Le plan géométrique de 1805 (doc. 1) donne une représentation du village à cette date. Le cadastre de 1810 (doc. 2) figure environ 80 propriétés bâties, implantées en retrait d´une cour antérieure avec dépendances alignées sur rue. Le château, son ancienne ferme et l´église occupent de vastes terrains, à l´est du village. Le parcellaire montre la présence de nombreux lotissements et de divisions de propriétés. Le village compte trois mares disposées le long de la rue principale ; au carrefour de la route d´Amiens, au centre sur la place-carrefour, la plus importante, au sud.
Le plan de 1918 montre un développement du bâti limité à la voie principale et aux deux voies secondaires formant un îlot, à l´ouest. Le cimetière est représenté au sud du village, au niveau d'un carrefour.
Le plan de 1965, également conservé aux archives communales ne fait pas apparaître de croissance de l´agglomération. La carte IGN (1973) figure une croix de chemin, à l'angle de la rue du Blanc-Pignon et de la rue d'Ailly. L'extension du bâti y est sensible par rapport au plan de 1965.
Les sources conservées aux archives départementales (série O) indiquent qu´en l´an X, 33 maisons du village ont été détruites par un incendie, rue du Bout (actuelle rue du Bois) et rue de Ferrières (actuelle rue Paul-Cornet). En l´an XII, la population du village a doublé depuis 30 ans. Un nouveau puits est construit en 1850 pour les habitants de la partie nord du village. En 1859, le maire de la commune signale que les habitants "sont presque tous des ouvriers pauvres".
Le questionnaire de 1882 attribue la baisse de la population à l'exode rural vers Amiens. Il n'y a pas d'école privée ni de salle d'asile. De nombreux arbres sont vendus en 1876 (les 13 arbres formant le rideau de la mare) et en 1881 (les 40 tilleuls de la place publique).
En 1906, une remise pour la pompe à incendie est construite sur les plans de l'architecte amiénois Georges Bouffet. La réfection des deux puits, dits puit d'En-Bas et puits d'En-Haut, est effectuée en 1923 par Abel Voiturier, charpentier établi à Saveuse.
Les états de sections et les recensements de population mentionnent la présence de nombreux ouvriers du textile, en particulier les saiteurs (48 en 1836). Le village compte trois cabarets. Le menuisier Abel Voiturier y fait construire un atelier Les matrices cadastrales D'après les recensements de population, en 1836, le village passe de 98 maisons et 434 habitants, en 1836 à 111 maisons et 326 habitants en 1906. A cette date on compte des ouvriers de fabriques dans les usines des environs, principalement chez Carmichaël et Cosserat. La notice rédigée par l'instituteur Dubromel, en 1899, mentionne une école primaire mixte et une bibliothèque pour une population de 392 habitants, dont 388 demeurant dans le village. Ceux-ci travaillent à Amiens, dans l'industrie textile, ou encore dans les 47 exploitations agricoles de la commune.
Le projet du monument aux morts de 1921 est conservé aux archives départementales (doc. 1). L'étude de Dominique et Jean-Etienne Guerrini (1990) l'attribue au marbrier amiénois Derivery.
Plusieurs lotissements sont aménagés dans la périphérie du village, à l'est (années 1970) et à l'ouest (années 1980).
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.