Documents figurés : Une carte postale conservée aux archives départementales montre un édifice de plan en croix latine, à 3 vaisseaux, construit en brique sur solin de grès et couvert d´ardoises. La tour de clocher s´élève à l´extrémité du transept nord. Sources : Les sources conservées aux archives départementales (série O) indiquent que la construction de la nouvelle église Saint-Honoré, qui doit remplacer la chapelle située dans le faubourg de Beauvais, s´inscrit dans un concours organisé par la ville en 1855, qui comprenait également la reconstruction des églises Saint-Léger (Longpré) et Saint-Pierre (faubourg Saint-Pierre). L´évêque avait imposé l´emploi du "style ogival du XIIIe siècle". Le choix de l´emplacement, au sud de l´esplanade de Beauvais, à la réunion des rues principales du faubourg, est déterminé en 1856, malgré les partisans d´une reconstruction sur place. L´entrée principale doit être orientée vers l´est pour faire face à la rue Boucquaque. Le programme impose une église comprenant une nef, des bas-côtés, un transept et un chœur, au moins deux chapelles, un clocher sur la nef, une sacristie accolée et une pièce pour les chantres et les enfants de chœur (cf. annexe). Le lauréat est l´architecte communal Louis Victor Amédée Vigreux. La commission municipale, réunie en novembre 1856, décrit le projet de «style ogival inspiré de la simplicité des formes du XIIIe siècle», comprenant une nef, deux bas-côtés et un transept, soit un maître-autel et quatre chapelles (dont la chapelle des Fonts), enfin un clocher porche. L´édifice dispose de trois accès, dont un dans le transept nord, ouvrant vers la ville. Les voûtes d´arête reposent sur des piles à quatre colonnes ; la nef et les bas-côtés sont éclairés par des baies à triple lancettes. La construction est autorisée en 1857. En 1859, un dépassement de budget résulte du remplacement du soubassement de briques par un soubassement de grès, "plus solide et plus élégant", préconisé par l´architecte communal. Le projet modifié, en raison de l´exiguïté de la parcelle, est soumis à l´inspecteur des monuments diocésains, Viollet-le-Duc, qui préconise le déplacement du clocher, à l´extrémité du transept nord, pour rallonger la nef et d´augmenter la saillie des porches, d´agrémenter les pignons de crochets, de placer des ouvertures dans les bas-côtés du portail est de la face latérale du clocher et dans le portail nord. Les travaux réalisés par les entrepreneurs Lefèbvre-Facquet et Follet fils s´achèvent en 1866. La sacristie est construite en 1914 par l'entrepreneur Boulanger, sur les plans de l'architecte Edmond Douillet. Les documents conservés dans la série V, signalent la construction d´une tribune, en 1890. Travaux historiques : A. Goze (1861) signale la construction en cours de l'église Saint-Honoré, sur les plans de l´architecte communal [Louis Victor Amédée] Vigreux ; « quoiqu´on ne puisse juger un édifice non terminé, on peut néanmoins blâmer l´emploi trop grand de briques et trop restreint de pierres qu´on y remarque ». L'acquisition des terrains de l'auberge Dusuel, esplanade de Beauvais est soumise à enquête en 1855, comme l'indique la publication "Amiens, 3 siècles d'Affiches" (1984).
Le mobilier de l'ancienne église
Les sources conservées aux archives départementales (série O) indiquent que les verrières de la croisée sont restaurées en 1923 par le peintre-verrier amiénois Darquet. Celles de la série R mentionnent la destruction d'une grande partie des verrières du sanctuaire (Résurrection), des chapelles du transept, du Sacré-Coeur et de Saint-Joseph et la restauration de la rose de la nef par Daniel Darquet.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.