Dossier d’œuvre architecture IA80006121 | Réalisé par ;
Barbedor Isabelle (Rédacteur)
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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  • patrimoine funéraire, le cimetière de la Madeleine
Enclos funéraire de la famille de l'entrepreneur Digeon-Duval
Œuvre repérée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Amiénois
  • Commune Amiens
  • Adresse rue Saint-Maurice , 92 plaine H Cimetière de la Madeleine
  • Cadastre non cadastré
  • Dénominations
    enclos funéraire
  • Appellations
    famille Digeon-Duval
  • Parties constituantes non étudiées
    clôture

D'après le registre communal, cette concession fut acquise en août 1847, par Albert Bernard Digeon, domicilié à Amiens, faubourg de la Hotoie.

Les sources conservées à la bibliothèque municipale (série M) indiquent que des travaux liés au problème de l'épaisseur du mur du caveau ont été réalisés en 1850, et que l'entrepreneur A. Leroy (fils de l'entrepreneur et concessionnaire Leroy-Digeon) a réalisé en 1876 une stèle à fronton, sculptée d'une guirlande végétale et d'emblèmes professionnels.

La colonne funéraire porte la signature du marbrier amiénois Coënen. Le monument funéraire de l'entrepreneur François Victor Leroy-Digeon est signé du monogramme de l'architecte Edmond Duthoit. Il est publié dans l'ouvrage de Chabat, Les tombeaux modernes (1890).

Cette concession, en bordure d'allée, est délimitée par une grille en fonte moulée et ouvragée à barreaux croisés et à portillon antérieur central (déposé), fixée sur une pierre de seuil en calcaire. Elle contient six monuments. Au fond s'élève une stèle à entablement et fronton triangulaire en calcaire, agrémentée de trois tables en marbre et dont la base ainsi que le fronton étaient ornés d'éléments en fonte (aujourd'hui en partie déposés).

Au pied de cette stèle se trouve une petite croix funéraire muette en marbre blanc. De chaque côté se dressent deux piliers couronnés en calcaire, agrémentés d'un fronton triangulaire à acrotères et surmontés d'une partie sommitale de forme pyramidale. Le socle du pilier de droite est agrémenté de tablettes épaulées en marbre (ou pierre d'Ecaussine). A gauche de l'entrée se trouve une petite colonne funéraire en marbre blanc, fixée sur un socle quadrangulaire en pierre de Tournai. Enfin sur la partie latérale droite, s'élève un tombeau-monument en calcaire finement sculpté et fixé sur un socle en pierre de Tournai. Il est composé d'un fronton triangulaire, d'un entablement, d'une partie médiane légèrement trapézoïdale à la base, et d'une partie inférieure en forme de petit péristyle (ou portique) à colonnettes cannelées en marbre blanc, orné de mosaïques.

Un porte-couronne mortuaire de style néogothique en fonte et fer forgé joliment ouvragé se dresse au pied de la stèle à entablement et fronton. Un Christ en croix ainsi qu'une couronne mortuaire de fleurs en barbotine sont déposés au pied du tombeau-monument.

Inscriptions :

Dates des décès (stèle à entablement et fronton) : 1837 ; 1836 ; 1824 ; 1847 ; 1854 / 1856 ; 1864 ; 1902 ; 1923 / 1858 ; 1867 ; 1877 ; 1886 ; 1896 ; 1899 ; 1939 / (base) 1858.

Dates des décès (tombeau-monument) : 1876 / (base) 1895.

Date du décès (colonne funéraire) : 1876.

Dates des décès (obélisque de gauche, socle, face antérieure) : 1857 ; 1858 ; 1904 / (face droite) 1903 ; 1904 ; 1913 ; 1936 / (face postérieure) [muette] / (face gauche) [muette] / (partie pyramidale, face antérieure) 1870 ; 1878 ; 1853 ; 1855 / (face droite) 1855 / (face postérieure) [muette] / (face gauche) [muette].

Dates des décès (obélisque de droite, socle, face antérieure) : 1939 / (face gauche) 1896 / (face postérieure) [muette] / (face droite) [muette] / (partie pyramidale, face antérieure) 1843 / (face gauche) [muette] / (face postérieure) [muette] / (face droite) [muette].

Épitaphe (stèle à entablement et fronton) : Jean-B[aptis]te DIGEON, propriétaire / décédé le 3 mai 1837, âgé de 83 ans / - / Alexandre Bernard / DIGEON / propriétaire / décédé le 14 avril 1856 / âgé de 71 ans / - / Lucien / FOURNIER / Président de la Chambre honoraire / de la Cour d'Appel d'Amiens / chevalier de la Légion d'Honneur / 1838-1923 / - / Bruno FOURNIER, propriétaire / époux de Rosalie DIGEON / décédé le 13 8bre 1867, âgé de 72 ans.

Épitaphe (tombeau-monument) : Ici repose le corps de / François Victor / LEROY-DIGEON / Entrepreneur de bâtiments / né à Amiens, le 14 novembre 1814 / décédé le 19 février / 1876 / - / Priez Dieu pour le repos / de son âme.

Épitaphe (obélisque de droite) : + / Emilie Adrienne / 19 mois / 24 Xbre 1843 / Fille de / LEROY-DIGEON / Entr[eprene]ur.

