Le vieux cimetière de Dreuil constitue, dans l'aire d'étude, un des rares exemples conservés d'implantation jouxtant l´église, comme c'est aussi le cas à Pont-de-Metz et à Vers-sur-Selle, et ceci malgré son réaménagement contemporain de la reconstruction de l'église, dans les années 1860, après une extension réalisée en 1832.
Comme à Boves ou à Poulainville, le cimetière s'étend sur l'emprise de l'église détruite, qui permet son extension. Malgré sa taille et son implantation enclavée, on y fait pousser de l'herbe, dont la vente est une ressource pour financer son entretien. Contrairement aux autres communes de l'aire d'étude, le cimetière de plus de 1500 m2 pour 436 habitants (150 habitants au 18e siècle), n'est pas jugé insalubre à la fin du 19e siècle.
Sa trame orthogonale est cependant caractéristique des aménagements de la 2e moitié du 19e siècle, toute trace d'implantation originale ayant disparu. Un monument adossé au chevet de l'église commémore les tombeaux détruits.
Les dimensions réduites du cimetière expliquent sans doute l'absence de tombeaux à caractère monumental, à l'exception de celui de la famille Boidin-Cadet, mais l'importance des enclos funéraires est ici tout à fait exceptionnelle.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.