Dossier d’œuvre architecture IA60005348 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
Église paroissiale Notre-Dame
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Froissy
  • Adresse rue de l'Église
  • Cadastre 1955 et 2017 AD 133 Comprend l'église et l'ancien cimetière.

D’après la tradition, la première église de la paroisse de Froissy se serait trouvée entre Petit Froissy et Provinlieu, au lieu-dit Les Vignes (GRAVES, 1832). Elle est probablement détruite avant le XIIe siècle, date des plus anciennes maçonneries visibles aujourd’hui dans l’église actuelle qui aurait ainsi succédé à ce premier édifice. L’élévation nord de l’église semble en effet présenter des parties romanes : l’emploi de moellons de silex ainsi que la forme en arc plein cintre de la baie en pierre comblée dans la dernière travée de la nef laissent penser à une construction romane. L’église est citée en 1320 dans le pouillé de la province de Reims (ecclesia de Froissiaco). Elle est sous le patronage de l’abbaye Saint-Lucien de Beauvais qui reçoit également les dîmes et possède la plupart des terres du village.

L’église de Froissy a subi d’importants dégâts au cours de la Guerre de Cent Ans. Elle est réédifiée à partir de 1577 selon la tradition. Le style du chœur, œuvre typique du gothique flamboyant (remplage des baies à mouchettes et soufflets, plan polygonal, portail latéral sud en anse de panier sculpté avec des motifs végétaux et un blason) correspond bien à cette période à la limite des XVe et XVIe siècles. D’après son décor (guirlandes végétales, accolades, médaillon), le portail occidental est le fruit d’une campagne de travaux menée au XVIIIe siècle. Certains contreforts sont également réédifiés en brique et pierre au cours de cette période (DELATTRE, 2018).

L’église est en outre dotée de deux clochers. Selon la tradition, l’un appartient à la paroisse (côté nef), l’autre relève de l’abbaye Saint-Lucien de Beauvais (côté chœur).

Le dossier relatif aux travaux de l’église (série O) conservé aux Archives Départementales de l’Oise liste les différentes campagnes de travaux conduites au cours du XIXe siècle. D’importantes restaurations sont effectuées en 1827 sous la conduite de l’architecte Bellanger. La question de la participation de Noirémont aux frais engagés se pose alors puisque cette commune était rattachée à la paroisse de Froissy. En 1849, ce sont les piliers intérieurs qui sont réparés puis en 1851 les couvertures qui sont consolidées. Toutefois, l’édifice a besoin d’importants travaux structurels mais la commune manque de ressources. Elle est en effet déjà sollicitée pour les constructions de l’école de filles et de la mairie-justice de paix. Le curé ainsi que la femme du juge de paix envoient alors un courrier à l’impératrice Eugénie en 1855 en espérant qu’elle vienne en aide à la commune. Elle semble avoir répondu favorablement puisqu’une campagne de restauration est engagée dès 1857 d’après les plans d'Hubaine, architecte à Beauvais. C’est certainement lors de ces travaux que la plupart des maçonneries en brique aujourd’hui visibles sont construites (solins, contreforts, chambranles des baies redessinées). Enfin, une nouvelle sacristie est édifiée par la fabrique en 1891. Elle est contiguë à l’ancienne, en pierre.

Les travaux de la première moitié du XXe siècle sont consacrés aux réparations des toitures (clocher en 1910 ; toiture par monsieur Bled, couvreur à Wawignies en 1920 ; clocher à nouveau par l’entreprise Jumel-Defrance à Bonlier en 1931). Lors des restaurations du clocher est, les deux croix qui le surmontaient ont été remplacées par des artichauts (documentation de l’Association pour la Connaissance et la Conservation des Calvaires et des Croix du Beauvaisis (ACCCCB), 2007).

D’importantes restaurations sont réalisées entre 2008 et 2009. Elles concernent les maçonneries, les vitraux, les couvertures (chœur, une partie de la nef) ainsi que la charpente du chœur.

Enfin, des travaux à l’intérieur de l’édifice ont été achevés dans le second semestre de 2022. Ils ont concerné la voûte de la nef et une grande partie des murs latéraux.

