Documents figurés :
Un cimetière de plan triangulaire est visible sur le cadastre napoléonien (doc. 1), au nord-ouest de l'ancien prieuré. La parcelle d'angle est bordée par deux chemins, dont l'un, à l'est menant au prieuré.
Plusieurs plans du cimetière sont conservés aux archives départementales (série O). Les plans réalisés en 1870 (doc. 6 et 7), lors de la première extension, figurent les emplacements des concessions dans des îlots rectangulaires parallèles. Les plans de 1874 (doc. 8 et 9) montrent un nouvel aménagement paysager étendu à l'extension projetée l'année suivante (doc. 10, 11 et 12).
Sources :
Les documents conservés aux archives départementales (série O) indiquent qu´en 1811, le cimetière n´est séparé du village et de la maison voisine, dite le Prieuré, que par un «rideau» ; le pétitionnaire, propriétaire de cette maison et désireux de racheter le terrain, fait valoir que ce cimetière ne peut être conservé en raison de sa proximité des habitations et de sa situation sur un rocher, sans profondeur suffisante ; le cimetière non clos exhale, en outre, des vapeurs pestilentielles. Un rapport de 1820 indique que le cimetière de l'ancienne église Notre-Dame n'est pas clos, comme le cimetière Saint-Nicolas ; il sert "de voirie habituelle, l'on y voit pacage de bestiaux de toute espèce". Le maire de la commune et des pétitions des habitants suggèrent de supprimer le cimetière Notre-Dame, "sur le haut de la montagne, d'un abord très difficile" (cf. annexe 1). En 1822, le cimetière est clos et des travaux de nivellement sont réalisés pour combler l'excavation résultant de la démolition de l'ancienne église paroissiale Notre-Dame.
En 1836, le maire refuse à M. Barbier l'autorisation de faire élever un mausolée, sur la tombe de son fils. "Il est d'usage généralement observé à Boves de poser sur les tombes des croix, des pierres, des monuments, d'autres signes, sans demander d'autorisation" mais cette fois, l'élévation et l'étendue du mausolée et surtout l'inscription projetée mentionnant le nom de la famille sont pour le maire une prise de possession exclusive. L'inscription est donc supprimée du tombeau. En 1842, M. Baudeloque demande à agrandir sa concession de 9 m2 acquise deux ans plus tôt, dont l'étendue est insuffisante pour y construire une chapelle.
Les premières concessions sont mises en vente en 1838. En 1849, l´entrepreneur Briet réalise une clôture.
Le cimetière est agrandi en 1870 (doc. 2 et 3), puis en 1874 (doc. 4). Un premier projet d'aménagement paysager est réalisé à cette date (doc. 5). L'année suivante, un second projet est réalisé par l'agent-voyer J. Rouaux (doc. 6, 7 et 8). L'entrepreneur Louis Dumigny construit le mur de clôture, en 1877, date de l'acquisition de grilles et de bancs. En 1880, il n'y a pas de concessions dans l'ancien cimetière. Les inhumations y sont interdites en 1882 et en 1903.
Travaux historiques :
A. Janvier (1896) indique que l'ancienne église paroissiale Sainte-Marie-des-Champs, ancien prieuré dépendant de l'abbaye de Saint-Fuscien, est démolie après la Révolution ; il ne subsiste alors que l'ancien cimetière.
M. Crampon (1980) indique que l´église Sainte-Marie-des-Champs est construite dans l´enceinte du château, pour le prieuré fondé par Enguerrand II en 1196, qui dépend de l´abbaye de Saint-Fuscien. Élevé à l´emplacement d´un ancien temple (au fond du cimetière actuel), l´édifice roman est détruit en 1823. Il servait d´église paroissiale au premier village.
Le site de la Commonwealth War Graves commission mentionne la présence de 67 tombeaux de militaires morts durant la Première guerre mondiale (51 anglais et 12 français). En 1918, le cimetière est agrandi d'un second carré militaire à l'ouest, dans lequel sont placés les tombeaux de 91 canadiens et une croix du Sacrifice, dessinée par Reginald Blomfield.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.