Inscription concernant le destinataire (stèle à entablement et fronton, entablement, en creux) : Famille Digeon-Duval.

Signature (colonne funéraire, base, en haut à droite) : Coënen / Amiens.

Signature (tombeau-monument, face latérale gauche, en bas) : E.D. (monogramme d'Edmond Duthoit).

  • Murs
    • calcaire
    • marbre
    • pierre
    • fonte
    • fer
  • Typologies
    composition hétérogène ; stèle funéraire architecturée (fronton) ; obélisque sur cippe ; colonne funéraire ; stèle funéraire trapézoïdale à fronton
  • État de conservation
    envahi par la végétation
  • Techniques
    • fonderie
    • ferronnerie
    • sculpture
    • mosaïque
  • Précision représentations

    Les barreaux croisés de la grille sont ornés d'une fleur centrale et chaque vantail est souligné par une frise végétale. Le portillon est surmonté d'une croix à volutes feuillagées.

    Le fronton triangulaire de la stèle était initialement orné d'une couronne mortuaire d'immortelles en fonte (en partie déposée) et la base était également agrémentée de vases funéraires en fonte (en partie déposés).

    Le couronnement du pilier droit est souligné par une frise végétale (feuilles d´acanthe) et les acrotères sont gravés de palmettes. La face antérieure de la partie pyramidale est sculptée d'une branche de cyprès entrelacée d'un ruban.

    La partie supérieure du fût de la colonne funéraire est sculptée d'un bouquet de roses en boutons.

    Le fronton triangulaire du tombeau-monument est sculpté d'une croix latine, sur un fond végétal (feuilles d'acanthe et pommes-de-pin). De même, l'entablement présente les emblèmes professionnels de l'entrepreneur (équerre, compas, truelle, fil à plomb, règle). Une très belle guirlande de fleurs d'immortelles agrémentée de pommes-de-pins, de branches de cyprès et entrelacée de rubans, semble suspendue par deux crochets latéraux à la partie médiane. Le portique de la partie inférieure est orné d'un décor de mosaïques (or, blanc et rouge) qui représente une croix encadrée de l'alpha et de l'oméga. Un bouquet de roses et également sculpté sur la partie antérieure de cet élément.

    Le porte-couronne en fer forgé est surmonté d'un faîtage ouvragé, agrémenté de pots-à-feu aux extrémités et d'une croix rayonnante centrale.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1986/06/25

Cette concession, délimitée par une grille en fonte moulée et ouvragée, contient six monuments.

Au fond s'élève une stèle en calcaire, sans doute réalisée entre 1837, date du décès de Jean-Baptiste Digeon, et 1847 (date d'acquisition de la concession et de l'une des inhumations). De chaque côté de ce monument principal se dressent deux obélisques en calcaire. Celui de droite a sans doute été réalisé vers 1843, date du décès de la fille de l'entrepreneur Leroy-Digeon. Ce tombeau individuel a ensuite été réutilisé en 1896 et 1939 (dates des inhumations mentionnées). Celui de gauche, qui reprend une forme quasiment identique bien que beaucoup moins ouvragé, peut avoir été réalisé dans les années 1850 (dates de quatre inhumations mentionnées).

La colonne funéraire en marbre blanc, qui s'élève à gauche de l'entrée, est un tombeau individuel, signé par le marbrier Coënen et exécuté vers 1876 (date de l'unique inhumation mentionnée). La petite croix funéraire muette en marbre blanc qui se trouve au pied de cette première stèle est difficilement datable, mais pourrait avoir été déposée dans la deuxième moitié du 19e siècle.

Enfin, le tombeau le plus majestueux s'élève à droite de la concession. Ce monument en calcaire, qui se signale par le grande qualité de ses lignes et de son décor, est dédié à François Victor Leroy-Digeon (1814-1876). Il a été réalisé par son fils, l'entrepreneur A. Leroy fils (autorisation de construction), sur les plans de l'architecte Edmond Duthoit. Le monument est présenté dans le recueil de Pierre Chabat, Les tombeaux modernes, publié à Paris en 1890. La partie inférieure du tombeau présente des différences avec le dessin publié en 1890. Le tombeau individuel semble avoir été remanié vers 1895, lors du décès de la femme de l'entrepreneur, Marie-Catherine Digeon, par l'ajout d'un élément de forme antique en marbre blanc orné de mosaïques.

L'entrepreneur François Victor Leroy-Digeon est l'un des entrepreneurs amiénois les plus actifs au milieu du 19e siècle.

Documents d'archives

  • AC Amiens. Cimetière de la Madeleine. Registre des concessions.

  • BM Amiens. Série M ; 2 M 18/2. Autorisations de constructions de caveaux et de monuments (1849-1859).

  • BM Amiens. Série M ; 2 M 18/4. Autorisations de constructions de caveaux et de monuments (1874-1884).

Bibliographie

  • CHABAT, Pierre. Les tombeaux modernes. Paris : librairies imprimeries réunies (ancienne maison Morel), 1890.

    Planche IX.

Documents figurés

  • [Plans du monument funéraire de l'entrepreneur Leroy-Digeon], par l'architecte E. Duthoit. In : Les Tombeaux Modernes, PL. IX, Impr. Lemercier&Cie, Paris, 1890.

Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2007, 2011
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Ville d'Amiens
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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