D´après Belleval, le seigneur des lieux, entre 1740 et 1770, était M. de Wanel. En 1770, Louise Marguerite du Wanel de la Bouillarderie épousa Pierre Briet de Bernapré, écuyer.
A la fin de l´Ancien Régime, le lieu est occupé par un groupe de pasteurs.
Le percement du canal au sud de la Somme leur ferme l'accès de la Baie de Somme. Des conflits naissent entre les ouvriers et les habitants du pays : les travaux, commencés en 1786, sont arrêtés pour la seconde fois au moment de la Révolution et reprennent en 1811, menaçant la ferme. Les propriétaires refusent de la démolir malgré l'insistance de l'administration.
Lors de l´occupation de la péninsule ibérique par Napoléon, en 1808, des prisonniers espagnols sont envoyés dans le nord de la France et amenés à la Bouillarderie, à la ferme de Villeneuve et au Voyeul de Saigneville. 400 hommes sont tenus d'être nourris et logés par les communes de Boismont et de Saigneville. Les prisonniers fournissent alors une main d´œuvre importante. Sans conditions d'hygiène satisfaisantes, ils sont atteints de fièvres. Le nom de Pouillasserie ou Pouillarderie, donné au lieu-dit, rappelle les mauvaises conditions de vie de ces prisonniers. Il aurait été changé en Bouillarderie, lors de l'établissement du cadastre et par les historiens.
Pour Hubert Quilliot, le nom du lieu-dit proviendrait, du rideau de peupliers noirs qui entoure la ferme.
Les fermes isolées dépendant de la Bouillarderie étaient quatre en 1900 : trois sur le territoire de Boismont et une sur celui de Saigneville, plus une autre à 300 mètres en revenant vers le pont Moine. Avant 1814, elles étaient appelées fermes des Bas-champs.
Le cadastre napoléonien présente deux bâtiments en U, mitoyens, formant un espace clos. Deux édifices isolés les flanquent : ils ne semblent pourtant ne pas avoir reçu la fonction de logis (ils ne possèdent pas sur le plan la couleur rouge des éléments destinés à l'habitation). Deux petites maisons isolées remplacent ensuite les fermes à une époque inconnue. La ferme, située dans la ceinture du dépôt, est transformée en café dit "Café quatre sous" et encastrée dans le dépôt anglais pendant la première guerre mondiale. La construction actuelle semble dater de la fin du 19e siècle ou du début du 20e siècle. D´après le recensement de population de 1851, le hameau de la Bouillarderie comptait trois maisons et 14 individus. Vingt ans plus tard, une construction avait disparu et il ne restait plus que 12 habitants. En 1881, une troisième maison est reconstruite. En 1936, le hameau abrite de 16 âmes.