Photographe au service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la région Hauts-de-France (2023).
- inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
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Commune
Saint-André-Farivillers
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Lieu-dit
Farivillers
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Dénominationsmaison, ferme
Un hameau constitué principalement de fermes
L'habitat ancien de Farivillers est principalement composé de fermes. Cette affirmation est d’autant plus vraie que les recensements de population confirment que Farivillers a surtout été habité par des cultivateurs.
La ferme picarde
C’est la forme la plus fréquente dans les villages de la région. Elle comprend une grange alignée sur la rue et un logis en fond de cour. Elle est assise sur une parcelle fine et étirée. La taille de la grange est souvent proportionnelle à la taille de l’exploitation agricole. Au n°10 de la rue des Charrons (ill.), la petite taille de la grange sur rue, seulement percée de l’entrée charretière permettant d’accéder à la cour, renvoie plutôt à l’habitation d’un ménager ou d’un manouvrier dont le travail était payé en grains, d’où la nécessité de disposer d’un tel bâtiment. Le logis, disposé en fond de cour, a souvent des murs mitoyens avec les logis voisins comme c’est le cas dans cet exemple avec le n°16 de la rue des Charrons.
Dans d’autres cas, la grange a de grandes dimensions et possède deux ouvertures : l’entrée charretière et l’entrée de la grange. Le n°10 de la rue du Pressoir (ill.) correspond à cette configuration. De plus petite taille, la grange du n°22 de la rue des Charrons (ill.) est également dotée de ces deux ouvertures.
Les fermes à cour
C’est dans cette catégorie que se trouvent les exploitations agricoles les plus importantes car ces fermes sont installées sur une large parcelle formant la cour. Les bâtiments agricoles et le logis se répartissent autour de cette dernière. Ces domaines ont des origines seigneuriales ou bien ont été constitués grâce à des agrandissements à la faveur de l’exode rural.
La ferme située au bord de la route de Campremy à Bonvillers appartient à la première catégorie. Elle a pu être l’ancien domaine d’un seigneur local. Le lieu-dit « Fief Bocquette » localisé à son emplacement renvoie peut-être à des terres rattachées à cette seigneurie. Déjà figurée sur le plan de la seconde moitié du XVIIIe siècle, son organisation n’a pas changé. Une vaste cour carrée est fermée par des bâtiments agricoles en brique. Le logis se trouve du côté nord, parallèlement à la route de Campremy à Bonvillers. D’après le cadastre de 1940, le tas de fumier se trouvait dans cette cour. Un mur de clôture en pierre longeant la route et le chemin qui descend vers le sud double cette première cour. Le site n’a pas été visité dans le cadre de l’étude.
Deux autres fermes à cour ont été identifiées et semblent s’être constituées à partir de la seconde moitié du XIXe siècle en intégrant les parcelles d’anciennes petites fermes, disparues à la suite de l’exode rural. La ferme située sur le carrefour devant l’ancienne chapelle s’organise également autour d’une large et longue cour fermée, accessible par un passage entre deux imposants bâtiments. Le logis se trouve au fond de la cour. Des hangars agricoles ont été construits au début des années 2000.
Enfin, le dernier exemple se trouve dans la rue des Charrons, au n°10 (ill.). Cette ferme semble avoir été construite à la limite des XIXe et XXe siècles. En effet, si une terre nue se situait à son emplacement sur la carte d’état-major au milieu du XIXe siècle, elle est bien constituée sur le cadastre de 1940. L’entrée dans la cour s’effectue par un portail aménagé en face du logis. Ce dernier, à étage, est construit en fond de cour et suggère la richesse des cultivateurs. Écurie et étable ou bergerie s’inscrivent dans son prolongement. L’imposante grange est alignée sur la rue. Elle était prolongée par un long bâtiment aujourd’hui remplacé par un hangar.
Évolution de l’emploi des matériaux de construction
Il reste peu de constructions en torchis et pans de bois à Farivillers (une seule grange au n°10 de la rue du Pressoir (ill.)). En outre, la proximité des carrières explique certainement le nombre important de maçonneries en pierre de taille encore en place (logis en brique et pierre du n°20 de la rue du Pressoir ou logis aligné sur la rue du n°5 rue du Grand Cour). La pierre prend sa part dans le traitement décoratif des façades en soulignant les ouvertures, les chaînages d’angles et en formant des bandeaux décoratifs (logis du n°26 rue des Charrons).
L’habitat compte surtout des constructions en brique édifiées à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. Les fermes à cour ont entièrement été reconstruites avec ce matériau (n°10 rue des Charrons (ill.), n°1 du chemin des Postes) tout comme des logis (n°18 chemin des Postes) ou des granges (n°8 de la rue du Grand Cour (ill.) et n°22 de la rue des Charrons (ill.)).
Les pavillons construits à partir des années 1980 emploient le béton, et la brique est peu à peu abandonnée.
En couverture, le chaume était le matériau traditionnel. Il recule à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. En 1831, sur les 47 maisons du hameau, 36 sont en chaume tandis qu’en 1866 elles ne sont plus que 4 sur 53 maisons. La tuile est alors préférée.
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Période(s)
- Principale : 18e siècle
- Principale : 19e siècle
- Principale : 20e siècle
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Statut de la propriétépropriété privée
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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Farivillers. Extrait du cadastre dit napoléonien, détail, [premier quart du XIXe siècle] (2 O 13378 ; AD Oise).
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Saint-André-Farivillers. Cadastre rénové, section B, feuille 2, 1940 (AD Oise ; 1964 W 154).
Bibliographie
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COMMELIN, Gérard. Saint-André-Farivillers : son histoire. [s. l.] : [s. ed.], 2006.
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).