7 mètres de large sur 3.33 de haut). A l´étage : deux chambres pour l´institutrice et un dortoir dans lequel coucheront au besoin 6 pensionnaires. Une cave, un puits et plusieurs autres dépendances ». Le terrain se trouvait en dehors de Ponthoile à 250 mètres de l´église sur la route de Bonnelle. Les enfants de cette section, située à l´est du chef-lieu et qui ne comptait alors que 64 habitants, fréquentaient l´école de Nouvion, plus proche. Les enfants de Morlay, eux, fréquentaient l´école de Ponthoile. La nouvelle école n´aurait pu servir à la section de Bonnelle, placée trop loin du bâtiment scolaire.
Sur un plan géométrique de la commune de 1866, le Conseil Municipal se proposait d´acquérir un terrain affecté au logement de l´instituteur (en jaune), ou un manoir (lettre A), situé à 118 mètres de l´école des garçons (lettre E). Le terrain prévu pour cette construction se trouvait éloigné de la classe, de la mairie et de l´église de 500 mètres. Si la mairie et la classe restaient à leur emplacement, mitoyennes, elles ne seraient plus qu´à 350 mètres du logement. Ce dernier comprendrait un cabinet pour les renseignements des habitants et pour les archives communales. Il ne serait pas construit sur la place publique car il n´y avait plus l´emplacement d´y ajouter une parcelle de jardin. Le manoir, lui, consistait en une grande cuisine, une salle spacieuse, une chambre à coucher sans foyer, un cabinet. Il comprenait, en outre, comme bâtiment accessoire, une grange, une cendrière, un bûcher et deux étables. « La grange, qui n´était d´aucune utilité pour l´instituteur, serait convertie en deux chambres à coucher, d´autant plus que le cabinet D n´avait que 2.75 mètres de long sur 2 mètres de large. La chambre à coucher (désignée sous la lettre G sur le plan) deviendrait une salle à manger ». En juin 1866, le curé, qui possédait une maison située à 50 mètres de l´église et à 80 de l´école des garçons, se proposait de la vendre à la commune pour qu´elle la convertisse en un logement pour l´instituteur. Elle se composait alors de quatre appartements. Elle était bâtie en charpente et terre sur un terrain d´une surface de 92 ares. Seuls la cheminée, le four, la cendrière étaient en briques. Les plans avaient été dressés par l´agent voyer cantonal Charles Laussart à Rue. En août 1866, le préfet refusa l´achat de cette maison. Il proposa la conversion d´une grange qui se trouvait à l´appui de la grande chambre de l´immeuble. Une autre partie devait être convertie en étable. Au mois de mai de la même année, d´autres devis, plans et projets pour le logement furent exécutés par Dingeon, architecte à Abbeville. L´année suivante, des réparations furent effectuées au logement de l´instituteur (blanchissage, pavage de la cave, plancher dans la chambre à feu). En 1868, la commune fit l´acquisition d´une maison pour l´instituteur. En 1869, les revenus de la location des molières furent versés afin de rendre l´école totalement gratuite mais ils ne permirent par l´ouverture de classe dans les hameaux du territoire. En 1871, des réparations furent amenées à l´école des garçons ainsi qu´au logement de l´instituteur par Léon dit Digon, maçon à Flibeaucourt-les-Sailly-le-Sec. En 1872, une remise de pompe à incendie ainsi que les lieux d´aisance furent construits pour l´école des garçons par le même artisan dans le coin de la place publique contigu à la mairie.
En 1882, la commune fit l´acquisition d´un terrain pour la construction d´une école avec logement pour l´instituteur. La commune se rendit propriétaire d´une parcelle avec enclos d´une surface de 68 ares sur le lieu-dit Rue de Romiotte, section C 187. Le projet de construction d´une école de filles avec mairie émis en 1890 fut abandonné. La commune ne possédait alors pas de maternelle publique ni aucune école privée. Le dossier intitulé « Biens communaux, 1870-1939 » indique que les travaux de reconstruction de l´école de garçons avec logement, mairie, clôtures et dépendances furent achevés le 10 octobre 1891 par l´architecte Marchand, chargé de la surveillance des travaux. Il s´agit du bâtiment encore en place aujourd’hui. D´après le cahier de délibérations du Conseil Municipal, le 30 avril 1892, les travaux furent totalement achevés par Emile Garbe, adjudicataire des travaux. Il n´y avait pas de bâtiment spécial pour la mairie, celle-ci étant installée dans l´école.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.