D'après Martel (1860), le Quinconce, aménagé au début du 19e siècle, consiste d'abord en deux jeux de paume et un endroit pour la danse. La ville fait ensuite aménager un parc (plantation d'un bois), sur des terrains attenant appartenant à l'hospice, à l'emplacement d'un ancien hôpital Saint-Ladre, dont quelques vestiges sont encore visible au milieu du 19e siècle. "Plusieurs jolies allées sablées ou gazonnées le percent et l'entourent. [...] L'une des allées, la plus large et la plus longue, borde ce bois au S. S O. et est protégée des vents du nord. C'est là que la fashion locale vient jouir des premiers beaux jours, que les vieillards viennent se retremper aux premiers rayons d'un soleil de printemps." Martel précise que la promenade vient d'être augmentée par l'achat d'un terrain attenant au bois, au sud, où un jardin anglais est en cours d'aménagement. "L'autorité a toujours pris soin de garantir ce diminutif des Champs-Elysées de toute avarie, en l'entretenant avec un soin tout particulier et en y plaçant un garde chargé de sa conservation".
Ce terrain se compose avant guerre d'un parc dit Jardin Anglais dans le triangle formé par la division des routes d'Albert et de Moislains (1 hectare), d'un bois-taillis (7 hectares), de terrains de jeux (sur 1,6 hectares : jeux de paume avec baraque, exercices sportifs avec tribunes et vestiaires, vélodrome, champ de courses pour le concours hippique et chemins de promenade). Le Quinconce s'ouvre du côté de la ville par une grande grille. Le kiosque est construit sur les plans de l'architecte Omer Darcourt, dressés en 1902.
Après la première guerre mondiale, une cité administrative y est installée, abritant la société des coopératives de reconstruction, ainsi que des logements provisoires (tonneaux nissen visibles sur les cartes postales des années 1920 et toujours présents en 1932 (annuaire).
La partie sud (ancien jardin anglais) est supprimée après la première guerre mondiale pour permettre la reconstruction de l'hôpital.
Le terrain est loti, au nord, dans les années 1930 (impasse des Tilleuls, rue de la Liberté).
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.