Documents figurés : L'édifice est connu par un dessin de l´architecte communal Limozin, réalisé en 1792 (annexe 1) ; il n´apparaît pas sur le cadastre de 1813. Le dessin de Limozin représente un édifice gothique à trois pignons accolés sur rue, auxquels sont adossés des logettes, et un clocher de milieu en charpente. Le plan d'Amiens de 1727 et la restitution faite par l'architecte Pinsart figurent un édifice non orienté ouvrant sur la place dite "devant Saint-Firmin". Au nord s'étend le cimetière. Le plan qu'en donne Pinsart figure un édifice de plan allongé à trois vaisseaux et à chevet polygonal. Une extension est visible au nord-ouest. Sources : Les sources conservées à la bibliothèque municipale (série BB) indiquent que la ville fait don aux marguilliers des pierres et matériaux provenant de la démolition de l´ancienne forteresse pour la réparation d´une chapelle de l´église, en 1477. Une requête de 1478 signale l´agrandissement de l´église deux ans plus tôt, vers le presbytère, abritant la chapelle St-Fremin "et y faict un comble bel et notable couvert de tilleul et un grand mur, d´un côté et d´autre côté, deux arches tout de pierre de taille neuve". En 1499, "plusieurs beaux ouvrages commencés", la grande verrière du chœur "en laquelle sera l´ingression, martire et invention du glorieux saint". En 1480, le curé est autorisé à faire percer une porte au presbytère, pour mettre une partie en location. Travaux historiques : H. Dusevel (1825) indique que l'église Saint-Firmin-du-Castillon est construite, après la démolition du Castillon, à l'emplacement du cachot dans lequel saint Firmin est enfermé en 303, avant d'être décapité. Elle est détruite vers 1800. Darsy (1869) indique que l'église est élevée sous l'épiscopat de l'évêque Geoffroy, à l'emplacement de la prison dans laquelle saint Firmin aurait été décapité. La chapelle Sainte-Marguerite ou de l'Argilière y fut fondée par Julienne du Gard, à la fin du 13e siècle. A. de Calonne (1906) mentionne une délibération municipale de 1793 décidant l'acquisition de l'église, du cimetière et du presbytère, démolis pour agrandir la place. Selon le dictionnaire historique et archéologique de Picardie (1909), la paroisse de Saint-Firmin-en Castillon est l'une des onze paroisses existantes au 13e siècle. Le manuscrit Pinsart indique que le cimetière est attesté en 1352.
Le mobilier funéraire de l'ancien église
L´épitaphier de Picardie (1925) mentionne de nombreux monuments funéraires, le plus ancien étant l´enfeu de Jean du Gard (mort en 1493) et des verrières datées. L´une de celles du chevet (1498) est donnée par le marchand Guillaume Le Mattre ; les deux des verrières de la chapelle côté Evangile (1552) sont données par Marie Viseur, veuve de feu Gilles Damourette et par Antoine et Jacqueline Le Franc sa femme ; enfin une verrière est offerte en 1551 par François Louvel, seigneur de Glisy, mort en 1560 et inhumé dans l´église, dans la clôture du chœur.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.