Documents figurés :

L´édifice est connu par des dessins de l´architecte communal Limozin, réalisés en 1792. Ceux de Louis Duthoit, effectués en 1825 (doc. 2), figurent la façade occidentale de l'église, dont le pignon central est décoré de niches à dais et de pinacles, et la tour de clocher. Les représentations de Limozin et des Duthoit montrent que le bas-côté sud était aussi haut et aussi large que la nef ; ces deux vaisseaux dotés de portails. La tour était accolée au bas-côté nord. L´édifice de plan irrégulier est visible sur le cadastre de 1813 (doc. 1). Sources :

Les sources conservées à la bibliothèque municipale (série BB) indiquent que les marguilliers sont autorisés à utiliser une petite cloche appartenant à la ville pour fondre trois nouvelles cloches, en 1498. En 1503, une requête des marguilliers indique que l´église est devenue trop petite pour l´ensemble des paroissiens, étant donnée l´étendue de la paroisse (cf. annexe). Les sources conservées aux archives départementales (série O) indiquent qu´en 1850, l´inspecteur des monuments historiques, H. Dusevel, tente sans succès d´empêcher la démolition de l´église, qui appartient alors au négociant Thuillier-Gelée. Il insiste tout particulièrement sur l´intérêt artistique de la tour en pierre, qui "de près comme de loin, [...] offre un effet pittoresque". Travaux historiques :

Pour H. Dusevel (1825), l'ancienne église Saint-Remi était l'une des plus considérables de la ville. Dans le dossier qu´il réalise en 1850, il indique qu´avant son agrandissement en 1503, "ce n´était guère [...] qu´une chapelle où quelques familles privilégiées de la ville avaient leur sépulture", notamment celles de Le Monier et de Fontaine "dont les tombes curieuses ont été retrouvées depuis quelques années". Selon A. Goze (1854), l´église était bordée par un cimetière créé en 1495, comme ceux de Saint-Germain et de Saint-Leu. Darsy (1869) indique que la chapelle, fondée par le corps de ville après l'incendie de la cathédrale (1107), est érigée en cure en 1110 par l'évêque Goeffroy. La chapelle du Grand-Autel y est fondée par Elisabeth Chambelane en 1272, celle de Bonneville par Simon de Bonneville (confirmée en 1341), celle de Saint-Nicolas, en 1378 par Pierre de Bus, celle de Saint-Jacques par Isabeau d'Arras, en 1495. Aimé et Louis Duthoit (1874) indiquent que l'église, reconstruite en 1503, dépendait du chapitre de la cathédrale. La tour, haute de 37 m, portait la date MVCLVIII. Désaffectée après la Révolution, elle devient un magasin et une maison de roulage avant sa destruction en 1850. Selon Edmond Soyer (1895), l´origine de l´église remonte au 12e siècle et la fondation de la paroisse est attribuée à l´évêque Geoffroy d´Eu. Elle dépendait du chapitre de la cathédrale. L'édifice, de plan presque carré, comportait une nef flanquée de deux bas-côtés, dont l'un étroit et l'autre aussi large que la nef. La façade occidentale présentait l'aspect d'un chevet polygonal ; le portail avait été construit au 16e siècle, aux frais d'Adrien de Hénancourt, doyen du Chapitre de Notre-Dame. Le tympan comportait un décor sculpté figurant le baptême de Clovis et une des niches abritait la statue de saint Adrien, patron du donateur. La tour de clocher, haute de 37 m. et construite entre 1517 et 1550, est comparée à celle de Saint-Jacques-de-la-Boucherie, à Paris (1508-1522). L´église était richement ornée, par les paroissiens au nombre desquels comptaient de "notables bourgeois de la cité". Les médaillons en pierre qui ornaient la tour avaient été remployés dans la façade de la maison qui s´élevait à son emplacement, après la démolition de l´église, au milieu du 19e siècle. Le manuscrit Pinsart indique que l'agrandissement de la "chapelle trop petite pour la paroisse accordée" est autorisé en 1503 et réalisé en utilisant les terrains du cimetière destiné aux enfants, attesté en 1402.

Selon l'ouvrage de Ronald Hubscher (1986), la première mention de l'église paroissiale Saint-Rémy date de 1135.