L’église est implantée dans la partie sud-ouest du village, au lieu-dit La Plaine. Parfaitement orientée, son plan consiste en une nef à vaisseau unique prolongée par un chœur à deux travées inégales, terminée par un chevet polygonal à cinq pans. L’édifice est doté de deux sacristies qui flanquent le côté sud. La première en pierre est accessible par portail couvert s’ouvrant sur le chœur. En anse de panier, ce dernier est surmonté d’un blason sculpté et d’une flèche à la pointe feuillagée. La seconde sacristie, en brique, est contiguë à la première et il faut entrer dans cette dernière pour y accéder. Elle se trouve au niveau de la dernière travée de la nef.

L’église est coiffée de deux clochers : le premier au-dessus de la façade occidentale est accessible par un escalier dans-œuvre aménagé à droite en entrant dans l’édifice. Le second se trouve au-dessus de la première travée du chœur. De plan carré, ils sont tous les deux essentés d’ardoise et les toits de leurs flèches sont en pavillon.

L’ensemble de l’édifice est épaulé par quinze contreforts. Les plus saillants sont placés contre la première travée du chœur et contre le portail occidental. Ce dernier est constitué d’une porte bâtarde à deux vantaux protégée par une clôture en fer forgé. Elle est surmontée d’un arc en plein cintre retombant sur deux pilastres en faible saillie. Des motifs de feuillages et d’accolades forment la liaison entre l’arc et ces derniers. Au sommet de l’arc trône un médaillon orné de végétaux et surmonté d’un soleil rayonnant. Les écoinçons du portail sont également décorés de bas-reliefs composés d’accolades et de feuillages. Une seconde porte d’accès à l’église est aménagée dans l’élévation sud de la nef.

Les maçonneries sont principalement en pierre. La pierre de taille est employée pour l’ensemble du chœur (murs et voûtes), la première sacristie et l’édicule qui couvre le portail côté sud, ainsi que pour certains contreforts. Le moellon de silex est présent dans les murs de l’élévation nord de la nef tandis que l’élévation sud est construite en moellon de pierre calcaire, matériau également employé dans la construction de la façade occidentale. Enfin, la brique se retrouve dans les solins de la nef, plusieurs contreforts, les chambranles des baies de la nef et la sacristie ouest.

Le toit de la nef est à longs pans et pignon découvert en façade ; celui du chœur est à longs pans avec pignon découvert d’un côté et croupe polygonale de l’autre ; les deux sacristies ont leurs toits en appentis. L’ensemble des toitures est couvert d’ardoise.

À l’intérieur, le couvrement est constitué d’une fausse voûte lambrissée en berceau plein cintre pour la nef et de voûtes d’ogive pour le chœur. Deux imposants arcs en pierre soutiennent la première travée du chœur sur laquelle est assis le clocher. Des clés de voûte sculptées de motifs végétaux ornent les croisées des arcs. Une tribune se trouve dans la première travée de la nef côté occidental. Elle est maintenue par d’imposants piliers en bois qui soutiennent sa structure ainsi que les poutres sablières de la charpente du clocher.

Quinze baies éclairent l’édifice. Celles du chœur présentent un réseau en pierre avec des motifs de soufflets et de mouchettes. Dans la première travée de l’élévation nord une baie en pierre surmontée d’un arc plein cintre a été comblée. De même, deux baies percées dans l’élévation sud ont été bouchées. Les verrières qui ornent certaines de ces ouvertures sont étudiées dans le dossier de présentation du mobilier de l’église.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • pierre de taille
    • silex moellon
    • brique
    • essentage d'ardoise
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan allongé
  • Couvrements
    • fausse voûte en berceau plein-cintre
    • lambris de couvrement
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
    • toit à longs pans croupe polygonale
    • appentis
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en charpente
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 5410. Froissy. Église (1818-1931).

Bibliographie

  • ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES. Pouillés de la province de Reims, publiés par M. Auguste Longnon. 2 volumes. Paris : Imprimerie nationale ; C. Klincksieck, libraire, 1908.

    p 493.
  • GRAVES, Louis. Précis statistique sur le canton de Froissy, arrondissement de Clermont (Oise). Annuaire de l'Oise. Beauvais : Achille Desjardins, 1832.

    pp. 30-31.
  • VERMAND, Dominique. Églises de l’Oise. Oise picarde. Breteuil, Froissy et Crèvecœur. Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Syndicat Mixte de l’Oise Picarde, 2005.

    p. 33.

Documents figurés

  • Froissy (Oise) : l'église, carte postale, auteur inconnu [premier quart du XXe siècle] (coll. part.).

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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