On trouve trace de l´existence du hameau de Bretel sur une copie de 1736 d´un document de mai 1312 mais aucune source documentaire ne retrace son histoire jusqu´en 1800. Les textes indiquent que la seigneurie du bailliage d´Abbeville, mouvante de Mareuil, consistait « en 120 journaux de terres, 30 de terrains incultes, 3 de près, un moulin à vent, 150 livres de censives ».
Le hameau était composé de 57 habitants en 1200. Le recensement de population précise qu´en 1851, Bretel comprenait 69 habitants. Ce chiffre ne fit que diminuer jusqu´en 1936 pour chuter à 35. Concernant le bâti, un pic de construction s´étala entre 1851 et 1872 puisque le village passa de 11 habitations à 20 entre ces deux dates. Là aussi, le chiffre ne fit que diminuer pour retrouver son état initial en 1936. Ces variations pourraient être liées à la baisse du nombre d´exploitations au cours de la seconde moitié du 19e siècle, qui engendra un exode rural.
Bretel est un hameau qui doit son origine à l´implantation de quelques fermes. En effet, d´après une ancienne habitante, vers 1900, le hameau se composait d´environ huit petites fermes, du château et de deux ou trois maisons. L´artisanat d´hiver ne semblait pas occuper les habitants pendant les périodes creuses, comme cela était pourtant le cas à Boismont et à Pinchefalise au 19e siècle. La saison froide était destinée au soin du bétail, acheté dans le Pas-de-Calais. Chacun avait sa pâture pour l´engraissement des bêtes.
En 1986, seules cinq fermes étaient encore en activité.
D'après un habitant, une briqueterie était située sur la route de Boismont. L'argile était extraite du champ mitoyen (cf section sur le cadastre napoléonien). Les habitants de Bretel ne bénéficiaient pas de la jouissance des mollières, données par les moines de Saint-Valery. Ils réclamèrent pourtant cet avantage. Le calvaire situé sur la place a été offert par Pierre-Edouard du Liège d´Ausny en 1858.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.